25 août 2014

La reine des pommes

Auteur : Chester Himes
Titre : La reine des pommes
Traduction : Minnie Danzas
Éditeur : Gallimard
Parution : 1958
Format : 248 pages

Résumé :

Suite à une tentative de conversion de billets de banque, Jackson se retrouve dans le pétrin. Sa copine Imabelle a fui avec une bande d'escrocs. Son frère, un drogué qui se déguise en bonne soeur, accepte de l'aider en espérant sa part de bénéfice. Deux policiers le pourchassent. Naïf, amoureux, sans le sous, Jackson tente de tirer son épingle du jeu. Au coeur de Harlem, Chester Himes nous convie à une enquête burlesque et sociologique.

Ce que j'ai aimé :

Pour continuer à explorer le roman noir, j’ai choisi ce bouquin de Chester Himes. Publié en 1958, ce livre écrit par un afro-américain est emblématique du genre. Tout d’abord, on y dépeint un milieu bien précis : le quartier new-yorkais de Harlem, dans les années 1950. Il s’agit d’un entourage bouillant, où se côtoient des proxénètes, des drogués, des travestis et des faux-monnayeurs. Les deux policiers, Ed Cercueil et Fossoyeur Jones, n'hésitent pas à se mouiller. L'un d'eux recevra même de l'acide au visage lors d'une intervention. Malgré une traduction douteuse, j'ai surtout apprécié ce texte pour son analyse sociale. Il démontre la vie dans Harlem et la condition précaire des noirs à cette époque. Cela fait toute l'unicité de ce polar.

Dans les rues sombres et les bars malfamés de Harlem, les rixes éclatent spontanément : « Dans tous ces établissements régnait une odeur de bagarre – bagarre en cours, bagarre à peine terminée, bagarre à peine commencée, ou discussions sur la bagarre autour d’une tournée de tord-boyaux ». L’érotisme est palpable, incarné par la présence de femmes fatales : « Une poulette aux lèvres pleines, au corps ardent, […] à l’œil enjôleur d’un brun moucheté ». Outre son aspect documentaire, le style de Chester Himes se distingue par une bonne dose d'humour et de dynamisme. On ne s'ennuie pas du tout !

Extrait favori :

« Aucun des témoins de l’arrivée de Goldy ne trouva étrange qu’une sœur de la miséricorde, rencontrant un chien errant, lui envoie un coup de pied dans les côtes, qu’elle pénètre dans un tripot clandestin, et récite des versets sibyllins à de jeunes voyous drogués. »

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