Jane Eyre

Auteur : Charlotte Brontë
Titre : Jane Eyre
Éditeur : Livre de Poche
Parution : 1847
Format : 544 pages

♥

Résumé :

Orpheline, Jane Eyre est recueillie par sa tante qui la traite avec froideur. À l'âge de dix ans, elle est envoyée dans un pensionnat. Elle y restera pendant huit années, avant de passer une annonce dans un journal pour trouver un poste d'institutrice. Elle sera engagée pour faire l'éducation de la jeune Adèle Varens, dans le mystérieux manoir de Thornfield. Jane tombera sous le charme du maître des lieux, Mr. Rochester, qui semble cacher un passé trouble. Un roman tout à fait ensorcelant !

Ce que j'ai aimé :

Quelques appréhensions m'habitaient avant de débuter cette lecture, car je n'ai pas l'habitude de lire des romans d'amour du 19ème siècle. Je craignais un style ampoulé ou une histoire trop mielleuse. Hé bien, pas du tout ! Ce roman m'a littéralement passionnée. J'ai commencé mon incursion dans un état d'esprit étrange : ma tête refusait d'apprécier ce qu'elle voyait, mais mon coeur me chuchotait à quel point c'était merveilleux. Les mots coulaient, dans un style très fluide, à un point tel que j'ai accroché à cette histoire avant même d'en prendre conscience. Comme un tsunami livresque, qui part du ventre et nous renverse. Avez-vous déjà ressenti cette vague ? Je crois que, telles les grandes histoires d'amour, la lecture possède aussi ses mystères, plus intuitifs que rationnels. Jane Eyre restera gravé dans ma mémoire pour ce courant sublime et transcendant, qui a bousculé mes suppositions.

Tout d'abord, j'ai été surprise d'y retrouver des accents gothiques : manoir hanté, phénomènes surnaturels. Ces éléments pimentent le récit d'une bonne dose de suspense. Puis, j'ai été envoûtée par les descriptions minutieuses de Charlotte Brontë, que ce soit pour brosser le portrait psychologique d'un personnage ou pour peindre la splendeur d'un verger lorsque l'heure mauve se manifeste. Au fil des pages, je me suis attachée à l'héroïne, qu'on voit s'épanouir comme un bouton de rose. D'une orpheline frêle, elle deviendra une dame courageuse et décidée. Même si certaines adaptations cinématographiques existent, je prévois les éviter pour l'instant, afin de garder intacte mon image de Jane Eyre et son doux amour.

Extraits favoris :

« La pourpre solennelle qui revêtait le ciel à l'endroit où le soleil venait de disparaître sans apparat - il n'avait pas son cortège de nuages - s'embrasait en un point, au haut d'une colline, semblable à une fournaise dont les flammes avaient tout l'éclat du rubis, et s'étendait sur l'autre moitié du ciel, de l'horizon au zénith, en teintes de plus en plus dégradées. L'orient, d'un admirable bleu foncé, avait aussi son charme avec son modeste joyau : une étoile solitaire qui venait d'apparaître ; bientôt, la lune, encore au-dessous de l'horizon, allait ajouter à sa gloire par sa présence. »

« Il n'y avait pas dans tout le parc de coin plus abrité, plus semblable à l'Éden ; il était plein d'arbres couverts de fleurs ; un mur très élevé le séparait de la cour, d'un côté [...]. Au fond, il n'était séparé des champs solitaires que par un fossé, et l'allée bordée de lauriers qui y descendait en serpentant se terminait par un gigantesque marronnier d'Inde entouré d'un banc à sa base. Là on pouvait errer à l'abri des regards. La rosée tombait, douce comme le miel ; le silence était profond, l'obscurité, grandissante ; j'aurais passé ma vie dans cette ombreuse retraite. »

Lu dans le cadre du Challenge amoureux