12 août 2012

Zara ou la mer Noire

Auteur : Sylvain Trudel
Titre : Zara ou la mer Noire
Éditeur : Quinze
Parution : 1993
Format : 121 pages

Résumé :

Un jeune pèlerin cherche à atteindre la mer Noire, afin d'y recevoir une révélation divine. 

Il traverse les villes de France, d'Italie, de Grèce et de la Turquie en espérant que la bonté et l'humilité trouvent place en son coeur. Des visions mystiques et des civilisations anciennes l'inspirent dans cette quête où se mêlent les voix de Saint Augustin, de Lao Tseu et de poètes persans.

Malgré tout le chemin parcouru, le jeune marcheur a l'impression que l'envie et l'égoïsme le rattrapent, peu importe où il se trouve. Il se voit comme un imposteur ayant vécu sans amour. C'est donc un voyage intérieur entre les forces du bien et du mal que nous raconte Sylvain Trudel, sous forme d'un délire exalté teinté d'exotisme.

Ce que j'ai aimé :

-L'univers de Sylvain Trudel m'intrigue. Je suis attirée par ses livres comme un papillon de nuit vers la lumière. Oui, c'est sombre parfois, mais j'y retrouve toujours une imagination bouleversante et des phrases polies comme des joyaux lumineux. J'y ressens un vent de liberté, des grands espaces, une certaine folie. Avec Zara, le romancier signe une oeuvre audacieuse, surréaliste, proche de l'écriture automatique. 

-Zara est le nom d'une jeune fille turque que le promeneur croise dans l'autobus vers Trébizonde. Envoûté par ses grands yeux sombres, il se demande : « Si c'était elle... », la messagère des anges. 

-J'ai bien aimé les descriptions des bédouins, des enfants et des paysages orientaux. Mystère, couleurs et poésie se donnent rendez-vous. Un riche vocabulaire déploie sa litanie de mots bohèmes : atoll, caravansérail, filanzane. Il est évident que l'écrivain se passionne pour la planète, ses légendes et sa diversité. Cela m'a donné le goût de lire les Lettres Persanes de Montesquieu, histoire de faire le même trajet, mais en sens inverse.

Extraits favoris :

« La vapeur des théières bosselées embrumait des visages de nomades. La lueur des tisons éclairait leurs doigts cérémonieux, ocrés par le safran des riz et parfumés par les aromates qui s'exhalaient de l'agneau embroché. Nourritures de guerriers, thé noir des dieux. »

« Les enfants sont des dieux athées. Je les regarde rire, mais de loin, pour n'écourter aucune joie. Je les trouve si beaux, ces petits râpés de lendemain d'épouillage ! »

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