Titre : Les souffrances du jeune Werther
Éditeur : Flammarion
Parution : 1774
Format : 182 pages
Résumé :
Dans le petit village allemand de Wahlheim, où il s'est installé pour dessiner et observer la nature, le jeune Werther tombe amoureux de Charlotte, fille de notables fiancée à un dénommé Albert, de onze ans son aîné. Au prix de mainte souffrance, il devient l'ami du couple, jusqu'à ce que cette situation intenable l'amène à partir pour Weimar. À son retour, Albert et Charlotte se sont mariés, ce qui rend la situation de Werther plus insupportable encore, à tel point qu'il finit par se suicider. Cette histoire est racontée sous forme de lettres que Werther envoie à son cher confident Wilhelm.
Ce que j'ai aimé :
Tout d'abord, j'aimerais situer cette oeuvre dans son contexte. Ce roman épistolaire de Johann Wolfgang von Goethe a été influencé par le Empfindsamkeit (sensibilité), courant littéraire opposé au rationalisme qui avait dominé la première moitié du 18e siècle. D'ailleurs, l'évocation commune d'une ode de Klopstock amorcera la complicité entre le jeune Werther et Charlotte. À son tour, Les souffrances du jeune Werther lancera le Sturm und Drang (orage et passion), mouvement exprimant la subjectivité individuelle et les émotions portées à leur maximum. De la délicatesse propre à la sensibilité, nous passons donc à la fougue des passions orageuses.
Contrairement à La Nouvelle Héloïse, par laquelle Rousseau invitait à l'élévation de l'âme par la conciliation des passions et de la vertu, Goethe promeut plutôt la passion au rang de valeur esthétique qui n'aurait plus besoin d'être transcendée par la vertu. Les troubles d'un individu tourmenté par un amour impossible, ses fièvres exacerbées, prennent le pas sur le triomphe de la vertu. Le sentiment amoureux, au lieu de se structurer en parcours où le héros parvient à dépasser ses désirs, se mire dans son tourment. En consacrant les émois de la subjectivité, Werther marque donc la fin de la visée édifiante. Ici, l'amour rime avec tragédie et excès.
Malgré cette prose magnifique qui se rapproche du poème, j'ai eu bien du mal à m'attacher à ce jeune Werther. Mon tempérament doux ne s'accorde pas avec ces élans tragiques et cette forte intensité. J'ai préféré la première partie, où Werther contemple les arbres et le ciel, soulevé par ses espoirs envers Charlotte. Lorsqu'il aspirait à l'infini, à l'expression du beau, j'ai suivi ses pas. Dès que sa joie s'est transformée en plaintes et que son souhait de liberté a pris le dessein du suicide, la connexion qui me reliait au texte s'est brisée. J'aurais tant aimé qu'il voit le soleil, là, derrière les nuages.
Extrait favori :
« Il règne dans mon âme tout entière une merveilleuse sérénité, semblable à ces douces matinées de printemps que je savoure de tout mon cœur. Je suis seul et je goûte la joie de vivre dans cette contrée qui est faite pour des âmes comme la mienne. Je suis si heureux, mon très cher, je suis à ce point plongé dans le sentiment de cette existence paisible que mon art en souffre. Actuellement je ne pourrais pas dessiner, pas même tracer un trait et pourtant jamais je n'ai été un plus grand peintre qu'en ce moment. »
Ce que j'ai aimé :
Tout d'abord, j'aimerais situer cette oeuvre dans son contexte. Ce roman épistolaire de Johann Wolfgang von Goethe a été influencé par le Empfindsamkeit (sensibilité), courant littéraire opposé au rationalisme qui avait dominé la première moitié du 18e siècle. D'ailleurs, l'évocation commune d'une ode de Klopstock amorcera la complicité entre le jeune Werther et Charlotte. À son tour, Les souffrances du jeune Werther lancera le Sturm und Drang (orage et passion), mouvement exprimant la subjectivité individuelle et les émotions portées à leur maximum. De la délicatesse propre à la sensibilité, nous passons donc à la fougue des passions orageuses.
Contrairement à La Nouvelle Héloïse, par laquelle Rousseau invitait à l'élévation de l'âme par la conciliation des passions et de la vertu, Goethe promeut plutôt la passion au rang de valeur esthétique qui n'aurait plus besoin d'être transcendée par la vertu. Les troubles d'un individu tourmenté par un amour impossible, ses fièvres exacerbées, prennent le pas sur le triomphe de la vertu. Le sentiment amoureux, au lieu de se structurer en parcours où le héros parvient à dépasser ses désirs, se mire dans son tourment. En consacrant les émois de la subjectivité, Werther marque donc la fin de la visée édifiante. Ici, l'amour rime avec tragédie et excès.
Malgré cette prose magnifique qui se rapproche du poème, j'ai eu bien du mal à m'attacher à ce jeune Werther. Mon tempérament doux ne s'accorde pas avec ces élans tragiques et cette forte intensité. J'ai préféré la première partie, où Werther contemple les arbres et le ciel, soulevé par ses espoirs envers Charlotte. Lorsqu'il aspirait à l'infini, à l'expression du beau, j'ai suivi ses pas. Dès que sa joie s'est transformée en plaintes et que son souhait de liberté a pris le dessein du suicide, la connexion qui me reliait au texte s'est brisée. J'aurais tant aimé qu'il voit le soleil, là, derrière les nuages.
Extrait favori :
« Il règne dans mon âme tout entière une merveilleuse sérénité, semblable à ces douces matinées de printemps que je savoure de tout mon cœur. Je suis seul et je goûte la joie de vivre dans cette contrée qui est faite pour des âmes comme la mienne. Je suis si heureux, mon très cher, je suis à ce point plongé dans le sentiment de cette existence paisible que mon art en souffre. Actuellement je ne pourrais pas dessiner, pas même tracer un trait et pourtant jamais je n'ai été un plus grand peintre qu'en ce moment. »
Je garde un souvenir ému et marquant de ce roman épistolaire que j'ai lu lorsque j'étais adolescente et donc, moi-même, un peu dans les mêmes considérations passionnées/tragiques que le protagoniste ! Je ne sais pas ce que j'en penserais aujourd'hui.
RépondreSupprimerJe crois aussi que j'aurais plus apprécié cette lecture à l'adolescence. Cette œuvre de jeunesse de Goethe transmet bien l'intensité de cet âge. J'ai bien aimé la phase radieuse de la première partie, mais la suite relève plutôt du désenchantement. C'était trop lourd, dense et tragique pour une éternelle optimiste comme moi :) Mais, je comprends le contexte. À une époque où les sentiments étaient refoulés par le rationalisme, ce ton lyrique a dû avoir un effet très libérateur !
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