Auteur : Suzanne Myre
Titre : Le peignoir
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2005
Format : 175 pages
Résumé :
Suzanne Myre nous offre ici un recueil de 6 nouvelles, toutes plus délectables les unes que les autres.
Dans « Gingembre salvateur », le parfum subtil et énigmatique d'un collègue de travail va réveiller l'éros de la narratrice, qui n'en peut plus de sentir la fragrance trop prononcée de son copain.
Dans « Le peignoir », un couple se rend dans un spa et, malgré un départ difficile, l'ambiance psychédéliquement guindée de l'endroit stimulera l'inspiration de la femme pour sa prochaine toile.
Dans « La massothérapeute », une célibataire au bord de la crise de nerfs suit les conseils santé de sa massothérapeute jusqu'à ce qu'elle réalise que celle-ci débouche des canettes de Cream Soda en cachette. Une satire croustillante, un pur délice !
Ce que j'ai aimé :
-Ce livre tombe juste à point. J'avais le goût de me détendre. J'ai dévoré ce recueil en quelques heures par un beau samedi après-midi et quand je l'ai refermé, je me suis dit : Mon doux, que ça fait du bien. C'est une lecture qui nous porte à rire de nos petits travers et de nos imperfections. L'humour et l'autodérision de l'auteure sont contagieux. Suzanne Myre est une vraie clown, qui n'est pas portée sur la censure et qui nous surprend par son sens de la répartie et son imaginaire débordant.
-J'aime le regard que l'auteure porte sur le quotidien. Elle part d'un fait banal et elle en extirpe le jus pour nous servir le tout apprêté façon Myre, avec son style bien à elle. J'aime aussi les thèmes qu'elle aborde : nos rapports avec les autres, nos envies, nos préjugés, la prétention, les masques. Une observatrice, avec un côté enfantin et cynique bien assumé.
-Que ce soit l'odorat par le parfum au gingembre, le goût par les biscuits chocolat-menthe, le toucher par la douceur du peignoir, l'ouïe par le bzzzz du maringouin, tous les sens sont interpellés dans ses histoires. Ça transpire la vie de partout.
Extraits favoris :
« J'ai organisé mes yeux dans leur version « je sais reconnaître une péteuse quand j'en sens une » et je les ai pointés sur madame Savoie jusqu'à ce que tous les regards se dirigent vers elle. [...] J'adore ces rares moments où mes capacités olfactives surnaturelles me transforment en justicière. »
« Seule face à l'immense amoncellement de tubercules de gingembre, je me suis emparée d'un gros morceau et je l'ai regardé avec amusement. Il ressemblait à un bonhomme musclé, muni de membres déformés, gonflés aux stéroïdes. Je l'ai fendu en deux et j'ai frotté la moitié humide et odorifante contre mon nez. »
« D'un commun accord, nous avons pris un moment pour enregistrer mentalement l'ensemble de la scène. Absolument surréaliste. J'étais ravie à la vue de ces tables luxueusement dressées pour des clients vêtus de robes de chambre, comme si de rien n'était. »
« J'ai refusé pendant des jours de me laver la main gauche. Je dormais la patte en l'air de peur que l'encre ne déteigne sur les draps. De toute ma vie, cet autographe a été mon seul et unique tatouage. »
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