Titre : La fiancée américaine
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2012
Format : 557 pages
Prélude :
Dans cette saga familiale d'Éric Dupont, il est souvent question de l'opéra Tosca de Puccini. J'ai eu donc envie de vous présenter son roman en trois actes.
Acte I - La fabuleuse
Le Cheval Lamontagne entre en scène. On le retrouve tandis qu'il raconte l'histoire de la lignée Lamontagne à ses enfants.
Leur grand-mère Madeleine, venue des États-Unis avec ses beaux yeux sarcelle, unit sa destinée au grand Louis-Benjamin en 1918. Fraîchement débarquée à Fraserville, elle conquit tout le patelin avec ses délicieuses crêpes au sirop. Quelques mois plus tard, elle accoucha de Papa Louis en pleine messe de minuit. Ce dernier devint l'homme fort le plus célèbre de Rivière-du-Loup. Il exhiba ses muscles dans toute l'Amérique, avant de partir pour la guerre de 39-45. Puis, il reviendra s'installer sur le bord du fleuve, où il ouvrira un salon funéraire. Bientôt, les enfants suivront, au compte de trois : Mado, Marc et Luc.
Le Cheval Lamontagne ne soulève plus de poids lourds, mais il a un talent de conteur indéniable. Cette première partie est pleine de fantaisie et nous fait découvrir une brochette de personnages plus grands que nature. Fleurant bon le conte et le légendissime, cette amorce pleine d'humour propulse le lecteur dans un univers coloré, arrosé au gin et à l'eau bénite.
Acte II - L'épistolaire
Pour ne pas vous dévoiler l'histoire, je resterai vague sur certains détails, mais je peux vous dire qu'une portion du roman est présentée sous forme de lettres. Les unes, en partance d'Allemagne, et les autres, en provenance de Rome.
Nous sommes en 1999, à l'approche d'un nouveau millénaire. Un siècle a défilé devant nos yeux. En Allemagne, nous ferons la connaissance de Magda Berg, une vieille prussienne adepte de bons rieslings et d'opéra. Insérés dans cette correspondance, nous trouverons trois cahiers racontant sa vie, meurtrie par la guerre et une importante peine d'amour. Ces passages apportent un côté plus dramatique au roman. Comme je ne suis pas friande d'histoires de guerre, j'ai un peu moins raffolé de ces chapitres, mais je dois reconnaître qu'ils sont bien écrits.
À Rome, un film se prépare sur l'opéra de Tosca, par un metteur en scène excentrique. Ce même opéra, que nous avons aperçu à quelques reprises auparavant. En fait, ce bouquin est truffé de clins d'oeil créant des ponts entre les différents lieux et les différentes époques.
Acte III - La tragédienne
Ce sont les retrouvailles, l'apothéose, l'amalgame des différentes pièces du casse-tête. Des révélations, des surprises. C'est dans ce troisième acte que les derniers coups de pinceau sont portés à ce monumental portrait de famille. J'en ressort avec quelques gouttes de sueur au front, avec cette impression d'avoir lu plusieurs livres en un seul, et surtout fascinée par le génie de l'auteur qui sait manier les destins comme un virtuose.
Extraits favoris :
« Prétendre que Madeleine-la-Mère avait élevé le petit tout seul serait mentir. Pour faire un colosse de cette taille, il faut tout un village. »
« Le rire de la religieuse fit rougir une pivoine. »
« Puis, la nouvelle de son arrivée s'était mise à remonter les rues de la ville. La rumeur était partie du coin de l'église Saint-Patrice, puis, de bouche à oreille, de boutique en garage, de commère en mémère, avait fait son chemin vers le haut de la ville en remontant la rue Lafontaine comme un saumon remonte les rapides de la rivière où il est né pour y frayer et mourir. »
Comme je suis 250ième pour le lire à la biblio, je vais le mettre sur la liste du Père Noël!!
RépondreSupprimer250...ça commence à être long. Mais j'y vois aussi un bel intérêt pour la littérature québécoise, et ça j'aime :)
SupprimerJ'espère que le père Noël te l'apportera sous le sapin, ma chère Jules. Avec des surprises pour ton petit loup :)
Moi aussi assez loin dans la liste d'attente alors j'espère, tout comme Jules, que le père noël va passer. ;-)
RépondreSupprimerJe te le souhaite aussi, douce Suzanne :)
SupprimerJ'ai l'intention de le lire pendant les vacances de Noël. La référence à Tosca déjà me le rend encore plus sympathique :)
RépondreSupprimerOui, tu trouveras plusieurs références à l'opéra. Il mentionne aussi Madame Butterfly, mais c'est surtout Tosca qui se démarque.
RépondreSupprimerBonne lecture, chère musicienne...et je te souhaite aussi un bon temps des fêtes.
Moi aussi j'ai apprécié ces multiples références à Tosca, même si c'est un opéra auquel je suis peu familière.
RépondreSupprimerJ'ai noté aussi de nombreuses références à la scène de la mort de la Vierge, y compris la naissance de Louis dans l'église, avec les deux anges comme dans le tableau!
Ah mais oui, dis-donc, je n'avais pas remarqué !
RépondreSupprimerC'est bien agréable toutes ces références :)
Super, super ! Je viens de le terminer, quelle histoire ou quelles histoires !! Ne passez pas à côté !
RépondreSupprimerClaire Jeanne de www.les2bouquineuses.canalblog.com
Merci pour votre visite et votre enthousiasme Claire Jeanne :) J'ai beaucoup aimé votre billet et votre photo prise avec le livre !
SupprimerJ'ai retenu ta chronique musicale précieuse. Je la donnerai en lien en parlant de 'La fiancée', le 27 septembre.
RépondreSupprimerQuelle belle attention ! Merci Lou pour votre passage. J'irai lire vos mots sur cette fiancée aux yeux sarcelle. Bonne lecture :)
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