Auteur : Fanny Britt
Titre : Chaque jour
Éditeur : Dramaturges Éditeurs
Parution : 2011
Format : 103 pages
Résumé :
Dans Chaque jour, Fanny Britt nous livre une fable moderne au rythme syncopé, entre délivrance et descente aux enfers.
Joe et Lucie forment un couple où le manque de respect est flagrant. Auparavant, leur complicité au lit sauvait la mise. Mais, il semble que ce n'est plus suffisant. Entre eux, la violence verbale est devenue banale, quotidienne.
Nous les retrouvons alors qu'ils décident de passer la nuit dans le luxueux condo de Carole, la patronne de Lucie.
Ce soir-là, Joe a la tête ailleurs, obsédé par un iPod qu'il vient de voler dans le métro. La musique qu'il entend le bouleverse, le transforme. Tandis que Lucie tente de le faire revenir sur terre, l'agressivité monte.
Avec cette pièce, Fanny Britt explore le pouvoir d'émerveillement de l'art sur l'individu, dans un univers désenchanté et brutal.
Ce que j'ai aimé :
-Avec Chaque jour, nous sommes dans un microcosme sombre, mais riche en réflexions. La dramaturge réussit à ouvrir des pistes, des couloirs, où le lecteur est appelé à poursuivre son chemin. Malgré son côté « trash », l'écriture de Fanny Britt a un caractère symbolique, presque sacré.
-Dans cet univers urbain, l'importance de l'image est omniprésente. Les dialogues saccadés rappellent le montage rapide d'un vidéoclip. En didascalie, l'auteure souligne l'espace monopolisé par la télévision : « Elle s'approche de l'immense téléviseur, comme on aborderait une oeuvre dans un musée, avec déférence. » Le petit écran, source d'adoration, rend les protagonistes spectateurs plutôt qu'acteurs de leur propre vie.
-Puis, un événement vient changer le cours des choses. Joe entend de la musique classique et se met à léviter dans les airs. Au-dessus de son marasme, des bruits de la ville, de ses chicanes de couple. Une rédemption, provoquée par la beauté de ce qu'il entend. Le retour à la réalité sera difficile et déclenchera une catastrophe que nous découvrirons au fur et à mesure, sans toutefois en détenir toutes les clefs.
-Contrairement à Bienveillance,
je n'ai pas vu la représentation de cette pièce au théâtre. Ma lecture a été différente, car
je pouvais me créer ma propre mise en scène. J'ai aimé m'imaginer les gestes, les déplacements. J'ai aimé lire quelques passages à voix haute, pour en saisir le rythme.
-Et vous, est-ce qu'il y a des oeuvres théâtrales qui vous ont marqués ? Pour ma part, c'est la pièce Zone de Marcel Dubé et le cycle Motel de passage de George F. Walker, que je compte bien relire cette année.
Extrait favori :
« Parce que c'est trop dur / c'est trop dur / ça fait trop mal / on peut pas /
C'est pas correct de me donner ça, d'ouvrir une porte, de me donner ça
pis après ça de me demander de retourner dans ma vie / comment tu veux
retourner après / tu peux pas retourner dans le froid après. »
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