Titre : Pavillon de femmes
Éditeur : Livre de Poche
Parution : 1946
Format : 448 pages
Résumé :
Dans une semaine environ, je partirai pour la Chine avec mon amoureux ! Nous regardons beaucoup de films chinois et je me suis même remise au mandarin. Karine visitera aussi la Chine en mai, alors nous avons décidé de lire un roman de Pearl Buck ensemble. Ne possédant pas les mêmes livres à la maison, elle s'est plongée dans Vent d'Est, vent d'Ouest et j'ai opté pour Pavillon de femmes.
Dans ce dernier, Pearl Buck dépeint la vie quotidienne d'une riche famille chinoise, juste avant la guerre sino-japonaise. Madame Wu et son mari habitent sous le même toit que leurs trois fils et leurs belles-filles. Le jour de ses 40 ans, Madame Wu, mère et épouse exemplaire, estime que ses devoirs ont été accomplis et annonce son souhait de trouver une concubine pour la remplacer dans le lit nuptial. Sa décision créera une onde de choc dans son entourage.
Ce que j'ai aimé :
Dans ce dernier, Pearl Buck dépeint la vie quotidienne d'une riche famille chinoise, juste avant la guerre sino-japonaise. Madame Wu et son mari habitent sous le même toit que leurs trois fils et leurs belles-filles. Le jour de ses 40 ans, Madame Wu, mère et épouse exemplaire, estime que ses devoirs ont été accomplis et annonce son souhait de trouver une concubine pour la remplacer dans le lit nuptial. Sa décision créera une onde de choc dans son entourage.
Ce que j'ai aimé :
J'ai découvert l'écriture limpide de Pearl Buck grâce à une lecture commune du Café La Jasette et ce fut encore un très grand plaisir de la retrouver avant mon départ pour la Chine. J'aime sa façon élégante de nous raconter une histoire, tout en douceur et en délicatesse, comme un long plan-séquence. Son style se déploie avec aisance, de manière simple et fluide, tout en préservant une dignité intrinsèque, un certain mystère. L'ambiance reste feutrée, car plusieurs scènes se déroulent à la nuit tombée. J'ai adoré ce voyage au cœur des coutumes chinoises : les repas de fêtes, les orchidées et les pivoines ornant la cour intérieure, les poissons rouges dans le bassin. Par-delà cet environnement somptueux, Pearl Buck explore aussi la condition des femmes en Chine, en se penchant sur l'ancien système des concubines dans les années 30.
J'ai lu ce roman un peu avant l'essai États de femme de Nathalie Heinich et je constate que Pearl Buck a représenté plusieurs types de femmes dans son récit : première épouse, concubine, belle-fille, domestique. En prêtant attention à leur intimité, elle peint un portrait de chacune d'elles et s'intéresse aussi à leurs interactions au sein de cette maison ancestrale, sorte de huis clos qui devient le théâtre de leurs rivalités et de leurs camaraderies. Au centre de ce pavillon, Madame Wu reigne et, même si elle se retire dans une nouvelle chambre, sa présence reste forte. Sa crise intérieure survient à l'âge de 40 ans, lorsqu'elle choisit une concubine pour son mari, délaissant son rôle de mère et d'épouse. L'auteure décrit avec subtilité le bouleversement identitaire de l'héroïne. Un tel trouble, ajouté à l'aliénation tragique de la concubine, apporte un moteur puissant à l'intrigue. Par contre, la dernière partie m'a semblé beaucoup plus faible sur le plan littéraire. Elle bascule dans le fantasme et l'idéal pour offrir une résolution qui, dans le réel, semble impossible. Malgré cette conclusion légèrement décevante, j'ai été vraiment transportée par la plume splendide de Pearl Buck.
Si vous désirez en savoir plus sur le sujet des concubines, je vous conseille le très beau film Épouses et Concubines de Zhang Yimou.
J'ai lu ce roman un peu avant l'essai États de femme de Nathalie Heinich et je constate que Pearl Buck a représenté plusieurs types de femmes dans son récit : première épouse, concubine, belle-fille, domestique. En prêtant attention à leur intimité, elle peint un portrait de chacune d'elles et s'intéresse aussi à leurs interactions au sein de cette maison ancestrale, sorte de huis clos qui devient le théâtre de leurs rivalités et de leurs camaraderies. Au centre de ce pavillon, Madame Wu reigne et, même si elle se retire dans une nouvelle chambre, sa présence reste forte. Sa crise intérieure survient à l'âge de 40 ans, lorsqu'elle choisit une concubine pour son mari, délaissant son rôle de mère et d'épouse. L'auteure décrit avec subtilité le bouleversement identitaire de l'héroïne. Un tel trouble, ajouté à l'aliénation tragique de la concubine, apporte un moteur puissant à l'intrigue. Par contre, la dernière partie m'a semblé beaucoup plus faible sur le plan littéraire. Elle bascule dans le fantasme et l'idéal pour offrir une résolution qui, dans le réel, semble impossible. Malgré cette conclusion légèrement décevante, j'ai été vraiment transportée par la plume splendide de Pearl Buck.
Si vous désirez en savoir plus sur le sujet des concubines, je vous conseille le très beau film Épouses et Concubines de Zhang Yimou.
Extrait favori :
« Elle ouvrit un petit écrin recouvert de soie à fleurs et en tira les boucles qu'elle fixa soigneusement aux petites oreilles de Madame Wu. Vingt-quatre ans plus tôt, le jeune Mr. Wu était entré dans cette pièce au moment précis où Ying venait de passer à sa maîtresse une veste à larges manches, en satin rouge très doux, sur une jupe de satin noir, plissée, dont les pans de devant et de derrière étaient ornés d'oiseaux et de fleurs brodés »
Une auteure que j'aime beaucoup. Je n'ai, par contre, pas encore lu ''Pavillon de femmes'' qui est sur ma liste.
RépondreSupprimerPssttt si je peux me permettre, je te conseillerais de l'auteure le magnifique ''La Mère''. Un roman poignant qui reste là bien ancré dans les bons souvenirs de lecture.
Oh merci Suzanne pour ton conseil ! Je me cherchais justement un autre livre de Pearl Buck à emporter dans mes bagages :)
SupprimerJ'ai découvert cette auteure grâce à toi sur le Café et maintenant, j'ai envie de lire tous ses livres ! Même si à la fin de Pavillon de femmes, les événements se précipitent et m'ont semblé moins vraisemblables, je ne regrette aucunement ma lecture. J'ai passé un très bon moment :)
Un roman que j'ai beaucoup aimé. Tu me rappelles de bons souvenirs de lecture. J'ai lu également Pivoine et La mère??? Il me semble que oui, mais il faudrait que j'en lise les premiers chapitres, je saurais.. Mais tout ça pour dire que j'aime beaucoup cette auteur. Ses romans vieillissent bien je trouve! :)
RépondreSupprimerTu as raison, ses romans traversent bien le temps. J'ai lu La mère durant mon voyage en Chine et j'ai admiré le courage de cette femme ! Quelle leçon de vie :)
SupprimerTrès belle critique !
RépondreSupprimerJ'ai adoré Vent d'est, Vent d'ouest. La Mère est dans ma PAL et Pavillon de femmes dans ma LAL :-) .
Merci Kidae ! Si tu as aimé Vent d'Est, vent d'Ouest, tu devrais apprécier Pavillon de femmes, car ils diffusent une ambiance similaire (grande maison à cour carrée, milieu aisé). Je te conseille aussi La mère pour découvrir une Chine différente, plus rurale et modeste. Bonnes lectures :)
SupprimerJe n'ai jamais lu Pearl Buck ! Mais l'atmosphère semble délicieuse, et ton avis et celui de Karine ne peuvent que donner envie.
RépondreSupprimerJe profite de ce commentaire pour te souhaiter un excellent voyage en Chine ! J'ai hâte d'échanger à ce propos à ton retour. Mille bises douces :*
Je suis tombée sous le charme de cette auteure ! Elle harmonise un style clair et compréhensible avec une connaissance intime de la culture chinoise. C'est dépaysant et réconfortant à la fois. Je t'envoie des photos de mon voyage bientôt :)
SupprimerJamais lu Pearl Buck, mais Pavillon de femmes est dans ma PAL, et ce que tu en dis me met l'eau à la bouche. Bon voyage en Chine !
RépondreSupprimerBienvenue sur mon blogue, Miss Léo ! Je reviendrai assurément visiter le tien, car tes avis semblent étoffés et diversifiés. Avec Pearl Buck, tu feras une belle incursion dans la Chine traditionnelle. Bonne future lecture :)
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