Titre : La Nouvelle Héloïse, tome I et II
Éditeur : Gallimard
Parution : 1761
Format : 1152 pages
Résumé :
Roman épistolaire publié en 1761, La Nouvelle Héloïse nous transporte au pied des Alpes, sur les rives du lac Léman. Le jeune Saint-Preux, issu d'un milieu modeste, est chargé de l'éducation de Julie, la fille du baron d'Étange. Comme dans l'histoire d'Abélard et Héloïse, le précepteur et l'élève s'éprendront l'un de l'autre. Éloignés par leur situation sociale, ils devront cacher leur relation, jusqu'à ce que Saint-Preux soit contraint de partir sur les ordres du père de Julie.
En exil, Saint-Preux visite Paris et Londres. Il y reçoit une longue lettre de Julie, lui annonçant qu'elle a épousé M. de Wolmar, à qui ses parents l'avaient destinée depuis plusieurs années. Désespéré, Saint-Preux fait le tour du monde, tandis que Julie s'aperçoit que le mariage ne lui apporte pas le bonheur attendu. À son retour, Saint-Preux est invité par M. de Wolmar, à qui Julie a raconté son passé, à s'installer à la campagne avec eux. Les sentiments de Saint-Preux et Julie ont évolué vers une forme se rapprochant de l'amitié. Toutefois, le risque d'une trahison reste toujours présent.
Ce que j'ai aimé :
Douceur, tendresse, respect mutuel, honnêteté, voilà les mots qui me viennent en tête pour qualifier la relation des deux amants. À travers ces lettres, nous suivons l'évolution d'un premier amour qui traverse le temps, malgré les voyages et un mariage de raison. Il y a certes plusieurs longueurs, mais l'idéal des héros fait qu'on s'y attache peu à peu. Ils se disent tout, se pardonnent tout et ramènent l'autre à la prudence, afin de maintenir leur belle amitié.
Premièrement, je crois que le véritable amour a cet avantage aussi bien que la vertu, qu'il dédommage de tout ce qu'on lui sacrifie, et qu'on jouit en quelque sorte des privations qu'on s'impose par le sentiment même de ce qu'il en coûte et du motif qui nous y porte.
La Nouvelle Héloïse relève autant du roman d'idées que du roman d'amour. Grâce à cette intrigue sentimentale, le philosophe Jean-Jacques Rousseau aborde la possibilité de concilier la passion et la vertu. Longtemps considéré comme opposé à la quête de sagesse, l'amour s'introduit dans le débat philosophique. Contrairement à Manon Lescaut, où la passion entraînait sur les chemins du vice, Rousseau entrevoit la potentialité qu'elle élève l'homme à la vertu.
Le dilemme opposant la passion et la vertu ne se pose donc plus, car ces forces sont perçues comme les figures complémentaires d'une même sensibilité. Parlant de sensibilité, le style de Rousseau contient des élans lyriques qui pourront sembler maniérés pour le lecteur d'aujourd'hui. Mais, ce penchant qui célèbre le sentiment amoureux plutôt que la retenue ou le renoncement a été capital dans l'histoire littéraire. Ce courant préromantique va permettre, au 18e siècle, d'affirmer la priorité des émotions sur les rigueurs sociales dominantes et d'enfin laisser libre cours à la voix du cœur.
Extrait favori :
En exil, Saint-Preux visite Paris et Londres. Il y reçoit une longue lettre de Julie, lui annonçant qu'elle a épousé M. de Wolmar, à qui ses parents l'avaient destinée depuis plusieurs années. Désespéré, Saint-Preux fait le tour du monde, tandis que Julie s'aperçoit que le mariage ne lui apporte pas le bonheur attendu. À son retour, Saint-Preux est invité par M. de Wolmar, à qui Julie a raconté son passé, à s'installer à la campagne avec eux. Les sentiments de Saint-Preux et Julie ont évolué vers une forme se rapprochant de l'amitié. Toutefois, le risque d'une trahison reste toujours présent.
Ce que j'ai aimé :
Douceur, tendresse, respect mutuel, honnêteté, voilà les mots qui me viennent en tête pour qualifier la relation des deux amants. À travers ces lettres, nous suivons l'évolution d'un premier amour qui traverse le temps, malgré les voyages et un mariage de raison. Il y a certes plusieurs longueurs, mais l'idéal des héros fait qu'on s'y attache peu à peu. Ils se disent tout, se pardonnent tout et ramènent l'autre à la prudence, afin de maintenir leur belle amitié.
Premièrement, je crois que le véritable amour a cet avantage aussi bien que la vertu, qu'il dédommage de tout ce qu'on lui sacrifie, et qu'on jouit en quelque sorte des privations qu'on s'impose par le sentiment même de ce qu'il en coûte et du motif qui nous y porte.
La Nouvelle Héloïse relève autant du roman d'idées que du roman d'amour. Grâce à cette intrigue sentimentale, le philosophe Jean-Jacques Rousseau aborde la possibilité de concilier la passion et la vertu. Longtemps considéré comme opposé à la quête de sagesse, l'amour s'introduit dans le débat philosophique. Contrairement à Manon Lescaut, où la passion entraînait sur les chemins du vice, Rousseau entrevoit la potentialité qu'elle élève l'homme à la vertu.
Le dilemme opposant la passion et la vertu ne se pose donc plus, car ces forces sont perçues comme les figures complémentaires d'une même sensibilité. Parlant de sensibilité, le style de Rousseau contient des élans lyriques qui pourront sembler maniérés pour le lecteur d'aujourd'hui. Mais, ce penchant qui célèbre le sentiment amoureux plutôt que la retenue ou le renoncement a été capital dans l'histoire littéraire. Ce courant préromantique va permettre, au 18e siècle, d'affirmer la priorité des émotions sur les rigueurs sociales dominantes et d'enfin laisser libre cours à la voix du cœur.
Extrait favori :
« J'ai parcouru les deux hémisphères ; j'ai vu les quatre parties du monde ; j'en ai mis le diamètre entre nous ; j'ai fait le tour entier du globe et n'ai pu vous échapper un moment. On a beau fuir ce qui nous est cher, son image plus vite que la mer et les vents nous suit au bout de l'univers, et partout où l'on se porte avec soi l'on y porte ce qui nous fait vivre. »
Lu dans le cadre du Challenge amoureux
Très franchement, tu m'impressionnes ! Tu suis avec une assiduité louable la liste des lectures conseillées pour ton UE sans déroger d'un titre et tu parviens, en outre, à lire en une semaine ce pavé de Rousseau réputé terriblement ennuyeux ! Wahou ! Comment fais-tu ? Je t'admie !
RépondreSupprimerPour ma part, je l'avais acheté il y a une grosse dizaine d'années, avec beaucoup d'autres classiques de philosophie, pour finalement ne jamais le lire. Il n'est pas trop tard, tu me diras. Mais j'avoue que les plus de mille pages ne m'incite pas trop... A choisir, je préfèrerais me lancer dans les mille pages des Misérables de Hugo ou dans celle d'Anna Karénine !
Mais, encore une fois, bravo à toi : ton billet est très intéressant et des plus éclairés !
Merci Lili. Je me posais également la même question. Pourquoi avoir dévoré ces mille pages dans un style qui n'a pas très bien vieilli ? Les réflexions de Rousseau m'intéressent, car mon père m'en a beaucoup parlé dans mon enfance. Certains passages sur la nature et la liberté m'ont particulièrement touchée. La liberté, c'est aussi celle de choisir ce qui nous plaît, de suivre son intuition, alors si ce roman ne te parle pas, il ne faut pas forcer les choses :)
Supprimer