Titre : Apnée
Éditeur : Pow Pow
Parution : 2010
Format : 88 pages
Résumé :
Après ses études en musique à l'université, Sophie rêvait de donner des conférences partout à travers le monde. Depuis deux ans, elle classe des papiers dans une société de concerts. Sa vie lui semble inutile. Elle tombe dans une profonde dépression.
Après un arrêt de travail de quelques mois, elle est de retour au bureau, mais son état mental demeure fragile. Elle préfère s'isoler, car elle a peur du jugement des autres.
Avec cette bédé, Zviane nous fait plonger dans la profondeur du silence, avec une grâce épurée.
Ce que j'ai aimé :
-Dans un style minimaliste, Zviane aborde le sujet de la dépression d'une manière suggérée et très esthétique. En utilisant beaucoup de blanc, elle nous fait ressentir le vide. Son choix de cadrage rapproché est judicieux, car la musicienne semble vivre dans sa bulle, repliée sur elle-même. Malgré tout, le ton n'est pas froid, ni moralisateur.
-À ma première lecture, j'ai été un peu déstabilisée par l'aspect non-linéaire de la narration. Peut-être n'étais-je pas assez attentive à cet élément, me laissant plutôt emporter par le lyrisme des images ? Une deuxième lecture m'a permis de clarifier la chronologie des événements. Malgré le trait de crayon très précis, il reste tout de même une impression de flou dans cette histoire. Selon moi, cette ambiance sert bien le propos, car l'héroïne est en décalage par rapport à la réalité.
-C'est un album réussi, où nous retrouvons l'amour de Zviane pour la musique. Lorsque Sophie s'installe au piano, nous avons l'impression d'y être. Un album à découvrir, pour la justesse de l'émotion et la poésie du graphisme.
Extrait favori :
« Il y a comme une odeur d'eau. C'est parce que - tu ne le sais pas encore - tu entres en apnée. Et ça durera longtemps, longtemps. »
Lu dans le cadre du défi À la découverte du Québec chez Sunflo
Lettre Z pour le challenge ABC Babelio
Je n'aime pas quand tout est flou... mais je suis tentée quand même. Je veux découvrir Zviane. J'avais noté ce titre grâce aux suggestions de Michel Rabagliati (sur mon blog j'y ai mis ses suggestions BD).
RépondreSupprimer@ Marguerite : Même si certains éléments ne sont pas expliqués en détails, nous avons tout de même des repères, alors ça devrait aller. Tu m'en donneras des nouvelles :)
SupprimerJe me souviens de cette lecture ; elle m'avait vraiment bouleversée. J'en ai encore quelques images dans la tête, très claires & très évocatrices -- les mains sur les notes du piano, par exemple.
RépondreSupprimer@ Amélie : Oui, la séquence du piano est vraiment très belle :)
SupprimerC'est très émouvant, même s'il y a peu de mots.