Titre : Rapide-Danseur
Éditeur : Boréal
Parution : 2012
Format : 165 pages
♥
Résumé :
Ce roman aborde la tumultueuse relation mère-fille entre Angèle et sa mère Anita.
Après la naissance du fils d'Angèle, Anita envahit l'intimité de la nouvelle maman en imposant sa façon de faire. Résultat : la jeune femme peine à développer une relation avec son fils et se sent inadéquate dans son rôle de mère.
Elle quittera Montréal pour s'installer en Abitibi, dans le village de Rapide-Danseur, en laissant son enfant derrière elle. C'est au Nord qu'elle renaîtra, entourée de sa tante Magdelaine et de son amie Lucie. Elle fera aussi la rencontre de Ray, un homme de la nation Crie de Chisabi, qui deviendra un amoureux calme et rassurant.
Tandis que tout semble aller pour le mieux, Angèle reçoit un téléphone lui annonçant la mort de sa mère. Croyant s'être affranchie de son passé, voilà que le souvenir de sa mère revient la hanter en un tourbillon d'angoisse et d'émotions refoulées.
Ce que j'ai aimé :
-Louise Desjardins a voulu comprendre, sans porter de jugement, ce qui pousse une mère a abandonner son enfant. Sujet délicat qu'elle aborde avec une plume sensible et toujours très juste.
-L'auteure nous dépeint les paysages de l'Abitibi comme si on y était. Les grands espaces, les épinettes longilignes, la neige à perte de vue. Un sentiment de quiétude et de liberté se dégage de cet environnement. Ce coin de pays, combiné à la chaleur de ses habitants, sera grandement salutaire pour Angèle.
-Suite à l'appel de son frère, Angèle vit un tumulte intérieur en vase clos, n'osant pas annoncer la mort de sa mère à ses proches. À l'extérieur, faisant écho au ressenti du personnage, une tempête se déchaîne. C'est à travers cette tourmente que le présent, vécu sur une période de 24 heures, va s'entremêler avec le passé. Des blessures remontent à la surface. Ces retours sur le chemin parcouru nous font revivre son arrivée en Abitibi, deux ans auparavant, ainsi que sa rupture avec sa famille.
-Peut-on réellement se couper de ses racines, même lorsque celles-ci, plutôt qu'être un ancrage réconfortant, se révèlent être étouffantes comme de la vigne ? Une mère qui a de la difficulté à aimer son enfant, est-ce possible ? L'auteure aborde ces questions importantes avec sérénité et maturité. Un pur bonheur de lecture.
Extraits favoris :
« Les mères ne disent jamais à voix haute qu'elles n'aiment pas leurs enfants. Ça ne se fait pas. Je suis une mère inadéquate, je n'ai pas su materner mon enfant, l'allaiter, l'élever avec patience, lui lire des histoires avant de le border, comme dans Tout se joue avant six ans, non, je n'ai même pas lu cette bible que ma mère laissait traîner dans le salon. Inapte, a-mère, c'est exactement ce que je suis. »
Lu dans le cadre du défi À la découverte du Québec chez Sunflo
Quel beau billet. Je l'ai réservé à la bibliothèque et j'attends....
RépondreSupprimerMerci Suzanne :) Ça vaut bien la peine d'attendre. Elle écrit tellement bien cette dame. J'espère que ça te plaira.
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