Auteur : Michèle Plomer
Titre : Dragonville - Tome 1 - Porcelaine
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2011
Format : 313 pages
Résumé :
Roman fusionnel entre la Chine et le Québec. Entre les années 2010 et 1910.
2010. Après plusieurs années passées en Chine, Sylvie revient dans sa ville natale pour y ouvrir une boutique d'importations asiatiques. Elle renoue avec son enfance en Estrie, bordée par le lac Memphrémagog et par les histoires de son grand-père. Guidée par son instinct, elle devra refaire sa place parmi les siens, tandis qu'elle laisse derrière elle l'homme qu'elle aimait.
1910. Li le beau est doté de charmes surnaturels. Il ne manquera pas d'attirer l'attention de Lung, la femme-dragon, protectrice des montagnes ancestrales de la Chine du Sud. Celle-ci le délivrera des griffes de la police et de la mafia, qui le poursuivent pour une histoire de dettes et de meurtre.
Ce que j'ai aimé :
-C'est un roman que je trouve superbement maîtrisé et riche. Que ce soit dans les dialogues, les scènes plus physiques, ou dans les moments intimistes, on retrouve le talent de Michèle Plomer. C'est une écriture très visuelle et sensuelle, très vive. Chaleureuse comme un bol de congee.
-Que ce soit pour nous décrire une Chine mythique ou nous dépeindre les Cantons-de-l'Est modernes, nous nous laissons transporter dans ces deux mondes, qui se réjoignent de façon délicieuse dans le coeur de l'écrivaine. De plus, c'est une histoire parsemée d'informations historiques et culturelles. Nous découvrons les oreillers en céramique. Nous apprenons que les Britanniques ont fait le commerce de l'opium en Chine afin d'importer du thé en Angleterre. On effleure la récente modernisation de la Chine. Il y aussi une part de fantastique avec des légendes de dragons, de monstres des mers et de mystérieux signes du destin.
-Porcelaine est le premier tome d'une trilogie. Le deuxième tome est maintenant disponible en magasin. Quel bonheur ! J'ai bien hâte de poursuivre le parcours de Sylvie, surtout qu'elle nous laisse sur un bel espoir en décidant de se faire gardienne de la maison de son grand-père. Moi qui adore les histoires de maisons, surtout quand elles sont vieilles et ont besoin de beaucoup d'amour. Je sens que je vais me régaler.
Extraits favoris :
« Elle délia sa natte. Les cheveux de Li étaient lourds et aussi longs que les siens. Elle tira sur l'oreiller précieux et fit glisser l'une des cuves rectangulaires à la tête du matelas. Elle y mit la chevelure de Li à tremper. Ses mèches flottaient, se déhanchant telles des algues noires dans un courant invisible. Une danse dans le silence. »
« Je pensais à cette soirée magique où nous étions allés nous baigner dans la baie, en banlieue de la ville, parmi les cargos de conteneurs et un millier de filles qui venaient de terminer leur journée à l'usine. »
« Le silence aurait dû régner. Le silence strident de la poussière qui flotte. Davantage odeur que son. Mais des bruits de barrage défoncé ont envahi ma tête, et le vertige du balcon m'a saisie de nouveau. [...] Et je me suis vue propulsée dans les bras de l'autre ville, dans tes bras, dans nos réveils de bruits de cité en construction, d'effluves de riz. L'odeur sèche d'homme de la Chine. La tienne. »
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