13 mars 2015

Paul et Virginie

Auteur : Bernardin de Saint-Pierre
Titre : Paul et Virginie
Éditeur : Livre de Poche
Parution : 1787
Format : 348 pages

Résumé :

L'homme que Madame de La Tour a épousé en secret est mort, la laissant veuve et enceinte sur l'île de France (désormais île Maurice), où elle donnera naissance à Virginie. Dans cet archipel éloigné de la civilisation, elle se lie d'amitié avec Marguerite, mère de Paul, qui est venue y élever cet enfant né hors mariage. Les deux femmes vivent simplement, en marge de la société, entourées de paysages tropicaux. Leurs bambins grandissent ensemble comme frère et soeur. À l'adolescence, un amour naît entre Paul et Virginie, mais la jeune fille est envoyée chez sa tante à Paris. Ce voyage justifié par la promesse d'un héritage marque le début de leurs malheurs.

Ce que j'ai aimé :

Ce roman de type pastoral et exotique avait tout pour me plaire. Il regorge d'une mine d'informations sur la flore et la géographie de l'île Maurice. Sous l'influence de Rousseau, on y retrouve le débat entre les vertus naturelles et la corruption sociale. Le problème est que cette opposition débouche sur des contradictions. D'une part, les pratiques esclavagistes sont dénoncées par l'auteur. D'autre part, le monde égalitaire dont rêvent les deux mères ne prévoit aucune abolition de l'esclavage. D'ailleurs, les enfants croient faire une bonne action en demandant au maître d'une esclave fugitive de la gracier, mais le résultat est que cette femme retourne dans la plantation. J'ai été profondément dérangée par ce paradoxe, qui semble découler d'une vision occidentale et colonialiste du monde. Bernardin de Saint-Pierre prône la pureté d'une vie à l'écart des influences européennes, mais il défend aussi leurs apports sur le plan des lettres et de la sagesse. Ses propos mènent à une aporie.

En ce qui concerne le motif amoureux, on y remarque certaines constantes : prédestination des amants, épreuve de la séparation, recherche d'un lieu idyllique. Le destin de Paul et Virgine fait écho aux grands mythes, grâce à l'évocation d'un amour condamné et aux accents tragiques des récits de naufrage. De nouveau, il s'y glisse une ambiguïté. La relation gémellaire des deux héros crée un malaise lorsqu'un sentiment amoureux se développe. Quelques passages rappellent l'interdit de l'inceste et teintent leur désir de culpabilité. En somme, j'ai apprécié ce livre pour ses descriptions de la nature, mais j'ai trouvé ses principes moraux plutôt douteux.

Extrait favori :

« Il avait disposé ces végétaux de manière qu'on pouvait jouir de leur vue d'un seul coup d'œil. Il avait planté au milieu de ce bassin, les herbes qui s'élèvent peu, ensuite les arbrisseaux, puis les arbres moyens, et enfin les grands arbres, qui en bordaient la circonférence ; de sorte que ce vaste enclos paraissait de son centre comme un amphithéâtre de verdure, de fruits et de fleurs, renfermant des plantes potagères, des lisières de prairies, et des champs de riz et de blé. »

Lu dans le cadre du Challenge amoureux


2 commentaires:

  1. Il ne me tentait déjà pas avant ; il me tente encore moins maintenant ^^

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    1. Tu peux passer ton tour sans souci ! Bonne fin de semaine Lili :)

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