Titre : Arvida
Éditeur : Le Quartanier
Parution : 2011
Format : 315 pages
♥
Résumé :
Ce recueil de nouvelles est peuplé de créatures étranges, de forêts et de souvenirs de famille. Des histoires réconfortantes comme un gâteau chaud et d'autres, plus rauques, comme un lièvre qu'on vient de plumer.
C'est un peu mon Arvida à moi, mais pas tout à fait non plus, car Dieu sait qu'à Arvida, les sources de racontage sont multiples et pas toujours vérifiables.
Ce que j'ai aimé :
-Je dois avouer ne pas être très objective quand il est question du Saguenay, une région où j'ai habité durant mes études, et que j'aime beaucoup. J'ai encore des liens très proches avec des gens là-bas et j'y retourne à chaque année. Un lieu où la visite est toujours accueillie avec un bon café. Un endroit chaleureux où les valeurs de solidarité sont importantes. Je garde de précieux souvenirs du temps que j'ai passé dans ce beau coin de pays.
-Tout récemment, une personne qui m'est très chère est décédée de la SLA, la sclérose latérale amyotrophique. Samuel Archibald parle de cette maladie dans sa nouvelle Foyer des loisirs et de l'oubli, car son grand-père en était atteint. Ça m'a ébranlée, car c'est une maladie rare et à ce jour incurable.
-Pour revenir au recueil, c'est donc sans objectivité que je vous en parle, car je me suis sentie très proche de certaines histoires. Le plaisir que prend l'auteur à écrire et raconter ces fables mystérieuses est clairement perceptible. J'imagine facilement les feuilles pleines de ratures, les recommencements, pour arriver à extirper, du creux de son imaginaire, des histoires singulières. Comme une marmotte, il creuse les mythes, les histoires de pêches et de clochers. Il fouille, jusqu'aux profondeurs des êtres et parfois, ce qui en ressort est troublant.
-Certains passages font penser à des films d'horreur japonais, avec des petits djinns et des fantômes. Il y a aussi ce lien, entre un père et un fils, qui revient souvent.
-Pour moi, c'est un recueil sur les croyances. Quand il est question de croyances, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux, car ces croyances sont souvent ancrées en nous. Elles sont viscérales et semblent remonter au début des temps, inexplicablement. Voilà selon moi, ce qui fait toute la force des histoires d'Arvida.
« L'année suivante, mon grand-père alla consulter le docteur pour une douleur au pouce et apprit qu'il était atteint d'une sclérose latérale amyotrophique, maladie dégénérative qui le condamnait à brève échéance. Il pleura beaucoup et passa beaucoup de temps durant les années suivantes assis dans son fauteuil à faire des chapelets. On raconte qu'un petit garçon restait presque en permanence à côté de lui et l'aidait à trouver la bonne position dans laquelle déposer sur le pouf ses jambes ankylosées. Je n'en conserve aucun souvenir, mais le petit garçon, c'était moi. »
« En finissant vers deux heures du matin elle appelait Paul du bistro pour qu'il vienne à sa rencontre. Ils s'apercevaient de très loin l'hiver au milieu des tempêtes de neige et sur quelques centaines de mètres ils apparaissaient et disparaissaient au regard de l'autre dans de grands nuages de poudrerie qu'ils soulevaient eux-mêmes. [...] À ceux qui restent en dedans quand il fait mauvais dehors le grand amour est interdit. »
Lettre A pour le challenge ABC Babelio
Hon tu vois, moi j'ai abandonné la lecture de ce recueil. Pas prête à le lire peut-être ;-)
RépondreSupprimerSuzanne : Les avis semblent mitigés, en effet, sur ce livre.
RépondreSupprimerMoi, j'ai beaucoup aimé. Peut-être car ça se collait à une ville que je connais bien. J'avais cette curiosité : voir si j'allais reconnaître la ville d'Arvida, voir comment l'auteur s'en inspire.
Mais je peux comprendre que ce ne soit pas unanime. Il y a un aspect dur, même violent, dans ces nouvelles.