16 janvier 2014

Fleurs au fusil

Auteur : Marjolaine Deschênes
Titre : Fleurs au fusil
Éditeur : La Peuplade
Parution : 2013
Format : 176 pages

Résumé :

Poète, chercheure et enseignante, Marjolaine Deschênes est titulaire d'une maîtrise en philosophie et d'un doctorat en littérature. Son premier roman, Fleurs au fusil, voyage au gré de ces multiples sphères et incorpore plusieurs de ses inspirations, allant de Jean-Jacques Rousseau à Johnny Cash. Il met en scène Viviane Videloup, une écrivaine déchirée entre théorie littéraire et liberté sauvage.

Ce que j'ai aimé :

Parsemé de phrases magnifiquement ciselées, cet ouvrage avait tout pour me plaire. Il contenait de belles promesses, telles un imaginaire décoiffant ou le regard tendre d'une mère envers sa fille. J'ai tenté tant bien que mal de m'accrocher à ces élans, mais les contradictions inhérentes au récit sont venu briser le souffle de ma lecture.

Ruptures de ton, personnages éphémères, cruauté côtoyant la beauté, j'ai été plutôt décontenancée par cette histoire, cherchant continuellement une assise. Passant de « ces affects relèvent d'un solipsisme » à « Marcel, comment as-tu pu me trahir ainsi, christ d'orignal ? », je ne savais plus où me situer en tant qu'observatrice de cette narration. J'ai eu également de la difficulté à passé outre ce ballottement entre l'expression de sentiments forts et l'intellectualisation de ceux-ci.

Heureusement, la poésie est très présente et superbement maîtrisée, jetant « des fleurs aux quatre coins du quotidien », et me reliant à cet univers langagier qui m'est plus familier que les théories de Kant. Je surveillerai son prochain opus, en espérant qu'il soit moins dispersé, car cette force poétique laisse présager de puissantes avenues.

Extrait favori :

« Le dos cambré sur le parapet, la tête oscillant dans le vide, nous avons ri très fort. Ma main retenait son crâne d'aller se fracasser au sol. Mes doigts devenaient ses cheveux. Fleure, assise au bord du vide, écorchait mon torse, ma peau. Le carillon éclatait de la vue que nous donnait à l'envers l'horizon. »

Lu dans de le cadre de La recrue du mois


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