tag:blogger.com,1999:blog-74393402234727299352024-03-13T02:24:28.272-04:00Les lectures de TopinambulleTopinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.comBlogger343125tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-74809340873495149152016-04-10T07:00:00.000-04:002016-05-09T18:54:33.774-04:00Je suis une maudite sauvagesse<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSIEyu4D5jlSKDAz_ujqarGINhyphenhyphen-2UWC5vZhIlhP0wcV2BiykUDm-gj2pnQvg7udxOqdQjD9jlPcccCHoQfrvh7foyGaWV4ssx0B73hAfk5YIhTi-J0wfHAdrGeYp3uiC1jOUXoj0AsWc/s1600/kapesh.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSIEyu4D5jlSKDAz_ujqarGINhyphenhyphen-2UWC5vZhIlhP0wcV2BiykUDm-gj2pnQvg7udxOqdQjD9jlPcccCHoQfrvh7foyGaWV4ssx0B73hAfk5YIhTi-J0wfHAdrGeYp3uiC1jOUXoj0AsWc/s200/kapesh.jpg" width="143" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
Auteur : An Antane Kapesh</div>
<div style="text-align: justify;">
Titre : Je suis une maudite sauvagesse</div>
<div style="text-align: justify;">
Éditeur : Leméac</div>
<div style="text-align: justify;">
Parution : 1976</div>
<div style="text-align: justify;">
Format : 242 pages</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Résumé :</b></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai découvert l'écrivaine innue An Antane Kapesh avec son deuxième ouvrage, intitulé <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2014/08/quas-tu-fait-de-mon-pays_24.html" target="_new"><i>Qu'as-tu fait de mon pays ?</i></a>. Ce texte sur la colonisation m'avait profondément bouleversée. J'ai eu envie de la retrouver cette année par l'entremise de son premier livre. Il s'agit d'un essai autobiographique, où elle présente des événements qui ont marqué sa vie et sa communauté. En prenant la parole, elle dénonce la dépossession de son peuple et défend aussi sa culture. Première femme amérindienne à avoir publié au Québec, elle nous a laissé un témoignage qui manifeste la persévérance et la dignité.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
An Antane Kapesh porte en elle la tradition orale de ses ancêtres. Son récit autobiographique ne vise pas à exposer ses sentiments personnels. Il respecte plutôt la vision amérindienne selon laquelle le bien-être collectif prime sur l'individualisme. « <i>Quand j’ai songé à écrire pour me défendre et pour défendre la culture de mes enfants, j’ai d’abord bien réfléchi, car je savais qu’il ne fait pas partie de ma culture d’écrire</i> ». Près des coutumes narratives du conteur, son livre contient peu de dates précises et est divisé en épisodes. Chaque chapitre correspond à un sujet unique : l'arrivée du Blanc sur le territoire, la découverte du minerai, la justice et la police, la vente d'alcool, les cinéastes et les journalistes. L'auteure nous renseigne sur la réalité innue avant la création des réserves et démontre clairement les conséquences néfastes du colonialisme.<br />
<br />
Cet ouvrage essentiel propose aussi des solutions inspirantes. Pour combler le fossé qui sépare les générations, il valorise notamment l'enseignement de la langue autochtone auprès des jeunes. Il suggère la transmission de l'héritage culturel et des savoirs-faire. Les problèmes décrits dans cet essai, tels que le racisme et la brutalité policière, demeurent d'actualité. La pionnière An Antane Kapesh exprime sa colère face à ces injustices. Elle encourage son peuple à être fier de ses racines. Si elle n'emploie pas un style littéraire recherché, elle nous offre un grand legs anthropologique.<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<br />
<i>Je suis une maudite Sauvagesse. Je suis très fière quand aujourd'hui je m'entends traiter de Sauvagesse. Quand j'entends le Blanc prononcer ce mot, je comprends qu'il me redit sans cesse que je suis une vraie Indienne et que c'est moi la première à avoir vécu dans le bois. Or toute chose qui vit dans le bois correspond à la vie meilleure. Puisse le Blanc me toujours traiter de Sauvagesse.</i><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXS5sVHh_hnRow4SrRbUKSbmQJ7Zod8SRZvOSwkefv0QnHsdzufX70_CkOW3S7LU3qDnOqxBzWsGzkBuumFbyy-Yr2PIEhfffckH4krrGpxY_ap2MP1DoxyPiMtPGSvHAX7PdPb7-VCao/s1600/An-Antane-Kapesh.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXS5sVHh_hnRow4SrRbUKSbmQJ7Zod8SRZvOSwkefv0QnHsdzufX70_CkOW3S7LU3qDnOqxBzWsGzkBuumFbyy-Yr2PIEhfffckH4krrGpxY_ap2MP1DoxyPiMtPGSvHAX7PdPb7-VCao/s200/An-Antane-Kapesh.png" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">An Antane Kapesh</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-44605919449744926352016-02-29T10:00:00.000-05:002016-02-29T15:25:03.434-05:00Mérédith : l'éclosion du papillon<div style="text-align: justify;">
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</div>
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</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKUmm7i8CnubIKulGDdu7dn9ge4zaSdygrgtDF1jmHOCJRqxaE5qDbJPCU5oehAvldQNQ9Kim5VK2mzBIFSS7R0XPjMNCcgGfEtwaeSa1TAIBtBi_yk6vJCYHVACv4cqj4DJEShnvTzf0/s1600/Meredith2016+06+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKUmm7i8CnubIKulGDdu7dn9ge4zaSdygrgtDF1jmHOCJRqxaE5qDbJPCU5oehAvldQNQ9Kim5VK2mzBIFSS7R0XPjMNCcgGfEtwaeSa1TAIBtBi_yk6vJCYHVACv4cqj4DJEShnvTzf0/s320/Meredith2016+06+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">© Sébastien Johnson</td></tr>
</tbody></table>
<br />
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Mérédith évolue dans un monde aseptisé, organisé, où la politesse remplace l'authenticité. Toujours bien maquillée et tirée à quatre épingles, elle se rend au travail comme si elle traversait un champ de bataille. Elle esquive les mesquineries de ses collègues et s'isole dans son cubicule. Elle érige des murs qui renforcent sa solitude. Puis, un certain matin, sous la forme d'un bouillonnement, une déclaration d'amour inattendue viendra la bouleverser. Mais, d'où provient cette voix qui lui susurre des « <i>Besame mucho</i> » ? Grâce à un humour fin et une imagination débordante, le texte de Marie-Christine Lavallée nous permet de suivre la sublime transformation de Mérédith, cette célibataire névrosée qui s'ouvrira graduellement à la vie et à l'amour. La comédienne Geneviève St Louis, dans ce monologue d'une grande richesse littéraire, nous fait partager un moment de pur plaisir et de poésie, par sa présence très naturelle.</div>
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<br /></div>
<a name='more'></a><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVjb7cWmDQotRxfAMJ5YqbwoOpTV2E9vlTWlu5Ycnly2eRyKhSdpQEVn54nfLxu3MXyRt2TTiin0fBf4YHJChdFp-Pqih3_bwsqxmhDLk4KIXIwbc2EHS_hyGeQrDxn5v5teYkZDyNrlE/s1600/Meredith2016+05+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVjb7cWmDQotRxfAMJ5YqbwoOpTV2E9vlTWlu5Ycnly2eRyKhSdpQEVn54nfLxu3MXyRt2TTiin0fBf4YHJChdFp-Pqih3_bwsqxmhDLk4KIXIwbc2EHS_hyGeQrDxn5v5teYkZDyNrlE/s320/Meredith2016+05+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: 12.8px;">© Sébastien Johnson</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
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La scénographie, signée par Éric Aubertin et Ludger Côté, évoque aussi bien la décoration épurée d'un condo moderne que l'aspect impersonnel d'un bureau au sein d'une firme multinationale. Ce cadre dépouillé permet au public de se concentrer sur la langue touffue et fleurie du texte. Les jeux de mots et les allitérations – telles que la « <i>postiche prune de Petra</i> » – forgent des rythmes sonores presque organiques qui contrastent de façon intéressante avec l'univers froid et superficiel qui entoure Mérédith. Seule sur scène, Geneviève St Louis manie ce flot de mots avec un souffle extraordinaire. Drôle, intelligente, elle use de sa faconde pour alléger ce thème qui aurait pu s'avérer lourd. Si le prénom de l'héroïne nous fait penser à une tragédienne, c'est plutôt le sourire aux lèvres qu'on boit ses paroles moqueuses.</div>
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm0ybTLLf2bMm_lkmXJVNVDkhIXqcoLmRYZpi6LdcOOdvgF-yjksyDWGM200xOChsDYl2YzsFuOp8BRJNewgT-MDdwyOQeSr8hlz01jtaKovjWJ0w8neQTFOaO0cXply8H6uZpBYpWdBY/s1600/Meredith2016+01+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm0ybTLLf2bMm_lkmXJVNVDkhIXqcoLmRYZpi6LdcOOdvgF-yjksyDWGM200xOChsDYl2YzsFuOp8BRJNewgT-MDdwyOQeSr8hlz01jtaKovjWJ0w8neQTFOaO0cXply8H6uZpBYpWdBY/s320/Meredith2016+01+%25C2%25A9S%25C3%25A9bastien+Johnson+%2528web%2529.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: 12.8px;">© Sébastien Johnson</span></td></tr>
</tbody></table>
<b><br /></b>
À l'image du papillon qui s'est infiltré dans son appartement, une métamorphose se produira chez l'employée modèle. Elle délaissera son tailleur ajusté pour une nuisette plus fluide. Des visions de lierres foisonnants se multiplieront dans la nuit. Une craquelure se créera dans sa carapace. Le tout bascule alors dans un imaginaire fantasmagorique, où le public ressent encore plus intimement son besoin de se raconter, de se confier. Son besoin d'amour, de tisser des liens. Dans une société portée vers l'individualisme, il est bon que le théâtre nous rappelle l'importance des relations humaines. Cette sève qui contribue à notre bonheur et nous donne des ailes !<br />
<div>
<br /></div>
<b>Mérédith</b><br />
Texte de Marie-Christine Lavallée. Mise en scène de Jean-François Lapierre. Au <a href="http://www.theatreprospero.com/spectacle/meredith/" target="_new">Théâtre Prospero</a> jusqu'au 12 mars 2016.<br />
<br /></div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-71812773258421922122016-02-09T17:00:00.000-05:002016-02-09T23:26:19.163-05:00Gatsby le magnifique<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd-UqZZK7fPF8xrqpUUE1d7Trts3P_3FZefvp0RealtfvSafMleTPhgM3-G2dWY8-FfOweuK2_s0M_TNR9ptQkbAwcDrr5HdbVPxq3EixUpQQAK5fQAdsdFzkJJq46U4ZlfI9DDhxFqhY/s1600/gatsby.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd-UqZZK7fPF8xrqpUUE1d7Trts3P_3FZefvp0RealtfvSafMleTPhgM3-G2dWY8-FfOweuK2_s0M_TNR9ptQkbAwcDrr5HdbVPxq3EixUpQQAK5fQAdsdFzkJJq46U4ZlfI9DDhxFqhY/s200/gatsby.jpg" width="123" /></a></div>
Auteur : Francis Scott Fitzgerald<br />
Titre : Gatsby le magnifique<br />
Éditeur : Livre de Poche<br />
Parution : 1925<br />
Format : 223 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Allumez des bougies, chers amis. Sentez-vous le vent de juillet qui réchauffe vos nuques, les airs de jazz qui s'effritent dans la nuit ? Vous venez d'entrer dans le rêve de Gatsby. Un rêve créé de toute pièce pour reconquérir un amour de jeunesse, une femme inaccessible qui vit désormais de l'autre côté de la baie. Dans le New York des années 1920, au milieu des bootleggers, un millionnaire poursuit sa quête sentimentale, comme guidé par une mélancolique grâce.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
J'ai adoré ce bouquin ! Par contre, je me suis demandée si Gatsby en était vraiment le personnage principal. Il semble toujours en retrait, tendant la main vers son idéal. C'est comme s'il nous disait : Regardez ! entrez ! mais qu'il se dérobait au lecteur. Ses rêves demeurent aussi fragiles que les murmures du passé qu'il souhaite raviver. Fleurs, bougies, vent qui souffle, flûtes de champagne qui se vident, invités repartant à l'aube ; tout ce qui l'entoure respire l'éphémère. Il se retrouve seul avec l'image de cette amante qui tournoie au-dessus de sa tête, tel un albatros surplombant la mer. Un homme donc, Gatsby, qui apparaît comme la représentation sensible de l'idéalisme. « <i>Cela tenait à la colossale vigueur de son aptitude à rêver. Il l’avait projetée au-delà de Daisy, au-delà de tout. Il s’y était voué lui-même avec une passion d’inventeur, modifiant, amplifiant, décorant ses chimères de la moindre parure scintillante qui passait à sa portée </i>». Cet idéalisme amoureux se juxtapose au rêve américain, car Gatsby s'applique à transcender ses origines modestes pour séduire une femme issue d'un milieu aisé. Voilà qui explique les paillettes, les grandes fêtes, la richesse.<br />
<br />
<span style="text-align: start;">Le style de </span><span style="text-align: start;">Fitzgerald m'a complètement séduite. Il tient autant de la magie étoilée, d'une pétillante féerie, que du calme de l'attente, du velouté crépusculaire. J'ai apprécié sa sensualité, sa chaleur. Il utilise la couleur, les tissus et des objets récurrents – faisant office de symboles – pour donner vie à son récit. Ses phrases suggèrent un rythme dansant tel un voilier sur les flots, qui parfois se heurte à une réflexion piquante, aussi affûtée qu'une lune d'argent. On sent également poindre une immense tristesse, un vide, derrière ces froufrous, ce clinquant et le snobisme des soirées mondaines. En somme, l'auteur nous livre une histoire d'amour tragique, ainsi qu'une critique du capitalisme exacerbé, mais les deux se trouvent enlancées dans une sublime beauté qui ensorcelle. Un petit bijou !</span><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAKM21cIq5TJ6V1Naom75zVVEcVZZlDVsVjeHBN5Iz0XcPVFJZpZwuh2Xta2ZQX-v0uTL8qSLm1k7TjAX8vqEFD-Ce4J2OlYILj6I8TFtKsyVv8U_H8e1sfGiXA0EwtTpbQR3nxRWWY2U/s1600/great_gatsby.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="182" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAKM21cIq5TJ6V1Naom75zVVEcVZZlDVsVjeHBN5Iz0XcPVFJZpZwuh2Xta2ZQX-v0uTL8qSLm1k7TjAX8vqEFD-Ce4J2OlYILj6I8TFtKsyVv8U_H8e1sfGiXA0EwtTpbQR3nxRWWY2U/s400/great_gatsby.png" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://www.imdb.com/title/tt1343092/" target="_new">Gatsby le magnifique (le film)</a></div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Extrait favori :</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
« Le soleil couchant s'attarda un instant sur son visage radieux, avec une tendresse romantique. Sa voix était si basse que je dus retenir ma respiration pour l'entendre. Puis le feu s'éteignit, chaque rayon de lumière se détacha d'elle à regret, comme des enfants, au crépuscule, quittent la rue où ils s'amusent. »</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
Lu dans le cadre du <a href="http://leschroniquesculturelles.com/challenge-amoureux-saison-5" target="_new">Challenge amoureux</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJVVLl3r5AwHbt6xx0Npko5Fd-QZSTiA6GQ9tUDPSlwP8oLa06_4mG12An-8jlHG1qCYlNUxbRuoH9_fGulU0va0PCwFoEcLfu4GT7fL95aNDn1HFps7z01fecPLUn8-HP-8BIqp72fsc/s1600/logochallengeamoureux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="195" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJVVLl3r5AwHbt6xx0Npko5Fd-QZSTiA6GQ9tUDPSlwP8oLa06_4mG12An-8jlHG1qCYlNUxbRuoH9_fGulU0va0PCwFoEcLfu4GT7fL95aNDn1HFps7z01fecPLUn8-HP-8BIqp72fsc/s200/logochallengeamoureux.jpg" width="200" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
</div>
</div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-89465186417298239752016-02-08T21:30:00.000-05:002016-02-11T13:47:51.455-05:00Le joueur : Du livre à la scène<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpz7LuOU8IM5PTqffmabajcoNv633E5Jy4Ig2DJi2xYsjtJVbJX0NIKNVXWlNQotSvi9x8eHnkVhT2xIDIkyrHCXtrPDgV3Qd3aFHLsb3pvVFaGPRwmhv5g6Ch5FVjRgAapRygajI7Qko/s1600/lejoueur_prospero.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpz7LuOU8IM5PTqffmabajcoNv633E5Jy4Ig2DJi2xYsjtJVbJX0NIKNVXWlNQotSvi9x8eHnkVhT2xIDIkyrHCXtrPDgV3Qd3aFHLsb3pvVFaGPRwmhv5g6Ch5FVjRgAapRygajI7Qko/s320/lejoueur_prospero.jpg" width="220" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "verdana" , "geneva" , sans-serif; font-size: 12.3648px; line-height: 18.5472px;">© </span>Matthew Fournier</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
La semaine dernière, je suis allée voir la transposition du roman <i>Le joueur</i> de Dostoïevski au théâtre. Cet ouvrage raconte l'histoire d'un jeune précepteur qui s'éprend de la belle-fille de son employeur, un général ruiné. Alors qu'il rejoint la famille à Roulettenbourg, une ville connue pour ses casinos, Paulina lui demande de jouer à la roulette pour résorber ses dettes. Fébrile à l'idée de gagner ainsi l'estime et le cœur de la demoiselle, Alexis se lance tête première dans ces jeux de hasard, sans se douter que cette passion du gain l'emportera sur sa passion amoureuse initiale.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Un roman composé dans l'urgence </b><br />
<br />
La genèse de ce roman s'avère étroitement liée à son propos. En 1865, Dostoïevski signe un contrat par lequel, s'il ne remet pas un nouveau manuscrit à son éditeur dans les délais prescrits, il devra céder ses droits d'auteur. Un mois avant la date prévue, l'écrivain n'a pas écrit une seule ligne. Il dictera <i>Le joueur</i> en 27 jours à une sténographe, remportant de justesse ce pari risqué. Cet impératif confère au texte une atmosphère frénétique. Malgré une intrigue sommaire et des personnages frôlant la caricature – au milieu desquels le lecteur est plongé <i>in media res </i>–, on est soulevé par ce tourbillon fiévreux et éprouve un certain plaisir à tenter d'éclaircir les motivations de chacun. De plus, la préface nous apprend que Dostoïevski était lui-même un joueur excessif. Il y a sûrement une trace de vécu dans cet état second qu'il transmet avec brio. Pour moi, ce court roman a constitué une bonne introduction à l'œuvre de Dostoïevski et m'a permis d'en apprendre davantage sur sa vie.<br />
<br />
<b>La fièvre des planches</b><br />
<b><br /></b>
« <i>Passer du roman à la scène n'est pas nécessairement facile. Cela demande un certain courage. Car si on approche la pièce de façon trop littérale, ça ne marche pas. Il faut faire un certain saut quantique qui doit transformer le matériel littéraire en action théâtrale</i> », note le metteur en scène Gregory Hlady. En tournant le dos au réalisme pour adopter un registre onirique, il expose très bien le brouillard flou dans lequel s'enfonce le joueur pathologique, lorsqu'il perd tout ses repères. Les chorégraphies de Jon Lachlan Stewart apportent aussi un côté déjanté et mystérieux, qui sied à l'histoire. Approcher cette pièce par le corps m'a semblé un choix judicieux, puisque c'est par celui-ci qu'Alexis prend conscience de son état : « <i>À ce moment précis, je compris que j'étais un joueur. Mes mains, mes pieds tremblaient, ma tête bourdonnait </i>»<i>. </i>Il me faut d'ailleurs souligner la performance habitée de Paul Ahmarani dans le rôle d'Alexis Ivanovitch, cet homme aliéné par l'amour et la roulette. Malgré tout, la pièce n'est pas dénuée d'humour. Danielle Proulx incarne une <i>babouchka </i>mordante et allumée. Je ne pouvais rêver mieux : du théâtre qui fait découvrir un classique russe, s'en inspire et le prolonge, tout en évitant de platement coller au texte.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdXncqeWSXyPk0xFjT59lFWHeFjnLhu688ci4GnkYhS3SVhR-drTVH8-zXwthRHMrlvEESi-QMG-mo8e2vo70AUyJWiVSBCkw9kttboaGMQ4Pq_ZfZhyphenhyphen4T4VDhEeI4gVC6xg7icEaulho/s1600/lejoueur_prospero2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdXncqeWSXyPk0xFjT59lFWHeFjnLhu688ci4GnkYhS3SVhR-drTVH8-zXwthRHMrlvEESi-QMG-mo8e2vo70AUyJWiVSBCkw9kttboaGMQ4Pq_ZfZhyphenhyphen4T4VDhEeI4gVC6xg7icEaulho/s320/lejoueur_prospero2.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "verdana" , "geneva" , sans-serif; font-size: 12.3648px; line-height: 18.5472px;">© </span><span style="font-size: 12.8px;">Matthew Fournier</span></td></tr>
</tbody></table>
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Le joueur </i>de Fédor Dostoïevski. Mise en scène de Gregory Hlady. Au <a href="http://www.theatreprospero.com/spectacle/le-joueur/" target="_new">Théâtre Prospero</a> jusqu'au 20 février 2016.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Fédor Dostoïevski, <i>Le joueur</i>, Gallimard, 2014 [1866], 251 pages.<br />
<br /></div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-5859975926557743472016-01-31T21:30:00.000-05:002016-02-01T09:07:49.318-05:00La femme qui fuit<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhal8pndp1mOlhmbutBWuIR-7jGXHZWf_500G88m4ilTeXZujIZBBVuYGd6Gg3VLRLI6FJJk4HFmBqz6tnVlgnKIDnHgbgWviHFbEqU_nPgqPhq57bLF4LTyLyvVFTk8PWuFHDrW2Wz0fs/s1600/barbeau_lavalette.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhal8pndp1mOlhmbutBWuIR-7jGXHZWf_500G88m4ilTeXZujIZBBVuYGd6Gg3VLRLI6FJJk4HFmBqz6tnVlgnKIDnHgbgWviHFbEqU_nPgqPhq57bLF4LTyLyvVFTk8PWuFHDrW2Wz0fs/s200/barbeau_lavalette.jpg" width="100" /></a></div>
Auteur : Anaïs Barbeau-Lavalette<br />
Titre : La femme qui fuit<br />
Éditeur : Marchand de feuilles<br />
Parution : 2015<br />
Format : 378 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
La troisième publication de la cinéaste et auteure Anaïs Barbeau-Lavalette est inspirée de la vie de sa grand-mère, Suzanne Meloche, une peintre et poète automatiste, qui abandonna ses enfants pour suivre « <i>ses désirs les plus profonds</i> ». Sans cautionner le geste, la romancière sonde le rapport conflictuel entre maternité et création. Elle situe aussi cette décision dans le contexte de l'époque. Nous sommes en 1952, au lendemain de la parution du <i>Refus global</i>, un manifeste qui s'oppose aux valeurs conservatrices du Québec duplessiste. La fuite de Suzanne Meloche s'inscrivait-elle dans le « <i>sauvage besoin de libération </i>» revendiqué par ce texte révolutionnaire ? Était-ce le prix à payer pour vivre sans entraves ? En reconstituant le passé de cette femme artiste, qui militera ensuite pour les droits civiques des Noirs américains, Anaïs Barbeau-Lavalette nous fait traverser le siècle telle une comète incandescente, à la limite du vacillement.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
Par esprit de contradiction, j'étais plutôt réticente à entreprendre la lecture de ce bouquin qui a été très encensé cet automne. Au premier abord, le style de l'auteure ne m'a pas vraiment séduite. Les phrases me semblaient trop courtes et freinaient l'élan de ma lecture : « <i>Tu souris. Ne chancelles pas, ne sembles presque pas surprise. Pourtant. La dernière fois ensemble, j'étais naissante </i>». Je butais constamment contre les points et devais alors revenir en arrière pour englober le sens des mots en un seul coup d'œil. Rien de plus étrange pour un roman qui aborde la question de la liberté que cette écriture morcelée, plombant l'aile de l'envolée narrative. Heureusement, plusieurs passages ultérieurs sauvent la mise : « <i>Tu danses avec lui plaqué sur toi, tu danses du ventre et du sexe, tu l'éclabousses d'une force terrienne et joyeuse, tu lui offres un corps-à-corps, un bouche à bouche, tu le ramènes à toi, tu le colles à la vie qu'il lui reste</i> ». Peut-être est-ce une impression bien personnelle, mais j'ai préféré la valse des virgules aux coupures saccadées. Enfin, c'est surtout l'histoire qui a soutenu mon intérêt.<br />
<br />
Tout d'abord, j'ai aimé plonger dans l'effervescence artistique qui entoure le <i>Refus global </i>: la vie d'atelier, les grandes toiles nappées de traits spontanés, l'expérimentation langagière. Le roman jette un nouvel éclairage non seulement sur l'histoire de l'art, mais sur l'histoire des femmes. Dans cette période d'après-guerre, où l'on considérait que la place des femmes était à la maison, il fallait de la détermination pour s'engager dans un parcours différent. L'artiste Suzanne Meloche trouvera peu de soutien dans son entourage et ses poèmes ne seront publiés que 30 ans après leur création. S'il est difficile de concevoir l'abandon maternel, on en vient toutefois à comprendre sa soif de liberté dans ce climat étouffant. La grande force d'Anaïs Barbeau-Lavalette a été de partir de cette absente et de nous la rendre humaine. Au fil des pages, elle prend vie devant nous et on veut en savoir plus sur les tournants de son destin, qui a été composé de chutes, de combats et de désirs. La progression maîtrisée de l'intrigue doit beaucoup à l'expérience de scénariste de Barbeau-Lavalette. À l'aide d'une plume visuelle et séquencée, nous parcourons cette fiction biographique, de 1930 à aujourd'hui, sans jamais s'ennuyer. De plus, il est touchant de voir comment la romancière a transformé ce manque filial en un livre sur le pardon.<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<i><br /></i>
<i>Quand tu te réveilles, il fait jour. Autour de toi, des couleurs. Tu as l'impression de te réveiller dans une forêt en automne, sous un vent fort. Seuls le bruit de caresse d'un pinceau et le souffle d'un homme habillent l'espace qui, soudainement, te semble immense.</i><br />
<i><br /></i>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtdECwEZavdsSrjlmW1AJbkV_uIV4d6izFR9unyh1c7DOWSA5S9KKepD26h6F12lOhG1n6eVTDFwSt4gPo8LpAP55dHRw_WKYG9a3MPE6eFVdUEKQopG0V5mv6AWpP5M78oRDKk0cdQrg/s1600/tumulte_barbeau.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtdECwEZavdsSrjlmW1AJbkV_uIV4d6izFR9unyh1c7DOWSA5S9KKepD26h6F12lOhG1n6eVTDFwSt4gPo8LpAP55dHRw_WKYG9a3MPE6eFVdUEKQopG0V5mv6AWpP5M78oRDKk0cdQrg/s320/tumulte_barbeau.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Marcel Barbeau, <i>Le tumulte à la mâchoire crispée,</i> 1946</div>
<i><br /></i></div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-30504794025496299992016-01-20T10:00:00.000-05:002016-01-20T10:11:25.623-05:00Nirliit<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAlx5ajBvRmXmI2af0Cjv0os6FluVro1vXUKTExYvQGI9Nh3smhASxWZ-Bnpx95CSopZbjokRbaBXcdVJwrHcbZ5NGK-9tDIbxDG5mWiH84JY2WgMfkScyXhpFJW-2TnO3CXQC3fsE5G4/s1600/nirliit.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAlx5ajBvRmXmI2af0Cjv0os6FluVro1vXUKTExYvQGI9Nh3smhASxWZ-Bnpx95CSopZbjokRbaBXcdVJwrHcbZ5NGK-9tDIbxDG5mWiH84JY2WgMfkScyXhpFJW-2TnO3CXQC3fsE5G4/s200/nirliit.jpg" width="133" /></a></div>
Auteur : Juliana Léveillé-Trudel<br />
Titre : Nirliit<br />
Éditeur : La Peuplade<br />
Parution : 2015<br />
Format : 184 pages<br />
<br />
<span style="color: red; font-family: "arial" , sans-serif; font-size: 21px; line-height: 31.9844px;">♥</span><br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
En langue inuttitut, Nirliit signifie « les oies ». Comme ces oiseaux migrateurs, une jeune femme de Montréal s'envole à chaque été pour Salluit, un village nordique du Nunavik, afin de travailler avec les enfants. Le roman est divisé en 78 courts chapitres, regroupés en deux pôles. Dans la première partie, la narratrice s'adresse à Eva, son amie inuite disparue dans les eaux du fjord, tandis que la suite est destinée à Elijah, le fils de la défunte. Entre la splendeur du soleil de minuit et les drames shakespeariens des soirs polaires, Juliana Léveillé-Trudel assemble une mosaïque bouleversante et révélatrice de la rude vie du Nord.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
J'ai fort apprécié la première partie du roman. La narratrice croque des instantanés du monde qui l'entoure, révélant autant la réalité contemporaine des Inuits que celle des Blancs venus travailler à Salluit. En tant que lecteur, on a directement accès à ses émotions et on sent que ses observations proviennent de son expérience sur le terrain. Nous sommes loin de la carte postale. Dans un style direct qui prend aux tripes, l'auteure rend compte de la complexité et des contrastes de ce milieu, embrassant à la fois l'entraide et l'isolement, la violence et la tendresse. Le découpage en blocs sert adéquatement le propos et le rythme, tout en nous invitant à la rencontre de personnages diversifiés qui font preuve de résilience.<br />
<br />
Puis, dans la deuxième section, nous suivons plus particulièrement les tribulations de trois couples : Elijah et Maata, Patrick et Mary, Tayara et Aleisha. À travers leurs histoires entrecroisées, le lecteur voit évoluer les protagonistes dans la durée, sans que le texte ne perde son aspect fragmenté. Cependant, les problèmes amoureux soulevés par chaque duo m'ont semblé légèrement répétitifs. De plus, ce segment m'a paru un peu moins personnel, car l'auteure abandonne la narration au « je ». Malgré ces petits bémols, j'ai ressenti un immense coup de cœur pour ce livre. Voilà une jeune écrivaine qui possède une plume puissante et qui donne une voix à ceux qu'on n'entend pas assez. C'est un engagement à souligner !<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<br />
<i>Tu m'as suivie comme un caneton dans la toundra, toi et deux petits garçons encore plus minuscules que toi, vous avez complètement chamboulé ma promenade qui se voulait solitaire et contemplative, mais vous y avez ajouté votre poésie maladroite et fait de moi une oie sauvage émerveillée de vous apprendre à voler.</i><br />
<i><br /></i>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
Lu dans le cadre de <a href="http://larecrue.net/" target="_new">La recrue du mois</a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXwp18xZ4CuxA6xMLESeXwt0I1S02ui1D2oRYJpZUdMDdEZnlOP_ml3ajXiR4O7pHCnNS63U6q4bigFisavHxQcjM5Tm1zEyPKqyWD1ecIWYPFkbvMN3brcRnXznid0SrWewZDUfXUQNU/s1600/bouton_larecruedumois.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXwp18xZ4CuxA6xMLESeXwt0I1S02ui1D2oRYJpZUdMDdEZnlOP_ml3ajXiR4O7pHCnNS63U6q4bigFisavHxQcjM5Tm1zEyPKqyWD1ecIWYPFkbvMN3brcRnXznid0SrWewZDUfXUQNU/s1600/bouton_larecruedumois.gif" /></a></div>
<br /></div>
Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-23275702441619090012016-01-02T12:00:00.000-05:002016-01-03T08:52:00.467-05:00Bilan théâtre 2015<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUF4k0l3lokyGEX_7iHvAs6Fbmw6V4ryt9bUIT_E3Wo7GTae4Vzss0d_aLXb-r2XIk208cbAIXRRzVIPe1zgxYkQ-fJSHW2q1074URNv9D6lveanLVVRI7xBbdXyB7qSfXHgoIcS3u3iY/s1600/illusions.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="194" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUF4k0l3lokyGEX_7iHvAs6Fbmw6V4ryt9bUIT_E3Wo7GTae4Vzss0d_aLXb-r2XIk208cbAIXRRzVIPe1zgxYkQ-fJSHW2q1074URNv9D6lveanLVVRI7xBbdXyB7qSfXHgoIcS3u3iY/s320/illusions.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En 2015, j'ai vécu une année théâtrale très diversifiée. Certaines pièces adaptaient des œuvres littéraires (<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" target="_new">Javotte</a>, <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" target="_new">Le grand cahier</a>, Éloge des petits riens, Tungstène de bile, Le tour du monde en 80 jours). D'autres se rassemblaient autour de Shakespeare (Richard III, Five Kings, Auditions, ou Me, Myself and I). Ma passion pour le théâtre m'a aussi transportée jusqu'au <a href="https://dublintheatrefestival.com/Online/The_Cherry_Orchard" target="_new">Dublin Theatre Festival</a>, en Irlande. Mais, peu importe le lieu, lorsque le moment se présentait d'applaudir ces artistes de la scène, j'éprouvais toujours cette même reconnaissance pour leur générosité et leur talent sublimes.</div>
<br />
Voici mon top 5 des pièces vues en 2015 :<br />
<br />
1. Illusions (Prospero)<br />
2. Auditions, ou Me, Myself and I (Quat' Sous)<br />
3. <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-arcanes-du-desir.html" target="_new">Un tramway nommé désir</a> (Espace Go)<br />
4. <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/01/les-laisses-pour-contes-edition-2015.html" target="_new">Les Laissés Pour Contes</a> (Usine C)<br />
5. Tungstène de bile (Théâtre d'Aujourd'hui)<br />
<br />
Vous trouverez la liste complète ci-dessous. Bonne découverte !<br />
<br />
<a name='more'></a>Auditions, ou Me, Myself and I (Quat' Sous)<br />
Bientôt viendra le temps (Espace Go)<br />
Cinq à sept (Espace Go)<br />
Constellations (La Licorne)<br />
Dans la république du bonheur (Place des Arts)<br />
Éloge des petits riens (La Licorne)<br />
Épopée Nord (Théâtre d'Aujourd'hui)<br />
Five Kings - L'histoire de notre chute (Espace Go)<br />
Grande écoute (Espace Go)<br />
Illusions (Prospero)<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" style="text-align: justify;" target="_new">Javotte</a> (Théâtre Denise-Pelletier)<br />
Le désir de Gobi (Prospero)<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" style="text-align: justify;" target="_new">Le grand cahier</a> (Quat' Sous)<br />
Le tour du monde en 80 jours (TNM)<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/01/les-laisses-pour-contes-edition-2015.html" target="_new">Les Laissés Pour Contes</a> (Usine C)<br />
Les têtes baissées (Prospero)<br />
Midsummer - Une pièce et neuf chansons (La Licorne)<br />
Qui a peur de Virginia Woolf ? (Duceppe)<br />
Richard III (TNM)<br />
The Cherry Orchard (O'Reilly Theatre)<br />
Théâtre Tout Court XIV (La Licorne)<br />
Tu te souviendras de moi (La Licorne)<br />
Tungstène de bile (Théâtre d'Aujourd'hui)<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-arcanes-du-desir.html" target="_new">Un tramway nommé désir</a> (Espace Go)<br />
<br />Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-65917669054272309522016-01-01T21:00:00.000-05:002016-01-20T11:55:13.265-05:00Bilan lecture 2015<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm6Jp7yQ8DZ6Sim_eZHh-EZ4ic-IzCZVr7NkLCvly6M9iUY3DfK3FD0zfssBJVZ8xlQQDW2T6_rMQBtTdWWjgN1PaUFhOrObBBptPM1iP8xFDXbXeQAFzMpjIKKWOulvuecrDsdtRYPpc/s1600/bilan_2015.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm6Jp7yQ8DZ6Sim_eZHh-EZ4ic-IzCZVr7NkLCvly6M9iUY3DfK3FD0zfssBJVZ8xlQQDW2T6_rMQBtTdWWjgN1PaUFhOrObBBptPM1iP8xFDXbXeQAFzMpjIKKWOulvuecrDsdtRYPpc/s320/bilan_2015.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
À chaque année, j'aime faire mon bilan livresque. En 2015, j'ai lu 76 titres, dont 35 ont été commentés sur le blogue. Mes lectures ont été surtout influencées par mon cours sur le roman d'amour et par mes voyages (Chine en mai, Irlande en octobre). Puisque 2016 est l'année du centenaire de la naissance d'<a href="http://colloqueannehebert.evenement.usherbrooke.ca/" target="_new">Anne Hébert</a>, je prévois lire une œuvre de cette grande dame de lettres. Pour le reste, je me laisserai guider par mon instinct et mes envies. L'année qui s'amorce sera l'occasion pour moi de retrouver plus de liberté dans mes lectures et cela m'enthousiasme beaucoup ! Je profite de l'occasion pour vous remercier d'être là. À toutes et à tous, je vous souhaite une année 2016 remplie de joie et de rêves.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Voici mon top 5 des livres lus en 2015 :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
1. <i>La cerisaie</i> d'Anton Tchekhov</div>
<div style="text-align: justify;">
2. <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" target="_new"><i>Le grand cahier</i></a> d'Agota Kristof</div>
<div style="text-align: justify;">
3. <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2016/01/nirliit.html" target="_new"><i>Nirliit</i></a> de Juliana Léveillé-Trudel</div>
<div style="text-align: justify;">
4. <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/12/les-maisons.html" target="_new"><i>Les maisons</i></a> de Fanny Britt</div>
<div style="text-align: justify;">
5.<i> <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/lecole-des-chiens.html" target="_new">L'école des chiens</a></i> de Daniel Guénette</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Vous trouverez la liste complète ci-dessous, classée par genres.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Roman québécois</b></div>
<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/08/garage-molinari_30.html" target="_new">Beauchemin, Jean-François - Garage Molinari</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" target="_new">Boulerice, Simon - Javotte</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/12/les-maisons.html" target="_new">Britt, Fanny - Les maisons</a><br />
Chen, Ying - Les lettres chinoises<br />
Drapeau, Sylvie - Le fleuve<br />
Gauthier, Louis - Voyage en Irlande avec un parapluie<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/lecole-des-chiens.html" target="_new">Guénette, Daniel - L'école des chiens</a><br />
Laferrière, Dany - Journal d'un écrivain en pyjama<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/11/choir.html" target="_new">Lavoie, Rosalie - Choir</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2016/01/nirliit.html" target="_new">Léveillé-Trudel, Juliana - Nirliit</a><br />
Loiselle, Annie - Papillons<br />
Olivier, Laurence - Répertoire des villes disparues<br />
Poulin, Jacques - Le vieux chagrin<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/11/volkswagen-blues_29.html" target="_new">Poulin, Jacques - Volkswagen Blues</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/11/bonheur-doccasion.html" target="_new">Roy, Gabrielle - Bonheur d'occasion</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-arcanes-du-desir.html" target="_new">Shimazaki, Aki - Azami</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/09/hozuki_29.html" target="_new">Shimazaki, Aki - Hôzuki</a><br />
Turcotte, Élise - La maison étrangère<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/05/langoisse-du-poisson-rouge.html" target="_new">Verreault, Mélissa - L'angoisse du poisson rouge</a><br />
<br />
<b>Roman étranger</b><br />
<br />
Buck, Pearl - La mère<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/04/pavillon-de-femmes.html" target="_new">Buck, Pearl - Pavillon de femmes</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.com/2015/10/le-peintre-deventail.html" target="_new">Haddad, Hubert - Le peintre d'éventail</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/theatre-de-la-cruaute.html" target="_new">Kristof, Agota - Le grand cahier</a><br />
Taylor, Kressmann - Inconnu à cette adresse<br />
Verne, Jules - Le tour du monde en 80 jours<br />
Wilde, Oscar - Le portrait de Dorian Gray<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/le-maitre-de-plus-en-plus-dhumour.html" target="_new">Yan, Mo - Le maître a de plus en plus d'humour</a><br />
<br />
<b>Roman d'amour</b><br />
<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/orgueil-et-prejuges.html" target="_new">Austen, Jane - Orgueil et préjugés</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/05/raison-et-sentiments.html" target="_new">Austen, Jane - Raison et sentiments</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/tristan-et-iseut.html" target="_new">Bédier, Joseph - Le roman de Tristan et Iseut</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/tristan-et-iseut.html" target="_new">Béroul - Tristan et Iseut</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/05/les-hauts-de-hurle-vent.html" target="_new">Brontë, Emily - Les Hauts de Hurle-Vent</a><br />
Cartland, Barbara - La captive du cheikh<br />
Delly - Le feu sous la glace<br />
Donovan, Marie - La brûlure des sens<br />
Duras, Marguerite - L'Amant<br />
Fielding, Helen - Le journal de Bridget Jones<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-souffrances-du-jeune-werther.html" target="_new">Goethe - Les souffrances du jeune Werther</a><br />
Graham, Heather - Le manoir du mystère<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/lettres-portugaises.html" target="_new">Guilleragues, Gabriel de - Lettres portugaises</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/12/les-liaisons-dangereuses.html" target="_new">Laclos, Pierre Choderlos de - Les liaisons dangereuses</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/la-princesse-de-cleves.html" target="_new">Lafayette, Madame de - La Princesse de Clèves</a><br />
Lamb, Charlotte - Charleston girl<br />
Lamb, Charlotte - Feux interdits<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/01/daphnis-et-chloe.html" target="_new">Longus - Daphnis et Chloé</a><br />
Meyer, Stephenie - Fascination<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/manon-lescaut.html" target="_new">Prévost, Abbé - Manon Lescaut</a><br />
Roberts, Nora - Les joyaux du soleil<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/la-nouvelle-heloise.html" target="_new">Rousseau, Jean-Jacques - La Nouvelle Héloïse</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/paul-et-virginie.html" target="_new">Saint-Pierre, Bernardin de - Paul et Virginie</a><br />
Steel, Danielle - Un monde de rêve<br />
<br />
<b>Recueil de nouvelles</b><br />
<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.com/2015/09/lencyclopedie-du-petit-cercle.html" target="_new">Dickner, Nicolas - L'encyclopédie du petit cercle</a><br />
Keegan, Claire - À travers les champs bleus<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/09/gens-de-dublin.html" target="_new">Joyce, James - Gens de Dublin</a><br />
Perreault, Annie - L'occupation des jours<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/11/bonbons-assortis.html" target="_new">Tremblay, Michel - Bonbons assortis</a><br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/02/lhorloger.html" target="_new">Villeneuve, Félix - L'Horloger</a><br />
<br />
<b>Contes</b><br />
<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/09/contes-dirlande.html" target="_new">Burns, Mike - Contes d'Irlande</a><br />
<br />
<b>Poésie</b><br />
<br />
Bacon, Joséphine - Un thé dans la toundra<br />
Kanapé Fontaine, Natasha - N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures<br />
Nadeau, Jean-François - Tungstène de bile<br />
<br />
<b>Essais et documents</b><br />
<br />
Bettinotti, Julia, Sylvie Bérard et Gaëlle Jeannesson - Les 50 romans d'amour qu'il faut lire<br />
Constans, Ellen - Parlez-moi d’amour : le roman sentimental, des romans grecs aux collections de l’an 2000<br />
Fauchery, Pierre - La destinée féminine dans le roman européen du dix-huitième siècle<br />
Fontana, Biancamaria - Politique de Laclos<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/04/etats-de-femme.html" target="_new">Heinich, Nathalie - États de femme : L'identité féminine dans la fiction occidentale</a><br />
Péquignot, Bruno - La relation amoureuse : analyse sociologique du roman sentimental moderne<br />
Pomeau, René - Laclos ou le paradoxe<br />
<br />
<b>Théâtre</b><br />
<br />
Tchekhov, Anton - La cerisaie<br />
<a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-arcanes-du-desir.html" target="_new">Williams, Tennessee - Un tramway nommé désir</a><br />
<br />
<b>Bande dessinée québécoise</b><br />
<br />
Delisle, Guy - Chroniques de Jérusalem<br />
Girard, Philippe - La grande noirceur<br />
Zviane - Ping-pong<br />
<br />
<b>Bande dessinée étrangère</b><br />
<br />
Kunwu, Li - Les pieds bandés<br />
Maroh, Julie - Le bleu est une couleur chaude<br />
<br />
<b>Littérature jeunesse</b><br />
<br />
Rogé - Haïti mon pays<br />
<br />Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-24093662736163410662015-12-31T20:30:00.000-05:002016-01-01T22:11:14.596-05:00Les liaisons dangereuses<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBV5AWzxU6pVNfz233DIja8C2dp-vMc8VLrL7XBCrD46_VH5F5vRj_IYVaN3qc4gr5yg2VlosZv2PYlI0ZyYP3NkwU-y_lwyRGTjgrx930L1VAQ1HGBLWmqd72ApWE8eYwdmALcjbOgGg/s1600/laclos.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBV5AWzxU6pVNfz233DIja8C2dp-vMc8VLrL7XBCrD46_VH5F5vRj_IYVaN3qc4gr5yg2VlosZv2PYlI0ZyYP3NkwU-y_lwyRGTjgrx930L1VAQ1HGBLWmqd72ApWE8eYwdmALcjbOgGg/s200/laclos.jpg" width="121" /></a></div>
Auteur : Pierre Choderlos de Laclos<br />
Titre : Les liaisons dangereuses<br />
Éditeur : Gallimard<br />
Parution : 1782<br />
Format : 512 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Le cours <a href="http://benhur.teluq.ca/SPIP/lit4005/spip.php?article1" target="_new">LIT-4005</a> a orienté la plupart de mes lectures en 2015. Dans le cadre d'un travail, je devais appliquer une méthode critique à une fiction amoureuse. J'ai retenu l'approche de la sociologue Nathalie Heinich dans son essai <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/04/etats-de-femme.html" style="font-style: italic;" target="_new">États de femme : L'identité féminine dans la fiction occidentale</a>. J'ai été particulièrement éclairée par le chapitre consacré aux « filles à prendre », qui fait référence aux jeunes filles en âge de se marier. En lisant le roman <i>Les liaisons dangereuses</i> de Pierre Choderlos de Laclos, j’ai été étonnée de constater à quel point le personnage de Cécile de Volanges incarnait les difficultés de la « fille à prendre » dans la fiction. Pour conclure cette année sur le thème de l'amour, je vous propose le résultat de mon travail universitaire sur ce roman du XVIIIe siècle.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Introduction</b><br />
<br />
Nathalie Heinich présente la « fille à prendre » comme une vierge se trouvant à la croisée des chemins. En entrant dans le monde amoureux, elle est placée devant trois voies possibles : le mariage, qui l’élèvera au rang d’épouse légitime ; la sexualité illégitime, qui fera d’elle une femme de mauvaise vie ; ou le renoncement à une relation sexuée, par le célibat ou la réclusion. La sociologue précise que le chemin du mariage permet à la femme d’assurer ou de promouvoir son rang social. Toutefois, pour arriver à ce but tant désiré, l’héroïne devra traverser une série d’épreuves. Le premier obstacle encouru par la jeune fille se rapporte à la préservation de sa vertu. Offerte aux regards, elle devra opposer une résistance active au désir masculin afin de défendre sa virginité. En effet, celle-ci s’avère une condition essentielle pour s’assurer un contrat matrimonial. De plus, elle devra inspirer confiance à son futur époux en maintenant une bonne réputation. Le deuxième piège qui attend l’adolescente est relié à son entrée dans le monde. Telle une starlette posant un premier pied sur la scène, elle se tient sous les feux de la rampe et doit redoubler de prudence pour ne pas faire de faux pas. Ce début dans la sphère sociale, souvent marqué par un bal ou une fête, lui permettra de séduire un fiancé potentiel, mais elle devra veiller à ce que cette séduction ne l’entraîne pas vers une faute grave. Ensuite, la pucelle sera confrontée à une troisième épreuve, qui est celle de la rivalité féminine. Dans un univers concurrentiel, elle devra se distinguer de ses semblables afin d’être choisie par un homme qui lui convient. Enfin, la jeune fille tentera de concilier les intérêts de sa famille et ses propres aspirations. Nathalie Heinich dresse donc le portrait d’une fille en état d’attente et d’espérance. Elle met aussi l’accent sur la précarité de sa condition, à une époque où son incapacité juridique et économique en fait une proie potentielle.<br />
<br />
J’ai choisi d’appliquer la méthode critique de Nathalie Heinich au roman épistolaire <i>Les liaisons dangereuse</i>s de Laclos. Sortie du couvent par sa mère, en vue d’être mariée au comte de Gercourt, Cécile de Volanges se trouve brusquement plongée dans un univers qu’elle ne comprend pas. En effet, l’éducation cloîtrée n’a pas donné à la couventine les armes nécessaires pour affronter le monde extérieur. De plus, sa mère tyrannique la maintient dans l’ignorance et la livre sans défense dans les griffes de la marquise de Merteuil. Cette dernière conspirera contre la vertu de Cécile en demandant au libertin Valmont de la déflorer. Même si Cécile perd précocement sa virginité et n’atteint pas l’objectif convoité du mariage, il n’en demeure pas moins qu’elle est confrontée aux épreuves de la « fille à prendre » relevées par Nathalie Heinich dans son essai. Par ailleurs, suite à la publication de son chef-d’œuvre, Laclos a rédigé plusieurs traités sur l’éducation des femmes. Ce sujet lui tenait à cœur et m’a amenée à prendre au sérieux la préface de son roman, où il écrit que : « Toute mère est au moins imprudente, qui souffre qu’un autre qu’elle ait la confiance de sa fille ». Son intention était de dénoncer la grande vulnérabilité à laquelle une éducation incomplète exposait les jeunes filles. <i>Les liaisons dangereuses</i> illustrent non seulement une relation mère-fille insuffisante et les défauts de l’instruction dispensée dans les couvents, mais aussi, plus profondément, la situation de dépendance qui résulte, pour les femmes, d’une pédagogie déficiente. En démontrant l’aliénation à laquelle la société contraint Cécile de Volanges, ce roman par lettres rejoint tout à fait la problématique soulevée par Nathalie Heinich sur le statut précaire des « filles à prendre ». Voilà les raisons pour lesquelles j’ai retenu cet ouvrage pour mon analyse.<br />
<br />
<b>Du bon usage de la vertu</b><br />
<br />
Tout d’abord, Nathalie Heinich fait remarquer un premier danger couru par la vertu des « filles à prendre » : l’épreuve du regard. Elle explique que le regard des hommes fait basculer la jeune fille dans un monde sexué, car il lui fait rencontrer le désir masculin. L’auteure précise que, si la jouvencelle a reçu une éducation sexuelle ou que cette attention est accompagnée d’une promesse de mariage, la rencontre avec le regard masculin peut se vivre sans traumatisme. En revanche, si ce regard extrait l'adolescente du monde asexué où elle évolue, elle peut éprouver un malaise. Je suis d’accord avec cette observation de la sociologue, car j’ai relevé une situation similaire dans<i> Les liaisons dangereuses</i>. En effet, c’est ce qui se produit lorsque Cécile assiste pour la première fois à une soirée mondaine. Fraîchement sortie du couvent, peu initiée aux choses de l’amour, elle est intimidée par le regard des hommes : « Il doit être bien difficile de ne pas rougir quand un homme vous regarde fixement ». Afin de jalonner la distance qui sépare la vierge des femmes plus expérimentées, Laclos montre que Cécile est la seule à ressentir cette gêne dans l’assemblée : « J’ai remarqué que quand on regardait les autres femmes, elles ne rougissaient pas ». Cette réflexion permet à Laclos d’exposer la différence de Cécile. À des femmes nullement bouleversées par l’intérêt que leur portent les hommes, il oppose une jeune fille troublée par des regards insistants. En tant que lecteur, cela nous permet de réaliser que la « fille à prendre » évolue dans un nouveau milieu sexué qui l’effraie.<br />
<br />
Nathalie Heinich mentionne que le regard masculin, s’il est dissimulé ou s’il provient d’un homme innocent, peut être vécu comme déstabilisant, sans être considéré comme une offense grave. Dans ce cas, le malaise que ressent la jeune fille est associé à une inquiétude face à l’inconnu ou à un souci d’éviter un possible débordement. Je peux confirmer cette remarque de l’essayiste, en prenant pour exemple la relation entre Cécile de Volanges et le chevalier Danceny. Ce dernier s'avère un prétendant courtois et timide, qui s'est épris de la belle en lui prodiguant des cours de harpe. De son côté, Cécile ressent une inclination naturelle pour ce tendre musicien, tout en sachant qu’elle a été promise à un autre homme. La jeune fille fuit le regard de son amant, car ce dilemme la perturbe : « Je le regarderais toujours, si je ne craignais de rencontrer ses yeux : car, toutes les fois que cela m’arrive, cela me décontenance », « j’étais si troublée, que je n’osais le regarder ». Sans cesse soumise aux regards de son entourage, elle craint que son attirance pour Danceny soit révélée : « J’ai bien du chagrin, il me semble que tout le monde devine ce que je pense ; et surtout quand il est là, je rougis dès qu’on me regarde ». Ces extraits prouvent que, même en présence d’un désir moins dangereux, un regard non-balisé par un éventuel contrat matrimonial demeure embarrassant et doit être traité avec prudence par la jeune fille.<br />
<br />
En d’autres circonstances, le regard de l’homme peut s’avérer une menace pour la virginité de l’héroïne. Nathalie Heinich signale que le regard de désir est alors vécu comme « violence, humiliation, agression ». Il peut même être considéré comme une sorte de viol, si un large fossé sépare le monde sexué de l’homme inquisiteur et l’univers asexué de la vierge. De plus, la sociologue précise que cette offense est souvent une « violence perpétrée en silence ». Le regard rusé de l'homme sait atteindre directement la dignité de la jeune fille, sans que cet affront soit visible pour son entourage. La victime ne peut formuler de plainte officielle, car aucun acte sérieux n’a encore été commis. Avec le regard de désir, Nathalie Heinich souligne que c’est parfois le malheur qui commence pour la demoiselle. Au départ, en ayant lu seulement l’article d’Heinich, je dois avouer que je trouvais cette affirmation exagérée. Mais, après avoir été témoin de la dynamique entre Cécile et Valmont dans <i>Les liaisons dangereuses</i>, j’ai fini par adhérer à la théorie de l’auteure. Valmont incarne tout à fait la virilité offensive que la « fille à prendre » peut trouver sur sa route. Lors de leur première rencontre, Cécile rapporte que son regard était très insistant : « Toutes les fois que je cherche ses yeux, je suis sûre de les rencontrer tout de suite ». Inapte à interpréter les signes, la jeune fille ne voit pas le danger qui la guette. C’est d’ailleurs ce qui fera d’elle une proie facile pour le vicomte. Par contre, le lecteur, lui, connaît les mauvaises intentions du libertin. Dans cette scène, il perçoit que Valmont est le chasseur et que Cécile est l’animal traqué. Tel un loup qui flaire un agneau, l’homme revêt un caractère offensif. « Il a un regard qui dit tout ce qu’il veut », mentionne Cécile. En sachant que Valmont déflorera la pucelle en la dominant, on peut déduire que déjà, dans le regard viril, est tapi le destin tragique de l’héroïne. Mais, comme le précise Heinich, cette violence immatérielle du regard passe souvent inaperçue dans son cercle immédiat : « C’était au milieu de tout le monde, et personne n’en a rien vu », « il me disait dans le billet dont je t’ai parlé, qu’il n’aurait pas l’air de s’occuper de moi devant Maman ». L’aveuglement des proches n’aide pas à ce que ce danger en puissance ne se transforme en attaque concrète contre la vertu de la « fille à prendre ».<br />
<br />
<b>L'entrée dans le monde</b><br />
<b><br /></b>
Dans son essai, Nathalie Heinich mentionne, qu'en faisant son « entrée dans le monde », l’adolescente va se trouver publiquement exposée en tant que fiancée potentielle. La sociologue précise que cette entrée dans le monde est décidée et organisée par les parents, généralement par la mère, qui est davantage consciente de la nécessité du mariage. Je suis du même avis que l’auteure, car j’ai pu observer un tel rite de passage dans <i>Les liaisons dangereuses</i>. En effet, la jeune Cécile sort du couvent, un cadre fermé et rassurant, pour suivre sa mère dans les salons parisiens, des milieux plus ouverts et qui lui sont parfaitement inconnus. D’ailleurs, l’action du roman commence par une première lettre où Cécile décrit son entrée dans le monde. Elle raconte que sa mère l'a retirée du couvent dans le but de la marier : « Cependant maman m’a dit souvent qu’une demoiselle devait rester au couvent jusqu’à ce qu’elle se mariât, que puisqu’elle m’en fait sortir, il faut bien que Joséphine ait raison ». Nathalie Heinich constate que l’entrée dans le monde est aussi une manière d’afficher la nouvelle « candidate à la désirabilité ». On retrouve cette même notion d’exposition chez la marquise de Merteuil qui décrit la jeune fille comme un « bel objet » et ajoute qu’elle a « déjà fait tourner une tête ». La vierge pénètre donc à titre d’objet, à la fois de calculs et de désir, dans un monde étranger.<br />
<br />
La sociologue approfondit cette définition en comparant l’entrée dans le monde à une épreuve initiatique, parsemée de pièges, qui se placent sur la route séparant la jeune fille de son objectif final, soit le mariage avec l’homme de ses rêves. Elle souligne que la succession de ces épreuves illustre l’instabilité de l’état de vierge. En quelques mois ou en quelques années, c’est tout le destin personnel et familial de la demoiselle qui se joue. Nathalie Heinich note que la « fille à prendre » n’est jamais assurée de se marier. Elle se trouve toujours sur la mince ligne entre promotion et déclin. Je suis d’accord avec l’auteure, car j’ai constaté la même précarité chez Cécile de Volanges. Dès ses premières lettres, l’adolescente confie ne connaître ni l’identité de son époux ni la date de son mariage : « C’est peut-être celui-là qui doit m’épouser ; mais alors ce ne serait donc que dans quatre mois ! Je voudrais bien savoir ce qui en est ». Sans qu’elle en soit informée par sa mère, les noces seront éventuellement retardées : « Voilà le mariage de ma fille un peu retardé. Le comte de Gercourt, que nous attendions d’un jour à l’autre, me mande que son régiment passe en Corse ; et comme il y a encore des mouvements de guerre, il lui sera impossible de s’absenter avant l’hiver ». Ce délai d’attente allongera le chemin qui sépare Cécile de son éventuel mariage et l’exposera à un plus grand nombre de dangers. Par exemple, ses échanges épistolaires avec Danceny, s’ils étaient connus de Gercourt, compromettraient fortement les chances de son union. De même, ce retard laissera le champ libre à Valmont pour élaborer finement son plan et obtenir la clef de sa chambre. En comparaison, la marquise de Merteuil ne fut pas longtemps laissée dans le secret et put atteindre son but rapidement : « Je ne sais où ce désir m’aurait conduite ; et alors dénuée d’expérience, peut-être une seule occasion m’eût perdue : heureusement pour moi, ma mère m’annonça peu de jours après que j’allais me marier ; sur-le-champ la certitude de savoir éteignit ma curiosité, et j’arrivai vierge entre les bras de M. de Merteuil ». Ainsi, Laclos dénonce l’état d'ignorance dans laquelle sont laissées les « filles à prendre » lorsqu’elles font leur entrée dans le monde.<br />
<br />
L’autre épreuve que rencontre la « fille à prendre » en faisant son entrée dans le monde est reliée à son apprentissage des codes de la mondanité. Cette instruction sur les règles de la sociabilité se fait habituellement lors d’une fête ou d’un bal. Nathalie Heinich observe que la jeune fille peut alors commettre un impair qui nuira à sa réputation. Par exemple, elle peut s’attirer des critiques pour un comportement inadéquat en public. Je soutiens l’observation de la sociologue, car j’en ai tiré la même conclusion en lisant le roman de Laclos. En effet, le comportement de Cécile dans les sorties mondaines est souvent qualifié de gauche : « Je crois avoir entendu pourtant deux ou trois fois le mot de jolie : mais j’ai entendu bien distinctement celui de gauche », « Je veux pourtant te raconter encore une de mes gaucheries », « gauche, à la vérité, comme on ne l’est point ». L’épisode où la jouvencelle s’endort au cours d’une réception souligne à quel point elle peut manquer aux règles de bienséance : « Après le souper on s’est mis à jouer. Je me suis placée auprès de maman ; je ne sais pas comment cela s’est fait, mais je me suis endormie presque tout de suite. Un grand éclat de rire m’a réveillée. Je ne sais si l’on riait de moi, mais je le crois ». En fait, Laclos nous montre une adolescente qui s'endort pour s’abstraire d’un monde où elle n’a pas de place : elle est celle qui ne parle pas, ne sait pas, mais dont on parle et dont on rit. Elle se présente dans le monde, muette et ennuyée : « Quand [Danceny] n’y est pas, personne ne me parle, et je m’ennuie ». Lorsqu’elle parle, on dénigre son discours : « elle a babillé », « son petit radotage », « tout ce bavardage », « ce perpétuel rabâchage ». La parole, chez elle, n’est pas un instrument de pouvoir comme chez les libertins, mais la manifestation de son aliénation. Cécile est surtout là pour être vue, pour figurer : « Je veux être bien coiffée aujourd’hui ». Elle est projetée sur une tribune, mais plutôt que d’en faire un espace de triomphe, ce podium devient un lieu de danger et de moquerie en raison de son ignorance. En comparaison, lors de son entrée dans le monde, la marquise de Merteuil a profité de cette période pour parfaire ses connaissances de manière autodidacte : « Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir ». Elle s’est exercée très tôt à dissimuler ses véritables émotions en public : « Je tâchai de régler […] les divers mouvements de ma figure », « c’est ainsi que j’ai su prendre, sur ma physionomie, cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné ». De son côté, Cécile affiche une transparence parfaite devant les autres, ce qui la rend vulnérable : « Il me semble que tout le monde devine ce que je pense ». Par ces exemples, on peut constater que la jeune fille ne sait pas tirer son épingle du jeu social. Dans une perspective rousseauiste, Cécile de Volanges incarnerait l’état de nature déchiqueté par l’état social.<br />
<br />
Par la suite, Nathalie Heinich fait remarquer que l’entrée dans le monde est un apprentissage de cette réalité qu’est la « rivalité avec les autres filles, elles aussi candidates au regard masculin ». Elle signale que le bal demeure un espace concurrentiel, où se jouent les enjeux matrimoniaux. Dans l’œuvre de Laclos, la plus grande rivale de Cécile de Volanges sera la marquise de Merteuil, que l'adolescente considère à tort comme une amie et confidente. Mme de Merteuil désire se venger du comte de Gercourt, car elle n'a pas pardonné à son ancien amant de l’avoir quittée pour une autre femme. Gercourt veut à tout prix épouser une vierge : il a choisi Cécile, car elle a été élevée au couvent. La marquise projette donc de faire déflorer la jeune fille avant le mariage. On peut aussi supposer que Mme de Merteuil, n’étant plus très jeune, est jalouse de la fraîcheur de Cécile et de l’avantage que cette qualité lui donne auprès des hommes. Pour lui faire perdre son honneur, elle attaquera Cécile en utilisant ses deux points faibles : son ignorance qui lui vient de son éducation cloîtrée et sa relation distante avec sa mère. En effet, Mme de Merteuil a su identifier que l’innocence de Cécile en fait un jouet facilement manipulable : « Sa petite tête se monte avec une facilité incroyable ». De plus, elle profite du champ d’intervention laissé libre par la négligence de la mère pour s’attirer la confiance de la fille et concevoir son intrigue. La faiblesse de l’une est donc un atout pour l’autre. À la lumière de l’essai d’Heinich, Cécile est une « fille à prendre » qui est confrontée à la rivalité féminine et qui en souffrira.<br />
<br />
<b>Loi de la mère, loi de l'amour</b><br />
<br />
Nathalie Heinich démontre un autre ordre d’obstacle rencontré par la « fille à prendre » : l’autorité parentale. Elle précise que le mariage sentimental dont rêve la jeune fille peut être contrarié par la raison familiale, souvent incarnée par le père. Elle mentionne que cette autorité peut aussi être personnifiée par la mère, le frère ou d’autres gens de son entourage. Cette loi parentale oppose la contrainte à la liberté, le mariage d’intérêt au mariage d’amour. Il s’agit d’un mariage arrangé par la famille, qui ne laisse aucune place à la volonté ou aux sentiments des partenaires. Le but pour les familles est d’allier leur patrimoine et d’augmenter leur position dans la société. Je soutiens cette affirmation de la sociologue, car j’ai remarqué la même situation chez Laclos. Dans <i>Les liaisons dangereuses</i>, la mère de Cécile assume l’autorité parentale, car le père est absent. Madame de Volanges a promis sa fille au comte de Gercourt – un homme que l’adolescente n’a jamais vu –, sans la consulter. L’intérêt principal de cette alliance est de nature financière : « Leur naissance est égale, j’en conviens ; mais l’un est sans fortune, et celle de l’autre est telle que, même sans naissance, elle aurait suffi pour le mener à tout. J’avoue bien que l’argent ne fait pas le bonheur, mais il faut avouer aussi qu’il le facilite beaucoup ». Selon ce principe, un mariage de raison avec Gercourt est considéré préférable à un mariage d’amour avec Danceny : « Je conviens que M. de Gercourt est un parti meilleur ». <i>Les liaisons dangereuses </i>conduisent donc à la même conclusion que l’essai de Nathalie Heinich, à savoir que la « fille à prendre » ne parvient pas à s’épanouir dans une relation amoureuse, car le mariage qui lui est offert n’est qu’une triste union de « convenance » et d’intérêt financier.<br />
<br />
L’essayiste poursuit son argumentation en s’attardant à l’espace d’autonomie très limité dont dispose la jeune fille. Elle constate que l’héroïne romanesque ne peut généralement pas se déplacer sans accompagnement ou autorisation. De plus, elle ne peut guère exprimer son opinion. Si elle refuse le parti qui lui est imposé, elle risque de se retrouver au couvent. Cette aliénation permet à la loi familiale de s’imposer encore plus facilement. J’appuie l’idée de Nathalie Heinich, car j’ai relevé plusieurs exemples similaires dans la vie de Cécile de Volanges. Lorsque la jeune fille sort du couvent, sa mère, depuis longtemps séparée d’elle, ne se soucie nullement de son bien-être ou de son éducation. Madame de Volanges maintient Cécile dans l’ignorance au sujet de son mariage, ce qui démontre l’aliénation dans laquelle elle est gardée : « Mais on ne m’a encore parlé de rien », « je ne sais encore rien, ma bonne amie », « si je ne t’ai rien dit de mon mariage, c’est que je ne suis pas plus instruite que le premier jour », « elle me traite toujours comme une enfant, Maman ; et elle ne me dit rien du tout ». De l’une à l’autre, il ne règne aucune confiance ou amitié. Madame de Volanges se démarque surtout par sa froide autorité : « Elle s’est armée de sévérité ». Sa fille se soumet donc à ses ordres, paralysée par la peur : « Je frémis toutes les fois que je songe qu’il me faudra reparaître devant elle », « le ton dont elle me fit cette demande me causa un tremblement si fort que je pouvais à peine me soutenir ». En outre, comme le soulignait Heinich, Cécile n’ose pas s’opposer au choix de sa mère, car elle craint de retourner au couvent : « Si je n’avais pas peur de rentrer au couvent, je dirais bien à Maman que je ne veux pas de ce mari-là ». Madame de Volanges fait également preuve d’autorité en s’opposant à la relation de Cécile avec le chevalier Danceny. D’abord, lorsqu’elle découvre la correspondance entre les deux amants, elle retire à sa fille tout moyen d’expression : « Ma mère ne me parle plus ; elle m’a ôté papier, plumes et encre ». La jeune fille est donc réduite au silence. Puis, Madame de Volanges envoie l'adolescente à la campagne, afin de l’éloigner de Danceny. Cette contrainte prouve que l’héroïne n’est pas maîtresse de ses allées et venues. En somme, la soumission de Cécile rejoint parfaitement l’observation de Nathalie Heinich sur le peu de liberté dont peuvent disposer les « filles à prendre ».<br />
<br />
Nathalie Heinich précise que la jeune fille, en se soumettant à la loi familiale, renonce non seulement à l’amour, mais à son identité. En effet, elle fait ainsi une croix sur ses rêves, sur son exigence d’être une personne à part entière. Son identité se trouve sacrifiée à la position et au renom de la famille. La sociologue ajoute que l’héroïne ne fera qu’entrevoir sa liberté pour ensuite y renoncer. Je partage l’avis de l’auteure, car on retrouve la même notion de sacrifice dans l’œuvre de Laclos. Par exemple, Cécile exprime sa tristesse, lorsqu’elle réalise qu’elle est promise au comte de Gercourt et qu’elle devra bientôt renier son amour pour Danceny : « Je sens que je n’ai jamais tant aimé M. Danceny qu’à présent ; et quand je songe qu’il ne me reste plus qu’un mois à être comme je suis, les larmes me viennent aux yeux tout de suite ». Elle a conscience que ce mariage s’accompagne d’un changement d’état. En se pliant au souhait de sa mère, Cécile comprend qu’elle ne sera plus la même personne, sans toutefois savoir à quoi ressemblera son avenir : « Aussi je ne demanderais qu’à rester comme je suis ; et il n’y a que l’idée de mon mariage qui me fasse de la peine : car si M. de Gercourt est comme on me l’a dit, et je n’en doute pas, je ne sais pas ce que je deviendrai ». Finalement, plutôt qu’une destruction identitaire causée par un mariage forcé, Cécile se fera religieuse dans un couvent. Elle devra se retirer du monde suite à la perte de sa virginité aux mains de Valmont. On pourrait dire que c’est une autre forme de renoncement à son pouvoir d’aimer et à son autonomie. Comme l’a décrit Nathalie Heinich dans son essai, la nature profonde de la « fille à prendre » est immolée par l’institution sociale, telle une Iphigénie offerte aux flammes des conventions.<br />
<br />
<b>Conclusion </b><br />
<br />
En conclusion, j’ai constaté que l’essai <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/04/etats-de-femme.html" style="font-style: italic;" target="_new">États de femme</a> de Nathalie Heinich et le roman<i> Les liaisons dangereuses</i> de Laclos sont deux œuvres qui se répondent. Autant le texte critique de la sociologue m’a permis de porter davantage attention au message de la « fille à prendre » dans ce roman par lettres, autant les réflexions de Laclos sur l’éducation des femmes ont apporté un éclairage supplémentaire sur les arguments de Nathalie Heinich. Dans ce travail, j’ai voulu faire ressortir la voix de Cécile de Volanges, qui est celle d’une « fille à prendre » qui n’a pas reçu l’appui nécessaire pour se défendre dans le monde. J’ai été profondément touchée par ce personnage dont l’appel à l’aide n’a pas été suffisamment entendu par son entourage. Cette démarche m’a amenée à appuyer l’argumentation de Nathalie Heinich, car c’est grâce à son article que j’ai ouvert les yeux sur la réalité des « filles à prendre » à cette époque. En somme, j’ai réalisé que la « fille à prendre » se trouvait dans une position critique, car, en faisant son entrée dans le monde, elle était offerte aux regards et devait défendre sa vertu contre le désir masculin. De plus, son accès à un mariage heureux pouvait être compromis par la rivalité féminine et l’autorité parentale. Grâce à Laclos, j’ai aussi pris conscience que la « fille à prendre » devenait encore plus vulnérable lorsqu’elle n’avait pas reçu une éducation adéquate.<br />
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-23622395118803621812015-12-24T16:00:00.000-05:002015-12-24T16:16:48.840-05:00Joyeuses fêtes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifEU2uy28TFjzkEb1wX3ehb-16dFblpKtEKN13qQcZPQy9i4X9P-lG9ib_-A-Kc8jy7gHaWtFIgXVSIjOTOsZq8RaVB95QtLdpgYFqqkNYiJ_oosp6yKBQSaIIxf9WMsgr-Cg59Ut2Beg/s1600/joyeuses_fetes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifEU2uy28TFjzkEb1wX3ehb-16dFblpKtEKN13qQcZPQy9i4X9P-lG9ib_-A-Kc8jy7gHaWtFIgXVSIjOTOsZq8RaVB95QtLdpgYFqqkNYiJ_oosp6yKBQSaIIxf9WMsgr-Cg59Ut2Beg/s320/joyeuses_fetes.jpg" width="319" /></a></div>
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Je vous souhaite de joyeuses fêtes et une heureuse année 2016.</div>
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Passez de bons moments avec votre famille et vos amis.</div>
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On se retrouve bientôt pour d'autres belles lectures.</div>
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Bisous tout doux !</div>
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Topi</div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-37967521251000477202015-12-15T08:00:00.000-05:002015-12-15T08:29:49.911-05:00Les maisons<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvEr_a_VXyxX-0e7Tifg24sBvLh95-8ZD4ikAb56Z4D8tTcmLDbrCX0dDZlqRudihZS-yCUsXFgb2f-g9aH5iNqHY_W4YNHX4CIHd6cjpXyhWxMfoOwPhaCRmUe_Q3rTlac_neg496o4s/s1600/lesmaisons.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvEr_a_VXyxX-0e7Tifg24sBvLh95-8ZD4ikAb56Z4D8tTcmLDbrCX0dDZlqRudihZS-yCUsXFgb2f-g9aH5iNqHY_W4YNHX4CIHd6cjpXyhWxMfoOwPhaCRmUe_Q3rTlac_neg496o4s/s200/lesmaisons.jpg" width="136" /></a></div>
Auteur : Fanny Britt<br />
Titre : Les maisons<br />
Éditeur : Le Cheval d'août<br />
Parution : 2015<br />
Format : 222 pages<br />
<br />
<span style="color: red; font-family: "arial" , sans-serif; font-size: 21px; line-height: 31.9844px;">♥</span><br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Que feriez-vous si votre premier amour vous donnait rendez-vous dans trois jours ? Voilà le dilemme auquel sera confrontée Tessa, une mère de jeunes garçons, qui partage sa vie avec un conjoint attentionné. D’une part, elle pressent que cette rencontre pourrait anéantir les solides assises qu’elle a édifiées depuis quinze ans. Mais, d’un autre côté, le feu de cette passion avortée couve continuellement sous les cendres. Le roman progresse telle une flèche tendue vers cette journée décisive.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai ai<span style="text-align: start;">mé :</span></b><br />
<br />
Il y aura un appel caché, l’achat d’une robe étoilée, les souliers d’un autre âge ressortis timidement de l’armoire. La force de Fanny Britt consiste à ancrer son récit dans une réalité quotidienne, brodée de menus détails, mais qui révèle l’universel grâce à une douce lumière impressionniste. Si le thème du désir d’adultère occupe une place centrale, l’auteure se penche aussi sur plusieurs sujets connexes : la maternité, le vieillissement, l’amitié, le décalage entre les rêves et la nature concrète des choses. Une sorte de monologue intérieur, néanmoins en phase avec les questionnements de la société actuelle. Pareillement à sa pièce de théâtre <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2013/01/bienveillance.html" target="_new"><i>Bienveillance</i></a>, le premier roman de la dramaturge explore plusieurs couches de sens, tout en restant simple et fluide.<br />
<br />
« <i>Ce qui est étrange, c’est que j’ai beaucoup parlé à Francis, dans ma tête, depuis quinze ans. Il a assisté à la résolution de plus d’un conflit intérieur. Il suffisait de l’invoquer pour que tout mon fiel magnifique revête son plus beau costume à paillettes et s’empare du micro</i> », observe Tessa avec la franche autodérision qui la caractérise. C’est donc à une réflexion sur les fantasmes que nous convie <i>Les maisons</i>. Francis, l’ancien amant, reste une chimère, un fantôme omniprésent qui relie la narratrice à une version d’elle-même qui n’existe plus et qu’elle voudrait retrouver. L’invitation de cet homme permet à Tessa de renouer avec son passé et d’examiner ce que sont devenus les idéaux de ses vingt ans : sa carrière de chanteuse classique délaissée pour celle d’agente immobilière, son tempérament fougueux – mélange de Patti Smith et d’Emily Brontë – apaisé par les mains rassurantes de son mari.<br />
<br />
Le ton oscille entre une perspicacité mordante et la nostalgie d’une époque révolue, de façon toujours très sentie. En fin de compte, le lecteur assiste au passage du temps, entre 1982 et 2004 ; au changement de la vision que cette femme porte sur elle-même et sur les gens qui l’entourent. Qui a dit que le triangle amoureux ne pouvait plus se réinventer ? Sûrement pas Fanny Britt, qui prouve ici que ce poncif vieux comme le monde peut mener à un portrait psychologique juste et touchant.<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<br />
« Sophie sait tout de cet homme, du regret que j'ai eu de lui et qui pèse sur ma vie. Elle sait les années passées à le chercher partout, dans les chansons, les films et les milliers de pas parcourus sur les trottoirs de ma ville. Elle sait que Jim ne connaît à peu près rien de cette histoire, tant même évoquer son nom, les premières années, m'était douloureux. Elle sait tout. Ce que j'ai dit sur moi, ce que je n'ai pas dit. Elle sait ce qui n'a pas guéri. »<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
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Lu dans le cadre de <a href="http://larecrue.net/" target="_new">La recrue du mois</a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZFksQ05OtdIKEUd6oHiUYXT4CM2tR-Xf7tWYvDgqiOKpIuIpk4Sse2czdiFF62E7xDp9lM_dHaSvikpvL6Ebnk6hKteT1n91spmZcbl5qNHXwHzSg_41v5wBD9qoNZNHQI7g2DHRQiw4/s1600/bouton_larecruedumois.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZFksQ05OtdIKEUd6oHiUYXT4CM2tR-Xf7tWYvDgqiOKpIuIpk4Sse2czdiFF62E7xDp9lM_dHaSvikpvL6Ebnk6hKteT1n91spmZcbl5qNHXwHzSg_41v5wBD9qoNZNHQI7g2DHRQiw4/s1600/bouton_larecruedumois.gif" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-16200080106072398452015-11-29T22:30:00.000-05:002015-11-29T23:08:56.546-05:00Volkswagen Blues<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL8pf1w3I9dWZALeTsxi3jWI6YH_-7fJVlw_Nv0zuJiytTfXBst1W7nclSnBO-nauhIcWsc2hGsX_a4tr8GBFxiylLdZtm0EofM3SAUfQ0UVj_6m-6vDY16bdHAbRbfwLKkylbNs19VGM/s1600/poulin.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL8pf1w3I9dWZALeTsxi3jWI6YH_-7fJVlw_Nv0zuJiytTfXBst1W7nclSnBO-nauhIcWsc2hGsX_a4tr8GBFxiylLdZtm0EofM3SAUfQ0UVj_6m-6vDY16bdHAbRbfwLKkylbNs19VGM/s200/poulin.jpg" width="121" /></a></div>
Auteur : Jacques Poulin<br />
Titre : Volkswagen Blues<br />
Éditeur : Leméac<br />
Parution : 1984<br />
Format : 328 pages<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>Résumé :</b><br />
<br />
Un écrivain part à la recherche de son frère, qu'il n'a pas vu depuis une quinzaine d'années. Il est aidé par la Grande Sauterelle, une jeune Métis, qui est en quête de son identité. Ensemble, ils chemineront sur la route de tous les possibles, entre Gaspé et San Francisco, dans un vieux Volkswagen. Ils emprunteront la Piste de l'Oregon, retraçant le parcours des pionniers vers l'Ouest et une partie de l'histoire amérindienne. Mais, surtout, ils feront cette expédition pour « apprendre à vivre, apprendre à aimer », tout simplement !<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b></div>
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<br /></div>
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J'ai savouré chaque étape de ce lent voyage à travers l'Amérique, m'éveillant au passage d'un petit chat noir nommé Chop Suey, écoutant le bruissement des sacs de couchage, me lovant au flanc d'une sensualité discrète. J'ai chéri l'écoute, le respect et la liberté presque féline qui se tissent entre Jack Waterman et son amie. Contrairement au couple gémellaire de <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2012/09/la-tournee-dautomne.html" target="_new"><i>La tournée d'automne</i></a>, ce duo nomade semble plus complémentaire, moins identique. La Grande Sauterelle maîtrise la mécanique et possède un bon sens de l'orientation. Son apport au récit s'avère considérable, car elle connaît l'histoire amérindienne et nous instruit sur les lieux visités.<br />
<br />
« <i>Chacun de ses romans avait été écrit de la façon suivante : dans un certain décor, il avait mis deux personnages en présence l'un de l'autre et il les avait regardés vivre en intervenant le moins possible </i>». À l'instar d'autres romans de Jacques Poulin, on assiste au rapprochement d'un homme et d'une femme. Une marche vers l'univers de l'autre. À plus grande échelle, on peut aussi y voir la rencontre entre l'homme blanc et la vision autochtone du monde. La Grande Sauterelle agit comme un guide spirituel pour Jack. Elle lui fait prendre conscience de la dimension sacrée qui l'entoure. C'est ce qui permettra à Jack de se réconcilier avec lui-même. Bref, il s'agit d'une très belle histoire, douce et mythique, qui vous donnera envie de partir à l'aventure et de vous ouvrir à l'imprévu.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Extrait favori :</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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« Il ne faut pas juger les livres un par un. Je veux dire : il ne faut pas les voir comme des choses indépendantes. Un livre n'est jamais complet en lui-même ; si on veut le comprendre, il faut le mettre en rapport avec d'autres livres, non seulement avec les livres du même auteur, mais aussi avec des livres écrits par d'autres personnes. Ce que l'on croit être un livre n'est la plupart du temps qu'une partie d'un autre livre plus vaste auquel plusieurs auteurs ont collaboré sans le savoir. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Lu dans le cadre de <a href="http://moncoinlecture.com/2015/11/quebec-en-novembre-2015-le-billet-recap/" target="_new">Québec en novembre</a> et <a href="http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html" target="_new">Québec-o-trésors</a></div>
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8vy-TKACt0ATldcVvg97UDxt2hBASOnLvHCDK-csUjiRdLfBGVYOctMaTSO7NIx2qE8Lmy2uBuX3oS835fLnQLEem8HFCDxwmIaTibVBli6fdNJuQbAFgAp7QntBpTUYO0n8i8ONcPIA/s1600/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="112" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8vy-TKACt0ATldcVvg97UDxt2hBASOnLvHCDK-csUjiRdLfBGVYOctMaTSO7NIx2qE8Lmy2uBuX3oS835fLnQLEem8HFCDxwmIaTibVBli6fdNJuQbAFgAp7QntBpTUYO0n8i8ONcPIA/s200/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" width="200" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzqYeMvwCFgBdFIC-JmlvsgfWrP0UuOtl_Gt6G21tJGxzmsbNtdcUZoUfryf0Pj96SHpEoyT2rE2f2NFVBP2UE8AEmn0gZGco2GVkqTAcAVuJropK88QAO__gBmMF2S_A9kzlvd-luOIo/s1600/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="191" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzqYeMvwCFgBdFIC-JmlvsgfWrP0UuOtl_Gt6G21tJGxzmsbNtdcUZoUfryf0Pj96SHpEoyT2rE2f2NFVBP2UE8AEmn0gZGco2GVkqTAcAVuJropK88QAO__gBmMF2S_A9kzlvd-luOIo/s200/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" width="200" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-40457187450179176962015-11-24T08:00:00.000-05:002015-11-26T17:07:10.381-05:00Bonheur d'occasion<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUHwqwJKS62gQYVl17Q_kEUglxUPY5UBDwRIAEpAPCxe-Fn33Xkkntxwj4P4B0hw-jQjvweN_nnreIoKADJjGYchAhgTVtTj-WbhnU5GyuM86iBWwrJu6dfHpgf38Q-vodRn1FOKzRQSE/s1600/roy.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUHwqwJKS62gQYVl17Q_kEUglxUPY5UBDwRIAEpAPCxe-Fn33Xkkntxwj4P4B0hw-jQjvweN_nnreIoKADJjGYchAhgTVtTj-WbhnU5GyuM86iBWwrJu6dfHpgf38Q-vodRn1FOKzRQSE/s200/roy.jpg" width="133" /></a></div>
Auteur : Gabrielle Roy<br />
Titre : Bonheur d'occasion<br />
Éditeur : Boréal<br />
Parution : 1945<br />
Format : 462 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
En 1945, Gabrielle Roy fait son entrée dans le monde littéraire avec <i>Bonheur d'occasion</i>, un roman qui se déroule dans le quartier de Saint-Henri, à Montréal, durant la Deuxième Guerre mondiale. Elle s'éloigne de la veine régionaliste et place la ville en toile de fond, s'attardant au destin des membres de la famille Lacasse. Le père, Azarius, peine à conserver un emploi. La mère, Rose-Anna, tente de trouver un appartement adéquat pour ses nombreux enfants. La fille, Florentine, travaille au restaurant <i>Quinze-Cents</i> pour<i> </i>aider ses parents. Tous aspirent à une vie meilleure et à un lieu de paix.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Gabrielle Roy entre dans le quartier ouvrier de Saint-Henri comme une journaliste qui observe, sans préconception. Cela donne lieu à des descriptions détaillées et vivantes, gorgées de fraîcheur, qui sont servies par une extériorité salutaire et unique. L'atmosphère des petits commerces, des logis exigus, est décrite avec beaucoup de réalisme. Les mouvements de la foule, le ballet des tramways, les bourrasques de neige et les volutes de fumée s'accordent aux ambitions secrètes tapies au fond des êtres. Dans ce milieu frappé par la crise économique des années 30, l'enrôlement militaire reste une dernière planche de salut pour les chômeurs. D'autres, plus individualistes, à l'image des cargos fendant l'eau du fleuve, se découvrent un goût pour l'aventure. Les jeunes femmes rêvent de souliers vernis et d'un mari bien nanti. Seule Rose-Anna, mère de 11 enfants, véhicule les valeurs familiales du passé. L'écrivaine révèle, malgré un regard distancié, une fresque sociale contrastée.<br />
<br />
Au-delà de cette collectivité, j'ai surtout apprécié les moments où Gabrielle Roy se faufilait dans la psychologie de ses personnages. Ce caractère intimiste, que l'auteure développera avec encore plus de nuances dans ses œuvres ultérieures, émergeait déjà. Entre les yeux mi-clos et les murmures de l'aube, elle recueille les euphories printanières et les tourbillons fugitifs, les tensions et les idéaux qui traversent leur esprit. J'ai préféré les scènes entre Jean Lévesque et Florentine Lacasse pour cette raison. Par contre, lorsque celle-ci ne cherche qu'à s'élever socialement et à accéder au monde de la bourgeoisie, par l'entremise du soldat Létourneau, j'ai été déçue par le fatalisme des événements, comme si une lampe s'éteignait. Tout de même, j'ai aimé retrouver la plume de Gabrielle Roy qui, loin d'être statique, se prolonge telle une gracile poussière d'étoile.<br />
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<b>Extrait favori :</b></div>
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« La fièvre du bazar montait en elle, une sorte d'énervement mêlé au sentiment confus qu'un jour, dans ce magasin grouillant, une halte se produirait et que sa vie y trouverait son but. Il ne lui arrivait pas de croire que son destin, elle pût le rencontrer ailleurs qu'ici, dans l'odeur violente du caramel, entre ces grandes glaces pendues au mur où se voyaient d'étroites bandes de papier gommé, annonçant le menu du jour, et au son bref, crépitant, du tiroir-caisse, qui était comme l'expression même de son attente exaspérée. Ici se résumait pour elle le caractère hâtif, agité et pauvre de toute sa vie passée dans Saint-Henri. »<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNA575Za4YrRnwTR5-SaWHtZt722ClJwLhSCuJxq_CAsItgLnkDGD5uWsSan8uavJ-B1_XSXJG7ROWY0UcunnhOkYueId2CcpXWyZSvJ13hv0Pf3zmNSb6ncXBLZvPMkr7oN7zLILLTRI/s1600/miyuki_tanobe.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="257" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNA575Za4YrRnwTR5-SaWHtZt722ClJwLhSCuJxq_CAsItgLnkDGD5uWsSan8uavJ-B1_XSXJG7ROWY0UcunnhOkYueId2CcpXWyZSvJ13hv0Pf3zmNSb6ncXBLZvPMkr7oN7zLILLTRI/s320/miyuki_tanobe.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">© Miyuki Tanobe</td></tr>
</tbody></table>
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Lu dans le cadre de <a href="http://moncoinlecture.com/2015/11/quebec-en-novembre-2015-le-billet-recap/" target="_new">Québec en novembre</a> et <a href="http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html" target="_new">Québec-o-trésors</a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzbxXL1isyWY302cn3_fd3ZSCUmDomrbgSKtRcc61ZRjcwbRMm0BMhgSlf8GzmexWxhXOUSUDyjCG6h0qJpGIPfHX2AFgF7dndohFPujBx2tHRq90OHEOkw0ay8B3-dTqIO_EU2QNRxew/s1600/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="112" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzbxXL1isyWY302cn3_fd3ZSCUmDomrbgSKtRcc61ZRjcwbRMm0BMhgSlf8GzmexWxhXOUSUDyjCG6h0qJpGIPfHX2AFgF7dndohFPujBx2tHRq90OHEOkw0ay8B3-dTqIO_EU2QNRxew/s200/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" width="200" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-28817610338327027462015-11-15T17:00:00.000-05:002015-11-15T17:03:45.057-05:00Choir<div class="p1" style="text-align: justify;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibtV8qVtu9xpxJIEt9aTMB_HuyDTMj57BoxS3oqoDPY1gGVAxLKbVJcQ80XUlHqBhlqr9zFtJb0tWoqDLle2pGVpvwknRmSIs5di6N9qYOFD77xkdtb12OYrWHaNh5Sehyphenhyphen2Qq3wQ53-KQ/s1600/lavoie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibtV8qVtu9xpxJIEt9aTMB_HuyDTMj57BoxS3oqoDPY1gGVAxLKbVJcQ80XUlHqBhlqr9zFtJb0tWoqDLle2pGVpvwknRmSIs5di6N9qYOFD77xkdtb12OYrWHaNh5Sehyphenhyphen2Qq3wQ53-KQ/s200/lavoie.jpg" width="126" /></a></div>
Auteur : Rosalie Lavoie<br />
Titre : Choir<br />
Éditeur : Leméac<br />
Parution : 2015<br />
Format : 160 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
Dans son premier roman, <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2012/10/le-sang-du-cerf.html" target="_new"><i>Le sang du cerf</i></a>, publié en 2012, Rosalie Lavoie explorait déjà la forte emprise d’un être sur un autre, alors qu’une violoniste était tuée par son amant. Avec <i>Choir</i>, son deuxième opus, l’auteure approfondit cette réflexion d’une manière encore plus personnelle. En un flottement constant entre le passé et le présent, elle lève le voile sur deux relations qui l’ont confinée au silence : un père incestueux lui imposant le secret et un bien-aimé l'attirant et la repoussant tour à tour.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b></div>
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C’est par l’écriture que la narratrice retrouvera sa voix : « <i>Il faudrait nous réapproprier le verbe, dans le geste de la souplesse, le geste d’une écoute si fine qu’enfin nous entendrons le bruissement de nos voix inqualifiables </i>». Entre rêve et lucidité, Rosalie investit les sensations détaillées de son existence, reconquiert son identité par morceaux. Tel un serpent laissant sa peau derrière lui, elle apprend à vivre en dehors du regard de l’autre. Elle revisite des souvenirs douloureux ou des instants de désir. Elle marche dans la ville, se fond dans la nature, tout en se questionnant sur le lien qu’elle entretient avec son corps. Ces sujets intimes auraient pu s’avérer hermétiques, mais le récit fragmenté, où la vérité semble à la fois dissimulée et dévoilée, permet au lecteur de s’insérer dans les interstices.</div>
<div class="p1" style="text-align: justify;">
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<div class="p1" style="text-align: justify;">
On ne peut qu’être remués par le mouvement de balancier entre sa fragilité, ses moments de doute, et son courage de regarder le mal en face, d’aller au bout de ses illusions. Rosalie Lavoie laisse tomber les masques, tout en préservant une certaine pudeur. Parfois, elle s’efface derrière les réminiscences de sa mémoire, comme si elle demeurait un témoin invisible : « <i>Les souvenirs sont segmentés, coupés de ce qui les rattache à un avant ou un après, comme s’ils étaient un perpétuel présent, qui se rejoue sous différentes formes dans les replis de ma vie</i> ». L’utilisation du temps présent pour décrire les événements passés nous place au centre de ce qui s’y déroule. On devient rapidement happés par ces phrases au souffle parfaitement maîtrisé. On se soude à cette intériorité comme aux confidences d’un être cher. Si vous aimez les livres poétiques et introspectifs, sans péripéties outre l’effet cathartique de puissantes émotions, vous apprécierez assurément cette quête existentielle d’une grande beauté.<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<br />
« Nous aurions fait l'erreur de vouloir prolonger ce qui se doit de naître et de mourir dans un même temps, comme l'arbre foudroyé meurt dans le flamboiement. Je suis l'arbre et lui, la foudre : il ressurgira ailleurs, n'aura rien perdu de son éclat, tandis que je mettrai du temps à regénérer ce lieu où il a frappé et où, dans un effroyable craquement, je suis tombée comme on tombe brûlé. »<br />
<br />
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Lu dans le cadre de <a href="http://larecrue.net/" target="_new">La recrue du mois</a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg92iKRqBM7DlDJBm1oE5lmLA7kDjd172FH8mSOAjuzZMcRNnhRvuQObwdqB2HmWpyqjf2Ht8MDey_U-J3uLG2JiLNsUWqLQwNKRGFQ-Mbi7gK4uQ_xiLy7GRNz8bLDqbGo7x1cLh4eZa0/s1600/bouton_larecruedumois.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg92iKRqBM7DlDJBm1oE5lmLA7kDjd172FH8mSOAjuzZMcRNnhRvuQObwdqB2HmWpyqjf2Ht8MDey_U-J3uLG2JiLNsUWqLQwNKRGFQ-Mbi7gK4uQ_xiLy7GRNz8bLDqbGo7x1cLh4eZa0/s1600/bouton_larecruedumois.gif" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-15124584981125364392015-11-11T08:00:00.000-05:002015-11-11T08:22:08.385-05:00Bonbons assortis<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDcHmT_skwnyFV9PH8Yvi1tnDaNdIztfFnH9Ka9VQ0_a7rKqUSZ4WAw27hYaAsczHztoOq0hMzV-mYObXdcIi_KI09pQumdwCCALiYxRTMxPWKXgSUy9wC8_0h7cNsDiimgE88AHauJdE/s1600/tremblay.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDcHmT_skwnyFV9PH8Yvi1tnDaNdIztfFnH9Ka9VQ0_a7rKqUSZ4WAw27hYaAsczHztoOq0hMzV-mYObXdcIi_KI09pQumdwCCALiYxRTMxPWKXgSUy9wC8_0h7cNsDiimgE88AHauJdE/s200/tremblay.jpg" width="101" /></a></div>
Auteur : Michel Tremblay<br />
Titre : Bonbons assortis<br />
Éditeur : Leméac<br />
Parution : 2002<br />
Format : 153 pages<br />
<br />
<span style="color: red; font-family: "arial" , sans-serif; font-size: 21px; line-height: 31.9844px;">♥</span><br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
À travers huit récits, Michel Tremblay raconte ses souvenirs d'enfance sur la rue Fabre, dans le quartier du Plateau Mont-Royal. Le petit garçon est entouré d'une famille nombreuse, au revenu modeste, mais dont la richesse du cœur s'exprime par des chansons et des rires enjoués. Les histoires de ce recueil se déroulent à la fin des années 1940. L'auteur évoque sa première communion, sa peur des orages et sa croyance au père Noël. La cohabitation de dix personnes dans un appartement de sept pièces donne lieu à des situations hautes en couleur et très authentiques.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
En lisant ce bouquin, mon cœur a fondu comme un biscuit dans un bon verre de lait ! Ces scènes familiales, tantôt hilarantes, tantôt attendrissantes, sont tout simplement délectables. Que ce soit la grand-mère Tremblay qui refuse de mettre de la cannelle dans ses tartes ou l'oncle Josaphat qui prétend téléphoner au pôle Nord, les personnages de Michel Tremblay prennent aussitôt vie devant nos yeux. L'ambiance exhale le temps des fêtes, la chaleur humaine et une grande complicité. Le langage populaire des dialogues rend le tout plus véridique. Si les femmes occupent une place importante dans cette œuvre, apportant de la joie et de l'entrain, la présence du père se fait discrète et presque solennelle. Mariant un talent de portraitiste et de conteur, l'écrivain sait aussi toucher, du bout des doigts, aux rêves sacrifiés et à la grande dignité de sa mère Nana.<br />
<br />
J'ai apprécié que Michel Tremblay nous offre un témoignage sur la société québécoise de l'époque. Il relate l'apparition des disques 45 tours, la vente des petits chinois à l'école et la forte influence du clergé. Outre cet aspect documentaire, j'ai aimé que ces récits autobiographiques atteignent l'universel. Les souvenirs de Michel Tremblay restent un peu ceux de tous les enfants du monde : se sentir invincible dans les bras de papa, épier les conversations des grands, s'émerveiller devant un plat de bonbons. Nous pouvons facilement nous retrouver dans ces moments à l'émotion si juste !<br />
<br />
<b>Extrait favori :</b><br />
<br />
« La pluie nous tombait dessus, les éclairs éclataient, suivis du tonnerre qu'on prétendait si dangereux, les arbres étaient secoués par un vent violent et produisaient un bruissement qui aurait dû me terroriser, mais plus rien ne semblait dangereux parce que j'étais à vingt pieds du sol, dans les bras de mon père qui, par la seule force de sa volonté, faisait en sorte que rien ne m'arrive ! »<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
Lu dans le cadre de <a href="http://moncoinlecture.com/2015/11/quebec-en-novembre-2015-le-billet-recap/" target="_new">Québec en novembre</a> et <a href="http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html" target="_new">Québec-o-trésors</a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTqNKu3EXJ9N2bmILKGeWs7h_SGmMfb0Gv0PIas_9mG1nVQJDd5J5kdcrr75cXftAXmiIH67a08g5YOeOJKxCge5Fgw6fPnf8NGb_lCAwR31bFDhiQ8sq2QxQ83RwjQwqSWTaXPoEnJBo/s1600/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="111" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTqNKu3EXJ9N2bmILKGeWs7h_SGmMfb0Gv0PIas_9mG1nVQJDd5J5kdcrr75cXftAXmiIH67a08g5YOeOJKxCge5Fgw6fPnf8NGb_lCAwR31bFDhiQ8sq2QxQ83RwjQwqSWTaXPoEnJBo/s200/logo-qu%25C3%25A9bec-en-novembre.jpg" width="200" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinCKIgBYJ5jy8wWyj6ohqRk5gDd-pyGF5SzkKYJQ2W0vDBklD_ANyHy5GewGY9ZOVisZIpLXG3K6t3bekdKIfuDIz1fHa51PzkqXLvwyBd-rFAJrht3UO2fZrCHSFgP9bHq-RapAiJNIw/s1600/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="191" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinCKIgBYJ5jy8wWyj6ohqRk5gDd-pyGF5SzkKYJQ2W0vDBklD_ANyHy5GewGY9ZOVisZIpLXG3K6t3bekdKIfuDIz1fHa51PzkqXLvwyBd-rFAJrht3UO2fZrCHSFgP9bHq-RapAiJNIw/s200/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" width="200" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-58045873240841331712015-10-21T19:30:00.000-04:002015-10-22T12:04:42.153-04:00Le peintre d'éventail<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOD7XMqqoleo1ud8jYaI2NqupYG5OvKjIdqvrO11VEwIXaikxJEimXrX9LyNDW3KhH4yM0VUexG3bUVtUwcYRMfJ9g5TRxuQmEBICxc91zBYcihTd09FPjMLf0gy6OgrcnJ1dWrbbOXpM/s1600/haddad.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOD7XMqqoleo1ud8jYaI2NqupYG5OvKjIdqvrO11VEwIXaikxJEimXrX9LyNDW3KhH4yM0VUexG3bUVtUwcYRMfJ9g5TRxuQmEBICxc91zBYcihTd09FPjMLf0gy6OgrcnJ1dWrbbOXpM/s200/haddad.jpg" width="121" /></a></div>
Auteur : Hubert Haddad<br />
Titre : Le peintre d'éventail<br />
Éditeur : Gallimard<br />
Parution : 2013<br />
Format : 180 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
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Après avoir assisté à l'accident d'une femme, Matabei, un peintre abstrait de Kobe, se retire à l'ermitage de Dame Hison ; un lieu protégé par le silence du vent, où se sont rassemblés des gens esseulés. Il y rencontrera le maître Osaki, un vieux jardinier, qui transpose la beauté de la nature sur des éventails. Celui-ci lui apprendra l'art du haïku, au rythme des saisons, en observant un simple espace qui contient, à lui seul, tous les paysages. Matabei transmettra son savoir à Xu Hi-han, le jeune cuisinier de la pension, mais l'arrivée d'Enjo, une nouvelle locataire, viendra chambouler l'équilibre de ce petit paradis. Imperceptiblement, un ciel d'apocalypse se prépare.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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Dans <i>Le peintre d'éventail</i>, Hubert Haddad a façonné son matériel narratif à l'image d'un jardin. Des phrases élancées s'écoulant en cascade, cadencées par des virgules vertigineuses, tel un ruisseau contournant des pierres mousseuses, nous entraînent dans leur sillon. En retour, les replis mystérieux des masses arbustives se reflètent dans le caractère à demi dissimulé des personnages, qui retentiront en pleine lumière pour mieux se dérober. « <i>L'art de la dissimulation et de la révélation par étapes au gré de la promenade était poussé à son comble, cela à travers toutes les directions du jardin, lequel semblait bel et bien y gagner les proportions et la complexité d'un labyrinthe</i> ». Haddad convie le lecteur à une marche exigeante et flottante, loin du style épuré auquel on pourrait s'attendre, mais qui nous laisse haletant devant ce tableau délavé et incendiaire d'une grande beauté. Il m'a fallu m'accrocher, mais finalement, j'ai beaucoup apprécié la réflexion sur l'impermanence des choses et sur la souveraineté de la nature.<br />
<br />
La disposition des protagonistes ne semble pas avoir été laissée au hasard. La transmission de l'art entre le jeune apprenti Xu Hi-han, le passeur Matabei et le vieux maître Osaki rappelle le principe des trois profondeurs de l'aménagement d'un jardin japonais (avant-plan, plan intermédiaire, plan lointain). De plus, le roman s'ouvre et se clôt par le témoignage de Xu Hi-han, comme si ce dernier encadrait le récit telles les deux baguettes de bois d'un éventail. Entre ces panaches, le texte se divise en courts chapitres, autant de fondus au noir entre les événements, de pliures, de cassures. Du tremblement de terre de Kobe en 1995 au tsunami de 2011, l'auteur effleure les catastrophes ayant secoué le Japon. À plus petite échelle, il évoque les soubresauts d'un désir insaisissable. Sans que ce soit trop appuyé, Haddad met en parallèle la fragilité et l'intemporalité de la vie, à travers un esprit paisible et halluciné.<br />
<br />
Un immense merci à <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/" target="_new">Lili</a> pour cette belle découverte ! :)<br />
<br />
<b>Extrait favori : </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
« Mon seul rôle, dans toute cette histoire, consiste à transmettre aux amateurs ces trésors irradiés – que leur auteur s'appelle Osaki Tanako ou Matabei Rein. La vie est un chemin de rosée dont la mémoire se perd, comme un rêve de jardin. Mais le jardin renaîtra, un matin de printemps, c'est bien la seule chose qui importe. Il s'épanouira dans une palpitation insensée d'éventails. »<br />
<br />
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-69459170377841964062015-10-16T08:30:00.000-04:002015-10-16T22:11:50.011-04:00Explorer le Dublin littéraire<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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Ce matin, je vous propose d'explorer le Dublin littéraire avec moi. Cette ville occupe à présent une place au chaud dans la géographie de mes souvenirs. J'ai aimé sa taille humaine, la cordialité de ses habitants. Perceptible à chaque tournant, la littérature coule dans ses veines, nous surprend au détour d'une allée, s'inscrit dans la pierre. Fiers de leurs belles-lettres, les Irlandais m'ont touchée par leur enthousiasme et ont solidifié mon désir de faire rayonner la littérature québécoise. Leur lutte pour la reconnaissance de leur culture face à l'hégémonie britannique est inspirante. J'ai choisi cette destination par instinct, sans trop réfléchir ; et pourtant, depuis mon retour, j'ai l'impression que ce voyage occupera une place importante dans mon parcours de lectrice. Alors, on s'y promène ?<br />
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<a name='more'></a><b>La tournée des pubs littéraires</b><br />
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Rendez-vous par excellence pour les amateurs de bonnes bières et d'anecdotes littéraires, la tournée des pubs de Dublin nous fait s'accouder sur des comptoirs chargés d'histoire, fréquentés jadis par des auteurs célèbres. Deux comédiens enjoués animent cette soirée et nous livrent des extraits de textes. Cette visite, tout aussi instructive qu'amusante, permet de s'initier à la culture du pub et aux écrivains irlandais dans une ambiance amicale. Beckett, Joyce, Wilde prennent vie devant nos yeux et font renaître l'atmosphère d'antan comme par magie. Une belle balade pas soûlante du tout !<br />
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<b>La bibliothèque de Trinity College</b><br />
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Avec ses alcôves, son plafond voûté et ses étagères en bois foncé, la bibliothèque de Trinity College rend admiratif. Elle renferme 200 000 volumes anciens, dont le fameux <i>Livre de Kells</i>, un manuscrit magnifiquement enluminé qui a été réalisé vers l'an 800. Pour consulter un ouvrage, les étudiants du campus doivent s'adresser aux bibliothécaires, car le système de classement peut dérouter : les livres sont rangés par taille ! Voilà une disposition harmonieuse que n'aurait pas reniée l'esthète Oscar Wilde et qui continue de ravir les visiteurs de passage (tout en offrant un gain d'espace). Je vous conseille de vous y rendre en fin de journée pour éviter la foule. Nous avons aussi apprécié la visite guidée de la faculté – qui compte parmi ses anciens élèves Bram Stoker, Jonathan Swift, Beckett et Wilde. Quel romantisme que de flâner dans cet endroit !<br />
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<b>Le musée des écrivains</b><br />
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Installé dans une maison géorgienne, ce musée aurait besoin d'un vent de fraîcheur pour améliorer son allure. Si le bâtiment souffre d'un manque d'entretien, le contenu de l'exposition vaut le détour. Munie d'un audio-guide, j'ai passé plusieurs heures à parcourir le patrimoine littéraire de l'Irlande. La première édition de Dracula et le piano de Joyce ont piqué ma curiosité. Mais, plus profondément, j'ai été marquée par le lien qui unit les Irlandais et les lettres. En jouant constamment avec les sonorités de la langue anglaise, en vers ou en prose, ce peuple a cultivé son identité et préservé son originalité. Pour un si petit pays, c'est tout de même remarquable.<br />
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<b>La littérature au cœur de la ville</b><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT9GR5-FC2w8V2HaDeQuCFqdUIuQHDsJEW3AeyW6DmIKqGaUeEj6HX7Q90YR91mAE7qvfDpKLNUMQDL8qAnx5ttaMepNUgH-2xY3wCFRfj10Vt1ArNGCcK-FRSvtAlQ6ovEZFWu2QcXQ8/s1600/oscar_wilde.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="206" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT9GR5-FC2w8V2HaDeQuCFqdUIuQHDsJEW3AeyW6DmIKqGaUeEj6HX7Q90YR91mAE7qvfDpKLNUMQDL8qAnx5ttaMepNUgH-2xY3wCFRfj10Vt1ArNGCcK-FRSvtAlQ6ovEZFWu2QcXQ8/s320/oscar_wilde.jpg" width="320" /></a></div>
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Je ne pouvais pas visiter Dublin sans saluer mon cher Oscar ! Il fait face à sa maison d'enfance dans le joli parc Merrion Square. Plus loin, au 30 Kildare Street, on peut observer la demeure où a vécu Bram Stoker. Au nord de la Liffey, on croise la statue de James Joyce, tandis que les pavés de la cité sont parsemés de plaques de cuivre marquant la trajectoire de son roman<i> Ulysse</i>. Au centre de la cathédrale Saint-Patrick, se tient le tombeau de Jonathan Swift, père des <i>Voyages de Gulliver</i>. Dublin rend aussi hommage à ses écrivains en nommant des ponts en leur honneur. De plus, sur la devanture de bars et de restaurants, il n'est pas rare de retrouver leur portrait ou quelques citations. On sent que la ville a influencé ses auteurs et que ceux-ci forgent son visage de façon réciproque.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSEWNHN8kc9qkYx2-VGPpsE0Eyz81EvJmriUgv2dkWpdz1wYxjqvSamqXqIYh-naI4pUeJ1HVL1gEvBhh9TLeziFCaKey_xeaK9PYuxKoUA5wC2Zlo4xkX8dE_WuGVHb6gsKVb2vW11FY/s1600/bachelor_inn.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="278" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSEWNHN8kc9qkYx2-VGPpsE0Eyz81EvJmriUgv2dkWpdz1wYxjqvSamqXqIYh-naI4pUeJ1HVL1gEvBhh9TLeziFCaKey_xeaK9PYuxKoUA5wC2Zlo4xkX8dE_WuGVHb6gsKVb2vW11FY/s400/bachelor_inn.jpg" width="400" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-24904605477801082462015-09-30T10:00:00.000-04:002015-09-30T11:23:14.620-04:00L'île d'émeraude<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvEBeHBzn2YJkeJh_mUr2-odooeXmet1OM56F-yv5EeNS-b-eaSAyRA0tjmmqJR9ruqIMmfSRgt5V-KVO8Z1XTvoKSrE4QJRXJBVqC9f6ztlfY3aRfSq_9OpKuDwf9U2UIRGdSgndtdtU/s1600/irlande.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="209" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvEBeHBzn2YJkeJh_mUr2-odooeXmet1OM56F-yv5EeNS-b-eaSAyRA0tjmmqJR9ruqIMmfSRgt5V-KVO8Z1XTvoKSrE4QJRXJBVqC9f6ztlfY3aRfSq_9OpKuDwf9U2UIRGdSgndtdtU/s320/irlande.jpg" width="320" /></a></div>
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Dès que je suis revenue de la Chine, mon sac à dos m'interpellait pour un nouveau départ. J'ai choisi l'Irlande sur un coup de tête. Des billets d'avion à bon marché en basse saison, une réservation dans une auberge de jeunesse, et me voilà en mode recherche ! J'ai découvert par la suite que ce petit pays a donné naissance à 4 prix Nobel de littérature et que sa capitale, Dublin, a été nommée ville UNESCO de littérature en 2010. Je prévois donc une tournée des lieux emblématiques du Dublin littéraire, une belle soirée avec Tchekhov durant le <i><a href="https://www.dublintheatrefestival.com/" target="_new">Dublin Theatre Festival</a> </i>et quelques escapades dans les vertes vallées. Je vous raconte à mon retour ! À bientôt :)<br />
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-12459665067217719182015-09-29T20:30:00.000-04:002015-10-16T12:26:48.996-04:00Hôzuki<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgel8WsKL_bfI873vowr7JAjee40iS6Tj4Xa5c3C-4OAiZJF_T0PKcnO9uONbzcpOLjbbVs997hwZxlLbDhTlyO3qhUipoXbp0uZEYqMeqXXftjvlFnS7bAVMQqRPYtoP8R6lQV7Pii8Ys/s1600/shimazaki.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgel8WsKL_bfI873vowr7JAjee40iS6Tj4Xa5c3C-4OAiZJF_T0PKcnO9uONbzcpOLjbbVs997hwZxlLbDhTlyO3qhUipoXbp0uZEYqMeqXXftjvlFnS7bAVMQqRPYtoP8R6lQV7Pii8Ys/s200/shimazaki.jpg" width="103" /></a></div>
Auteur : Aki Shimazaki<br />
Titre : Hôzuki<br />
Éditeur : Leméac<br />
Parution : 2015<br />
Format : 141 pages<br />
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<b>Résumé :</b><br />
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<i>Hôzuki</i> est le deuxième volet de la plus récente pentalogie d'Aki Shimazaki. Nous y retrouvons Mitsuko, l'entraîneuse du <a href="http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2015/03/les-arcanes-du-desir.html" target="_new">premier tome</a>. Elle vit avec son fils à Nagoya, au Japon, où elle tient désormais une librairie d'occasion. La mère et l'enfant, qui est sourd et muet, semblent évoluer dans une frêle bulle duveteuse. Puis, lors d'une journée tranquille, une femme élégante se présente à la boutique. Qui est-elle ? En quoi son arrivée troublera la quiétude des lieux ? Puisque le parfum envoûtant de cette novella se loge dans le lent déploiement des secrets, je m'interromps ici pour ne point gâcher votre plaisir de lecture et vous invite plutôt à découvrir sa texture.<br />
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<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
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Un seul pas imprimé dans la neige suscitera davantage de mystère qu'un sentier balisé. Un son éclatant au milieu du silence obtiendra une résonance plus vaste qu'un long discours. En optant pour une prose sobre, Aki Shimazaki fait ressortir le poids de chaque mot. Les dialogues vibrent dans l'espace, le texte gagne en profondeur, tandis que le paysage alentour est brodé d'observation, de calme.</div>
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Il s'en dégage un climat étrange, qui s'amplifie au fil des pages. Pourtant, on ressort de cette lecture avec l'impression d'avoir été témoin d'une belle histoire. Je crois que, malgré les énigmes et les ombres de Mitsuko, on retient surtout son amour pour son fils. Le lecteur comprend le lien, fort et fragile à la fois, qui les unit. Si certaines situations m'ont paru improbables, la fluidité du style – qui n'est pas sans rappeler le minimalisme de Jacques Poulin – m'a charmée. Guère adepte des cycles romanesques, je suis étonnée par la manière dont Aki Shimazaki se penche sur l'intimité d'un personnage, tout en évoquant l'opus précédent en filigrane. Cela me donne envie de suivre le fil de cette étoffe douce et universelle.</div>
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<b>Extrait favori :</b></div>
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« Une petite colonne de cendres tombe de ma cigarette. Je compte dans ma tête le nombre d'hommes que j'ai fréquentés, je tente de me rappeler le visage de chacun. S., K., H., T., M., Y... Au bout d'un moment, je murmure : <i>Peu importe</i>. Chaque fois que je jette un regard sur mon passé, je réalise que Shôji y occupe toujours la place la plus importante. »</div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-69426632471304069482015-09-27T21:30:00.000-04:002015-09-28T00:53:47.939-04:00Le colis de Lili<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgGfmxd7OygaDPd06SqaHt_lQxKdyqDh0LYsCElnOCjzgA4cPryWXlzhZrYNYs-hs0BFHj9Qh0_tP0bl1G-dhLbkkHxkhhlyGXbbdstO6S8vG3WscM60AvtsxOyt0nsccmfJ2yjlq4gmM/s1600/colis_lili_1.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgGfmxd7OygaDPd06SqaHt_lQxKdyqDh0LYsCElnOCjzgA4cPryWXlzhZrYNYs-hs0BFHj9Qh0_tP0bl1G-dhLbkkHxkhhlyGXbbdstO6S8vG3WscM60AvtsxOyt0nsccmfJ2yjlq4gmM/s320/colis_lili_1.jpg" width="274" /></a></div>
Il y a des journées douces comme des meringues, où l'on remercie la joliesse des hasards. L'année dernière, j'ai fait la connaissance de <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/" target="_new">Lili</a> grâce à un défi qu'elle a orchestré sur la littérature amérindienne. Au fil de nos échanges, j'ai découvert sa curiosité, sa passion pour la littérature, ainsi que ses billets toujours écrits avec soin et avec âme.</div>
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Pour son anniversaire, je lui ai envoyé un petit colis avec des livres du Québec. Et voilà que cette semaine, j'ai reçu des trésors magnifiques en provenance de La Creuse, en France. Je suis toute joie ! Lili a eu la gentillesse de me concocter un sublime présent rempli de ses coups de cœur livresques et de gourmandises régionales. Cela me permettra de mieux la connaître à travers ses lectures marquantes et d'ouvrir également mes horizons. Alors, on regarde ensemble ?<br />
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<a name='more'></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhACopA80-yTHRUzd2cVlGP4Mh4LDpaA1DhGxz9RiQHA051MSpcf64UvJJINQ8S_gVpkeHoAMmTkW7AIqMuLyXI-hxuFECTcn4nUs6sjRA9QHWGVtRKdApiuSgwpUkj63A1Plwg6MiqVBw/s1600/colis_lili_2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; display: inline !important; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhACopA80-yTHRUzd2cVlGP4Mh4LDpaA1DhGxz9RiQHA051MSpcf64UvJJINQ8S_gVpkeHoAMmTkW7AIqMuLyXI-hxuFECTcn4nUs6sjRA9QHWGVtRKdApiuSgwpUkj63A1Plwg6MiqVBw/s320/colis_lili_2.jpg" width="231" /></a></div>
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Débutons par les livres. D'abord, Lili m'a offert <i>Rimbaud le fils </i>de l'auteur creusois Pierre Michon. Quelle belle idée ! Un poète que nous aimons toutes les deux me sera raconté par un écrivain de sa région. Puis, deux ouvrages ayant l'Asie comme toile de fond : <i><a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2015/01/23/le-peintre-d-eventail-de-hubert-haddad-5542533.html" target="_new">Le peintre d'éventail</a> </i>d'Hubert Haddad et <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2011/08/16/la-piste-mongole-de-christian-garcin1.html" target="_new"><i>La piste mongole</i></a> de Christian Garcin. Lili a visé juste, car le Japon et la Mongolie sont deux contrées qui me fascinent. Pour le mois belge, je pourrai explorer le décor mélancolique de <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2015/04/07/bruges-la-morte-de-georges-rodenbach-5586786.html" target="_new"><i>Bruges-la-Morte</i></a> de Georges Rodenbach. Ensuite, <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2013/09/12/le-livre-des-nuits-de-sylvie-germain-5163926.html" target="_new"><i>Le livre des nuits</i></a> de Sylvie Germain me réserve assurément un grand moment de lecture avec ses allures de conte fantastique. Joli clin d'œil au défi qui a favorisé notre rencontre, <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2013/07/18/la-ceremonie-de-leslie-marmon-silko-5124024.html" target="_new"><i>Cérémonie</i></a> de Leslie Marmon Silko est un roman amérindien, prégnant et sinueux, que Lili a beaucoup apprécié. Enfin, trois femmes de lettres françaises qu'il me tarde de découvrir : Lorette Nobécourt avec <i>L'usure des jours</i>, Christiane Singer avec <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2015/04/30/une-passion-de-christiane-singer-5613268.html" target="_new"><i>Une passion entre ciel et chair</i></a> et Léonor de Récondo avec <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2015/02/23/pietra-viva-de-leonor-de-recondo-5565366.html" target="_new"><i>Pietra viva</i></a>. Merci ma belle Lili pour ces merveilles !<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNc0iefORoAgFb4Rg5f3phhH_G09OVEuLqP-iYUwrhKb3L7_meM_03PrAk7QsHWodojxJT7-PjWdH82Edo6mleZlhg2gi21sO5xDfTMlT3sPRyqawWMwRQYiSS9RC8Pzfx8_Lmc0JD4NI/s1600/colis_lili_3.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNc0iefORoAgFb4Rg5f3phhH_G09OVEuLqP-iYUwrhKb3L7_meM_03PrAk7QsHWodojxJT7-PjWdH82Edo6mleZlhg2gi21sO5xDfTMlT3sPRyqawWMwRQYiSS9RC8Pzfx8_Lmc0JD4NI/s320/colis_lili_3.jpg" width="320" /></a></div>
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L'automne s'annonce gourmand. Ma chère amie m'a préparé un voyage gustatif des plus alléchants : croquants de Provence, nougat de Montélimar, thé Guimet, rousquilles fondantes du Roussillon, chocolat Toblerone, confiture de poire spéculoos et pâté corrézien.<br />
<br /></div>
Ce sont, pour la plupart, des spécialités régionales françaises que je ne connaissais pas. J'ai goûté aux rousquilles cet après-midi et c'est...divin ! Voilà des petites douceurs qui agrémenteront l'heure du thé d'une bien agréable façon. J'ai été très choyée ! Des cartes postales dévoilant des panoramas poétiques de La Creuse, ainsi que deux jolis signets, complétaient le colis. Merci pour tout ma Lili ! La délicatesse que tu as mis dans la confection de ton paquet me touche au plus haut point. J'ai déjà hâte de découvrir ces belles pépites et de pouvoir en discuter avec toi. Je t'envoie mille bisous !</div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-14149148855996232192015-09-23T07:30:00.000-04:002015-10-09T09:22:05.196-04:00Gens de Dublin<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOfdmNAcuOMtr7x2fJuSeHoA_w9C6Zq_jhG0p6eYqiQv4jEgXBO8tYSMtoZjDfmhKAhH8zciAl6lyGp9oYw5pbOlVqLg3Q3-jsAez45uyY1hbb5TYBfb90HIcvBiOtRIlS6z4Lbl8EbOw/s1600/joyce.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOfdmNAcuOMtr7x2fJuSeHoA_w9C6Zq_jhG0p6eYqiQv4jEgXBO8tYSMtoZjDfmhKAhH8zciAl6lyGp9oYw5pbOlVqLg3Q3-jsAez45uyY1hbb5TYBfb90HIcvBiOtRIlS6z4Lbl8EbOw/s200/joyce.jpg" width="120" /></a></div>
Auteur : James Joyce<br />
Titre : Gens de Dublin<br />
Éditeur : Pocket<br />
Parution : 1914<br />
Format : 256 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<br />
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James Joyce a essuyé plusieurs refus avant de voir sa première œuvre publiée en 1914. <i>Gens de Dublin</i> était considéré comme obscène à l'époque, car il abordait des sujets épineux tels que la sexualité et l'anticléricalisme. Même si l'auteur a quitté son pays en 1904, ce recueil de nouvelles se présente comme une série de portraits de sa ville natale au début du XXe siècle. Les 15 textes suivent une progression qui s'articule autour de 4 périodes de l'existence : enfance, adolescence, maturité et vie publique. D'un réalisme sans fard, ces miniatures sont également reliées par le thème de la paralysie. Elles mettent en scène des êtres « proscrit[s] du festin de la vie » afin d'illustrer la stagnation de la société dublinoise. Entre désirs et désespoir, moments de grâce et désolation, Joyce dépeint la capitale irlandaise avec minutie, demeurant attentif aux modulations de la lumière, aux ondulations de la foule, au passage fugace d'une émotion sur un visage. Un souffle cristallin et aiguisé.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b></div>
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Je m'envolerai bientôt pour Dublin avec mon amoureux. Avant de partir, j'ai eu envie de découvrir cette ville à travers les yeux d'un écrivain. Grâce à James Joyce, j'ai pressenti les contours de Trinity College, du parc St Stephen's Green, de la rivière Liffey. Ainsi, lorsque j'arpenterai ces mêmes lieux, j'espère mieux discerner les traces du passé derrière la façade du présent. Première rencontre avec cet auteur mythique, je redoutais son abord impénétrable. Ce recueil s'est avéré une bonne introduction à l'œuvre de Joyce, car il est écrit dans un style simple et dépouillé. Il m'a aussi permis de me familiariser avec la mentalité irlandaise du siècle dernier. Certes, le tableau brossé par l'auteur n'est pas jovial : alcoolisme, chômage, rigidité des lois morales. Les protagonistes rêvent d'une vie meilleure, mais se résignent à suivre les conventions sociales. Par exemple, Éveline, « passive », renoncera à accompagner son amant en Argentine, puisque son devoir filial la retient en Irlande.</div>
<br />
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S'il se montre parfois mordant envers sa patrie, Joyce m'a semblé un fin observateur, qui sait également révéler les beautés cachées. Avec l'acuité d'un peintre naturaliste, il s'attarde aux détails d'une cretonne poussiéreuse, aux teintes de l'aube. C'est par les sens qu'il m'a rejointe, et pour cette raison, j'ai préféré les premières nouvelles du recueil. Celles où l'on perçoit son attachement, son éblouissement, où les épiphanies nous percutent de plein fouet. J'ai été impressionnée par sa manière d'entrer dans le mouvement en même temps que ses personnages. Par contre, d'autres récits manquaient de vigueur. Je ne sais si cela est dû à la traduction ou à l'absence de chutes, mais j'ai été déçue à quelques reprises par la conclusion des histoires. Malgré tout, je suis ravie d'avoir lu ce bouquin. Pour la découverte de Joyce et pour le mirage de Dublin !</div>
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<b>Extrait favori :</b></div>
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« Le crépuscule d'août gris et tiède était descendu sur la ville et un air doux et tiède, comme un rappel de l'été, soufflait dans les rues. Les rues aux volets clos pour le repos du dimanche s'emplissaient d'une foule gaiement bigarrée. Pareilles à des perles éclairées du dedans, du haut de leurs longs poteaux, les lampes à arc illuminaient le tissu mouvant des humains qui, sans cesse changeant de forme et de couleur, envoyait dans l'air gris et tiède du soir une rumeur incessante, monotone. »</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja9P8QZrFqKbiv000a8FFwga6nUAAQcBgcgfwYmmApccWfFUjReruV1rKK6uAalzIc4Dss0lVY2fjuojfJMM4VyPBA-4BDWcooR7DsrhrcP94LfBNOQRzT0ayyAkAVdoiSxt7I98ktec0/s1600/rose_barton.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja9P8QZrFqKbiv000a8FFwga6nUAAQcBgcgfwYmmApccWfFUjReruV1rKK6uAalzIc4Dss0lVY2fjuojfJMM4VyPBA-4BDWcooR7DsrhrcP94LfBNOQRzT0ayyAkAVdoiSxt7I98ktec0/s320/rose_barton.jpg" width="233" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; font-size: 12.3648px; line-height: 18.5472px;">© </span>Rose Maynard Barton</td></tr>
</tbody></table>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-56850881207110841092015-09-13T17:30:00.000-04:002015-09-13T23:52:00.913-04:00Contes d'Irlande<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGkLolEH76eosWAKxLeTPrCUjyXliazNs6BfQpwqlANAHHF8pXCDuLlf9xD6Mp7dfpVSP_cRji50fr8Mjb4wE3EdD5Cv1dlBx7_LK0FHxo_O3yTPc-1RBmx_VkFNperDe7M1KlpkIGX84/s1600/burns.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGkLolEH76eosWAKxLeTPrCUjyXliazNs6BfQpwqlANAHHF8pXCDuLlf9xD6Mp7dfpVSP_cRji50fr8Mjb4wE3EdD5Cv1dlBx7_LK0FHxo_O3yTPc-1RBmx_VkFNperDe7M1KlpkIGX84/s200/burns.jpg" width="167" /></a></div>
Auteur : Mike Burns<br />
<div>
Titre : Contes d'Irlande</div>
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Éditeur : Planète rebelle</div>
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Parution : 2014</div>
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Format : 96 pages</div>
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<b>Résumé :</b></div>
<div>
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Alors que les vieilles dames nouent un châle noir autour de leurs épaules, alors que le crépuscule tombe sur les collines, alors que les paysages d'Irlande se déploient devant nos yeux, Mike Burns conte. Tranquillement, d'une voix profonde qui roule comme les vagues, mêlant le français, l'anglais et le gaélique. Originaire de la péninsule d'Iveragh, dans le comté de Kerry, Mike Burns habite au Québec depuis plus de trente ans. Fort d'une tradition orale qu'il transmet depuis une cinquantaine d'années, le conteur nous rapporte des histoires de village, teintées de magie. Des scènes de la vie quotidienne, montrant la résilience de son peuple souffrant de la famine et de la pauvreté. Des légendes de la noblesse gaélique, avant la bataille de Kinsale. Des géants, des fées, le tout trempé d'un petit doigt de brandy et de sourires étincelants comme des tisons dans la nuit. Selon un vieux dicton irlandais, <i>la seule façon de conserver un conte, c'est de le donner</i>. Eh bien, Mike Burns accomplit cette passation de façon admirable.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
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La soirée s'annonçait pluvieuse. J'ai mis de l'eau sur le feu, je me suis préparé un bon thé et je me suis installée confortablement pour écouter Mike Burns me raconter « ce temps où le monde prenait son temps ». Pour moi, un bon conteur, c'est un magicien qui fait naître des images avec sa parole. En fermant les yeux, en tendant l'oreille, je peux voir un film défiler dans ma tête. Je peux imaginer le père et sa fille descendant la montagne à la brunante, je peux toucher à la brume, sentir l'odeur de la pipe, promener mes doigts sur la laine rêche. Mike Burns possède ce talent rare. De plus, en utilisant un rythme ralenti, quelques répétitions, il nous fait entrer dans un espace-temps distendu, en attente de la révélation finale qui conclut fréquemment ses récits. N'ayant pas eu la chance de voir cet artiste sur scène, je me réjouis de la qualité de cet enregistrement, du timbre de sa voix qui semble si naturelle, si proche. J'ai entendu dire que Mike Burns contait dès l'âge de neuf ans et qu'il narre ces souvenirs séculaires en gardant les paupières closes. Avant même d'ouvrir son livre-disque, Mike Burns était pour moi une légende, une encyclopédie vivante qu'il me tardait de découvrir. Je n'ai pas été déçue. Même que j'ai été agréablement surprise de constater que ce pionnier du conte sait garder une belle humilité pour laisser toute la place à ces histoires.<br />
<br />
Sur le disque, on retrouve cinq contes, ainsi que deux chansons traditionnelles interprétées a cappella par le conteur. J'ai apprécié la sonorité de la langue gaélique et le métissage du texte avec des régionalismes québécois. Ainsi, le<i> seanchaí</i> tisse des ponts entre le folklore celtique et la culture québécoise. D'ailleurs, le héros Caílte mac Rónáin, un homme qui courait à une vitesse incroyable, n'est pas sans rappeler le mythique Alexis le Trotteur. Le livre, quand à lui, contient deux contes supplémentaires, ainsi que des images de la région du Kerry. Il s'avère utile de le garder à portée de main, car il renferme les définitions des mots gaéliques. En somme, ce recueil de Mike Burns m'a fait passer un moment très agréable. Si l'Irlande vous intéresse, autant pour ses épopées grandioses que le calme de sa campagne, voici une petite perle à ne pas manquer.<br />
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<b>Extrait favori :</b><br />
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« Ça fait longtemps, tellement longtemps de cela que si vous y étiez, vous ne seriez pas ici maintenant. Et si vous êtes ici maintenant, c'est bien parce que vous n'y étiez pas. [...] Dans ce temps-là, les rues étaient pavées avec de l'or, les maisons étaient bâties avec des briques de beurre et les oiseaux faisaient leurs nids dans les barbes des vieillards. »</div>
<div style="text-align: justify;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje1slZnu9uSMiLAKt-Fse03CUQ6kSosLQVM3OB7TW89YJpx2Q7BY3JYCJyRyq0xdzkqNtz6VcOjzWGSi4LAPnKLaoT7pffAZOWpSK8UlrSoCEA1Sh6dzeTQsTjIFLE4P72zOA-4lajmgE/s1600/irlande.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="181" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje1slZnu9uSMiLAKt-Fse03CUQ6kSosLQVM3OB7TW89YJpx2Q7BY3JYCJyRyq0xdzkqNtz6VcOjzWGSi4LAPnKLaoT7pffAZOWpSK8UlrSoCEA1Sh6dzeTQsTjIFLE4P72zOA-4lajmgE/s320/irlande.png" width="320" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-19538285579768777942015-09-09T08:30:00.000-04:002015-09-09T08:51:46.681-04:00L'encyclopédie du petit cercle<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7CDtr0TjjcNgbdmqqMR5OEKhvspol2U2QbsHcPmgUZoRAhH4xUVENkdgYTfFa2WcM7ANShHdyvM__GIbo-nAldhMOew_1j5vgZgBOxWLodDQGU-kd2q5CcoWwmRh8Nt0X1Hhe_sHPUDY/s1600/dickner.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7CDtr0TjjcNgbdmqqMR5OEKhvspol2U2QbsHcPmgUZoRAhH4xUVENkdgYTfFa2WcM7ANShHdyvM__GIbo-nAldhMOew_1j5vgZgBOxWLodDQGU-kd2q5CcoWwmRh8Nt0X1Hhe_sHPUDY/s200/dickner.jpg" width="120" /></a></div>
Auteur : Nicolas Dickner<br />
Titre : L'encyclopédie du petit cercle<br />
Éditeur : L'instant même<br />
Parution : 2000<br />
Format : 120 pages<br />
<br />
<b>Résumé :</b><br />
<b><br /></b>
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Dans l'avant-propos, le narrateur nous révèle la genèse de ce recueil de nouvelles. Il aurait déniché <i>L'encyclopédie du petit cercle</i> chez un bouquiniste. Relié en quatre volumes, cet ouvrage « borgésien » contient des définitions surprenantes, que l'auteur épluchera avec sa copine Karyne, une grande voyageuse de passage à Québec. Repartie au point du jour avec trois tomes de savoir sous le bras, Karyne déclenche le processus créatif de l'écrivain. Dix nouvelles ont découlé de sa disparition, chacune d'elles étant précédée d'un épigraphe tiré de l'encyclopédie. Ces histoires nous transportent soit vers l'ailleurs, du désert africain au Grand Nord québécois, soit dans un imaginaire sans frontières, sur des ailes d'atlas broyé.<br />
<br />
<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
<br />
À la première lecture, j'ai été charmée par les thèmes du recueil. On retrouve des personnages marginaux qui sont animés par une quête, un désir de voyage, de découverte de soi. J'ai tout de suite basculé dans les différents univers imaginés par Nicolas Dickner, grâce à une plume où se mêlent l'érudition et l'abracadabrant. Me laissant porter par la spirale des mots, je me croyais tour à tour dans l'atelier d'un savant fou, d'un géographe, d'une astronome. Lors d'une deuxième lecture, je me suis attardée à la structure du recueil et j'ai été ébahie ! Plusieurs éléments permettent d'unifier les fragments et de leur donner un effet de roman. Tout d'abord, les extraits de l'encyclopédie forment une sorte de récit-cadre et mettent en place la réception de l'œuvre. De plus, l'auteur utilise des noms récurrents pour ses protagonistes. Karyne est présente à de multiples reprises, sous des visages changeants. De menus détails (cartes, étoiles, voiliers) créent une continuité intéressante.<br />
<br />
Nicolas Dickner nous offre donc un ouvrage brillamment construit, codé comme un jeu de piste que le lecteur est appelé à déchiffrer. J'ai apprécié cette part de mystère, ce réseau de récurrences, qui donnent lieu à d'autres couches de sens. J'ai l'impression que je pourrais relire ce recueil et y découvrir de nouveaux éléments. Cette fois-ci, celui qui m'a le plus fascinée se rattache au « petit cercle » du titre. D'abord, l'auteur utilise des procédés stylistiques qui produisent un effet circulaire. Les objets qu'il met en scène s'avèrent souvent de forme ronde : puit, phare, horloge, globe. Parfois, c'est écrit noir sur blanc dans le texte : « petits cercles de métal », « danser en cercles », « voler en cercles », « décrit une longue courbe », « éclate au zénith d'une longue courbe ». La forme rejoint aussi le fond, puisqu'il est question des grands cycles de l'humanité dans <i>La clé des vents</i>. De plus, les personnages semblent tourner en rond dans leur quête, jusqu'aux chutes des nouvelles qui apportent régulièrement une issue, une ouverture, de belles envolées. En somme, j'ai tout simplement adoré cette lecture, qui reste à la fois complexe et fluide, intime et biscornue !<br />
<br />
<b>Extraits favoris :</b><br />
<br />
« Les cartographes ne cessent de projeter le monde à gauche et à droite comme s'ils en étaient abstraits. J'y suis, moi, dans le monde, et n'en veux surtout pas sortir. Chaque soir, je rends mon culte à Madagascar, cartes en main, et lorsqu'il n'y a plus suffisamment de lumière pour déchiffrer les petits caractères de Tananarive, Tampoketsa et Fort-Dauphin, je me glisse dans mon lit en rêvant d'arbres à pain et de pluies tropicales. »<br />
<br />
« Des centaines de villes, camouflées durant le jour, émergeaient lentement du sable, lourdement habillées d'échangeurs routiers, cernant les voyageurs de leurs innombrables lumières au mercure, rotatives, filiformes, halogènes, tubulaires et hypnotiques. Gorde et Gotop se serrèrent l'un contre l'autre. Par-dessus la multitude des lumières se dressaient de hauts panneaux publicitaires au néon rouge et clignotant, pièges automatiques à papillons de nuit, où grésillait sans cesse le même mot : Alexandrie, Alexandrie, Alexandrie... »<br />
<br />
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Lu dans le cadre de <a href="http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html" target="_new">Québec-o-trésors</a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLvi8xwS0JgkNqV_n7yntXwDd6cP6hyS2NOwLYqr8my0Cow-03PBAdTMd_GicJOegBD3lPRiaSYjub-Th-91qVp3oabmi6VdvQrovTY8pLtyF32xyQBZ-X39gbeCp4z8xcEeHHIk7_rfc/s1600/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="191" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLvi8xwS0JgkNqV_n7yntXwDd6cP6hyS2NOwLYqr8my0Cow-03PBAdTMd_GicJOegBD3lPRiaSYjub-Th-91qVp3oabmi6VdvQrovTY8pLtyF32xyQBZ-X39gbeCp4z8xcEeHHIk7_rfc/s200/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" width="200" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-10070176873181458742015-08-30T21:30:00.000-04:002015-08-30T22:33:24.282-04:00Garage Molinari<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO7vP6XiDobSOBDMCFs6qEmyXsBrhNBIO6GX1viQJ-3Z5eVwe4sFPdApZBJgejmcLIhD5aZD5T_WWfXGvKrQHqWyKD6eLHYFztmScalt3oIjLGiyPEiphPM-d3d_xWnzUeju2NWWiSoN8/s1600/beauchemin.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO7vP6XiDobSOBDMCFs6qEmyXsBrhNBIO6GX1viQJ-3Z5eVwe4sFPdApZBJgejmcLIhD5aZD5T_WWfXGvKrQHqWyKD6eLHYFztmScalt3oIjLGiyPEiphPM-d3d_xWnzUeju2NWWiSoN8/s200/beauchemin.jpg" width="138" /></a></div>
Auteur : Jean-François Beauchemin<br />
Titre : Garage Molinari<br />
Éditeur : Québec Amérique<br />
Parution : 1999<br />
Format : 258 pages<br />
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<b>Résumé :</b><br />
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Par une belle journée de printemps, Jérôme, 20 ans, et son demi-frère Jules, 7 ans, se retrouvent orphelins. Suite à cet événement, le plus grand vit avec un traumatisme qui lui fait ouvrir tous les robinets, tandis que le petit affiche un retard de développement. Pour surmonter cette épreuve, ils décident de former une famille « synthétique » avec leur voisine Joëlle et d'habiter tous les trois ensemble dans un HLM. Transformé par une langue ensoleillée et fantaisiste, ce quotidien difficile répare ses ailes sous la plume de Jean-François Beauchemin. Un vent doux sur la peau, le chant des oiseaux, leur apprendra doucement ce qui rend le coeur heureux.<br />
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<a name='more'></a><b>Ce que j'ai aimé :</b><br />
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Dans ce bouquin, j'ai été agréablement surprise par la façon dont l'écrivain réenchante le réel. Dès la préface, Jean-François Beauchemin nous annonce que la réalité subit d'« importants travaux de rénovation ». Cela se reflète dans un propos résolument humaniste et optimiste, « où l'amitié est plus importante que l'argent, où la gentillesse et la compassion remplacent [...] l'agressivité et l'indifférence, où la joie est plus forte que l'ennui ». Cette inclination pour le bonheur est supportée par un style poétique, où l'auteur joue habilement avec les mots et crée des images farfelues. Dans l'ensemble, c'est une histoire qui laisse une grande place à l'imaginaire et à l'allégresse de l'enfance.<br />
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La narration est assumée par Jérôme, mais elle intègre aussi la parole des autres personnages en italique, la trame sonore du quartier, les déplacements des animaux alentour. Cela donne un récit introspectif, offrant des réflexions philosophiques sur le sens de l'existence, tout en restant très animé et débordant de vie. Même s'il sonde des sujets durs comme le deuil et la pauvreté, le romancier insuffle beaucoup d'espoir et de tendresse dans son texte. Autour des deux orphelins, une communauté se forme et s'entraide. Il est si beau de voir qu'une goutte d'espoir peut redonner un sourire, qu'une parole douce peut égayer une journée grise. En lisant cette fable réconfortante, j'ai réalisé que Jean-François Beauchemin est attentif à la magie du quotidien, à la beauté de la nature, et qu'il le démontre en restant sensible au choix des mots qu'il emploie, à leur musique. J'en suis venue à me demander : et si l'écriture était, comme le bonheur qui passe, une manière de rester attentif à l'instant sublime lorsqu'il se présente ?<br />
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<b>Extraits favoris :</b><br />
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« Dehors l’été chauffait les trottoirs, et par la fenêtre ouverte on entendait parfois les cris des enfants du quartier qui jouaient dans des boîtes de carton devant les HLM. À ces voix se mêlaient celles des chiens qui sautillaient autour des gamins en essayant de comprendre les jeux des humains, mais qui au fond ne désiraient que leurs caresses. Sur les pelouses d’autres chiens faisaient la sieste, puis quand leurs rêves de chiens s’achevaient, ils se levaient et on voyait l’empreinte de leur physique qui restait un moment sur l’herbe. Ensuite le vent venait tout replacer. On regardait ça, on pensait un peu à la vie en général et on se demandait à la fin, qu’aurai-je laissé derrière moi ? »<br />
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« Quand elle a entendu ça Joëlle a mélangé les larmes avec un sourire sur son visage, et cette combinaison c'était beau comme une corde à linge qui dégouline sous le soleil après la pluie. »<br />
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Lu dans le cadre de <a href="http://jai-lu.blogspot.ca/2014/11/quebec-o-tresors-le-billet-recapitulatif.html" target="_new">Québec-o-trésors</a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ5hJdRSVT2CHpIt88Lx5beEq4bmDCIPtavcN3dLpFRtXJUYjkgt34ztwc_pUV9WS53i5PrCLsDSyXetunKa8chd9IlpLtrJy_XNf7UXT1Gywc2tb3rXjDCjgI7KNrd7ogV2ZWyRz1YQE/s1600/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="190" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ5hJdRSVT2CHpIt88Lx5beEq4bmDCIPtavcN3dLpFRtXJUYjkgt34ztwc_pUV9WS53i5PrCLsDSyXetunKa8chd9IlpLtrJy_XNf7UXT1Gywc2tb3rXjDCjgI7KNrd7ogV2ZWyRz1YQE/s200/Logo-qu%25C3%25A9bec-o-tr%25C3%25A9sors-petit.jpg" width="200" /></a></div>
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Topinambullehttp://www.blogger.com/profile/08644194191180630099noreply@blogger.com19tag:blogger.com,1999:blog-7439340223472729935.post-25425420016174256102015-08-28T19:00:00.000-04:002015-08-28T19:15:17.739-04:00Youpi !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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J'ai complété mon programme court en littérature populaire à la TÉLUQ. Cela n'a pas été toujours facile de poursuivre cette formation tout en travaillant à temps plein. J'ai eu mes moments de découragement et de doute. Mais, je me suis accrochée à mon rêve, j'y ai consacré beaucoup d'efforts et j'ai réussi ! J'ai reçu mes résultats ce matin et j'ai obtenu une moyenne cumulative de 4.2 sur 4.3. Disons que je suis très fière ! J'ai renoué avec le plaisir d'apprendre et je crois qu'il demeurera dans mon cœur encore longtemps. Je tiens à remercier le professeur Yan Hamel qui m'a encouragée dès le départ dans ma démarche. Et, bien sûr, un merci tout spécial à mon copain pour son soutien de tous les jours.</div>
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Je serai bientôt de retour par ici. Je suis désolée pour cette longue absence, mais je n'arrivais pas à continuer mon blogue durant la rédaction de mes travaux finaux. Vous m'avez beaucoup manqué et j'ai très hâte d'échanger de nouveau avec vous ! J'espère que vous avez passé un bel été et que vous êtes aussi fébriles que moi devant les merveilleuses perles de la rentrée littéraire. À bientôt :)</div>
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