Titre : L'Horloger
Éditeur : XYZ
Parution : 2014
Format : 152 pages
Résumé :
Le choix d’un ouvrage en librairie est souvent un parcours solitaire. On se promène dans les rayons, se laisse tenter par une couverture ou un titre accrocheur. En suivant ce chemin personnel, je serais probablement passée à côté du charme de L’Horloger, dont l’extérieur ne m’interpellait pas vraiment. Grâce à La Recrue du mois, ce premier contact devient un processus collectif et m'entraîne vers des rivages différents, à la rencontre d’un nouvel auteur et de son univers. Dès les premières lignes, la prose de Félix Villeneuve, bachelier en études anciennes, m’a confirmé que j'étais devant une plume unique. J’ai été transportée par ces nouvelles, où les temps anciens et actuels se mélangent avec brio.
Ce que j'ai aimé :
Philosophie, érudition, sagesse conjuguées au passé et au présent. Princesses et chevaliers attablés à un bar moderne, effleurés par un parfum espagnol ou western. Félix Villeneuve marie l'amour courtois de l'époque médiévale aux duels mexicains. Le croisement semble hétéroclite, mais il fonctionne merveilleusement bien. Un style imagé, des mots fins et un sens du rythme soutiennent ces divers tableaux. On sent bien les portraits, grâce à des textures précises et une force d'évocation poétique. Entre forêt et béton, galanterie et violence, héroïsme et douceur, se répand une magie.
Le thème du temps traverse le recueil. Cela se reflète même dans la construction des phrases, où le nouvelliste exprime une idée et son contraire, comme le balancier d'une horloge. « Quand Esperanza Lóbrego renfila ses vêtements, ce fut à la fois avec rapidité et avec grâce » ou encore « Une lumière s'alluma dans la ruelle sombre et un vacarme étouffé s'agita de l'autre côté ». Ces oppositions donnent une impression de mouvement, de va-et-vient dans un même énoncé, qui s'harmonisent bien avec le sujet.
L'auteur explore aussi la notion d'intervalle. C'est par des petites brèches, des espaces ouverts au rêve que s'insère le fantastique. Dans ces moments d'arrêt sur image, les personnages se reconstruisent ou atteignent une part plus profonde d'eux-mêmes. Ils basculent parfois dans un autre ordre de réalité, à la manière de Cortázar : « Lentement, comme la nuit s'écoule par les pores de l'horizon, goutte à goutte, jusqu'à l'aube, Esperanza glissait vers un monde différent. » La recherche de soi et l'inéluctabilité de la mort se livrent alors un combat éternel. Grâce au vaste imaginaire et à l'écriture élégante de Félix Villeneuve, Chronos dévoile ainsi son aspect noble et étoilé. Une très belle découverte !
Extrait favori :
« Alors, l'Horloger prit place sur le siège, et aussitôt, tout lui parut limpide. Son existence se dilata, s'étendit et couvrit toute chose. Les malheurs, les obstacles, les épreuves, plus rien n'avait d'importance. C'était là sa place. La plénitude. Et, alors que ses souvenirs s'effaçaient peu à peu, s'égrainant dans cette immensité qu'est l'éternité, il se fit léger et solide à la fois. »
Ce que j'ai aimé :
Philosophie, érudition, sagesse conjuguées au passé et au présent. Princesses et chevaliers attablés à un bar moderne, effleurés par un parfum espagnol ou western. Félix Villeneuve marie l'amour courtois de l'époque médiévale aux duels mexicains. Le croisement semble hétéroclite, mais il fonctionne merveilleusement bien. Un style imagé, des mots fins et un sens du rythme soutiennent ces divers tableaux. On sent bien les portraits, grâce à des textures précises et une force d'évocation poétique. Entre forêt et béton, galanterie et violence, héroïsme et douceur, se répand une magie.
Le thème du temps traverse le recueil. Cela se reflète même dans la construction des phrases, où le nouvelliste exprime une idée et son contraire, comme le balancier d'une horloge. « Quand Esperanza Lóbrego renfila ses vêtements, ce fut à la fois avec rapidité et avec grâce » ou encore « Une lumière s'alluma dans la ruelle sombre et un vacarme étouffé s'agita de l'autre côté ». Ces oppositions donnent une impression de mouvement, de va-et-vient dans un même énoncé, qui s'harmonisent bien avec le sujet.
L'auteur explore aussi la notion d'intervalle. C'est par des petites brèches, des espaces ouverts au rêve que s'insère le fantastique. Dans ces moments d'arrêt sur image, les personnages se reconstruisent ou atteignent une part plus profonde d'eux-mêmes. Ils basculent parfois dans un autre ordre de réalité, à la manière de Cortázar : « Lentement, comme la nuit s'écoule par les pores de l'horizon, goutte à goutte, jusqu'à l'aube, Esperanza glissait vers un monde différent. » La recherche de soi et l'inéluctabilité de la mort se livrent alors un combat éternel. Grâce au vaste imaginaire et à l'écriture élégante de Félix Villeneuve, Chronos dévoile ainsi son aspect noble et étoilé. Une très belle découverte !
Extrait favori :
« Alors, l'Horloger prit place sur le siège, et aussitôt, tout lui parut limpide. Son existence se dilata, s'étendit et couvrit toute chose. Les malheurs, les obstacles, les épreuves, plus rien n'avait d'importance. C'était là sa place. La plénitude. Et, alors que ses souvenirs s'effaçaient peu à peu, s'égrainant dans cette immensité qu'est l'éternité, il se fit léger et solide à la fois. »
Lu dans le cadre de La recrue du mois
Décidément, il faudra un jour qu'on règle ce problème de coûts postaux exorbitants afin de swapper ensemble ! Tu as tant de jolies perles à me faire découvrir :)
RépondreSupprimerOui, ce serait très chouette de faire un swap ensemble ! Je connais aussi une fée des anniversaires. Il paraît qu'elle aime bien faire découvrir des titres québécois ;)
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