20 août 2014

Cet été qui chantait

Auteur : Gabrielle Roy
Titre : Cet été qui chantait
Éditeur : Boréal
Parution : 1972
Format : 180 pages

Résumé : 

Cet été qui chantait est un ensemble de récits bucoliques, de textes brefs mettant en scène la vie à la campagne dans Charlevoix. À la limite de l'autobiographie, Gabrielle Roy s'inspire de ses séjours à son chalet de Petite-Rivière-Saint-François, un charmant village à fleur d'eau, pour écrire ces dix-neuf histoires. On peut imaginer l'auteure, assise dans sa balançoire, admirant le paysage, écoutant le bruit du vent, observant le comportement d'un oiseau. Semblant tirés d'un carnet de notes posé sur ses genoux, ces tableaux intimistes se rapprochent parfois du conte philosophique et de la fable animalière. Sous une apparente simplicité, se cachent pourtant tous les idéaux de l'écrivaine : écologie, amitié, harmonie, qui plaisent si bien à l'âme.

Ce que j'ai aimé :

Si je devais choisir un mot unique pour décrire ce livre, ce serait « reconnaissance ». Il exprime bien la légitimité, le respect, que l'écrivaine accorde à chaque être vivant. Corneilles, vaches, crapauds, fleurs sauvages trouvent grâce à ses yeux, deviennent des amis. Ce mot représente aussi la gratitude ressentie lorsqu'elle s'abandonne au chant de la nature environnante, se fondant dans le paysage. Il évoque également l'anthropomorphisme qu'elle utilise dans ses récits, de sorte que le lecteur se reconnaisse dans cette humanité attribuée à l'animal, tel un reflet dans un étang, et en soit touché. Par son écriture limpide, sa fine attention au monde, elle nous transmet l'atmosphère de son village d'adoption, telle une aquarelle nuancée.

Dans ce recueil, Gabrielle Roy combine les descriptions poétiques aux réflexions existentialistes, comme si méditer sur la beauté de l'univers engendrait un questionnement sur la place de l'humain. Entre vie et mort, espoir et gravité, son coeur oscille comme les nuages. Ayant perdu sa soeur Bernadette, elle trouve du réconfort auprès de son amie Berthe qu'elle accompagne au bord du fleuve. Écologiste avant l'heure, elle dénote la pollution atmosphérique : « À cause du manque d'air, allons-nous devoir finir par nous séparer, les hommes et les oiseaux ? ». S'il y a une volonté qui ressort de ce livre, c'est bien que l'homme et les bêtes vivent mélodieusement ensemble, côte à côte.

Extrait favori :

« Alors nous avons redécouvert que veiller à la chandelle, la porte ouverte aux légers bruits de la nuit qui entrent discrètement, est une des merveilles de l'existence à la campagne. D'abord les voix se font plus douces, se fondent pour ainsi dire dans la pénombre. On ne parle plus pour enterrer la voix les uns des autres ni à toute allure comme si en marquant une pause on allait ainsi perdre à jamais la parole. Chacune vient à son tour, mesurée, lente, coupée de silences pleins de signification. Partie du coeur, la voix cherche le coeur. »

6 commentaires:

  1. Je n'ai jamais tenté les nouvelles de Gabrielle Roy, à part Ces enfants de ma vie... va falloir que je m'y réessaie!

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    1. J'ai beaucoup aimé ces petits récits. Je te conseille aussi "Rue Deschambault" que j'ai adoré et que je veux relire pour septembre. À bientôt :)

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  2. Tu te doutes bien que je note à l'instant ;-)

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    1. Je crois que ça te plairait, car ce livre nous plonge vraiment dans la nature de Charlevoix et les étés de Gabrielle Roy. Bon dimanche :)

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  3. Je l'ai lu quand j'étais ado, tu me rappelles de bons souvenirs!

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    1. Cela me fait plaisir ! Tu me fais penser à quel point ce livre se lit bien à tout âge :)

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