Auteur : Raymond Bock
Titre : Atavismes
Éditeur : Le Quartanier
Parution : 2011
Format : 231 pages
Résumé :
Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Nombre de questions soulevées par le recueil de nouvelles Atavismes, qui revisite le Québec d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Le narrateur, en héritant de la maison de ses parents à St-Jean-sur-Richelieu, va arpenter les archives de ses ancêtres, prédisposant son imaginaire à une remontée dans le temps biscornue. Les débuts de la Nouvelle-France. La lutte des patriotes. Quête des origines qui, sans tomber dans le folklore, est portée par une plume moderne et incisive.
Le Québec actuel est mis en scène par une génération désillusionnée, en manque de repères, qui se tourne vers le petit clan que forment la famille ou les amis pour trouver un sens à la suite du monde. Entre souvenirs d'enfance et violence, entre souveraineté et désespoir, on aborde les combats du quotidien et la transmission du patrimoine culturel entre les générations.
Le thème de la révolution est reprise dans le Québec du 23e siècle où un groupe de militants tente de sauver les tableaux de peintres québécois, exposés au Musée des arts canadiens, pour les déménager en lieu sûr. C'est une comédie noire où les francophones sont maintenant en minorité dans la province et où Hydro-Québec a été renommée la North-Eastern Power Corporation.
Ce que j'ai aimé :
-La grande force du recueil de Raymond Bock est d'osciller habilement entre les époques. Malgré les différences dans le style, le tout reste cohérent et montre bien la polyvalence de l'auteur. De courtes nouvelles, qui nous ébranlent comme des coups de poing, avec des finales bien mordantes.
-Un aspect historique et sociologique qui, sans alourdir le texte, est source d'inspiration et de propulsion. On ressent la curiosité de l'auteur pour l'histoire du Québec. Comme un enfant auquel on cache un secret, il s'efforce à fouiller, retrouver et inventer l'essence de ces aïeux édentés, bâtisseurs, assoiffés de forêts et de liberté. En ce sens, ce recueil a plusieurs points communs avec Arvida, de Samuel Archibald.
-J'ai particulièrement bien aimé le Raton qui raconte le huis clos d'un couple, en plein hiver, avec leur nouveau bébé. Et Le ver, un délire absurde où la nature reprend possession d'une ancienne maison, trouant les murs de branches hirsutes, et où le personnage principal finit par regagner la terre, transformé en énorme lombric.
Extraits favoris :
« Quand tout cela aura monté cristal par cristal au-dessus de mon toit, j'éteindrai les lumières et me coucherai au milieu du salon. »
« On sort jamais. On attend demain, peut-être qu'il fera plus chaud. Ça va être le printemps, c'est ce qu'a annoncé la blonde à la télé. [...] C'est triste un hiver froid, mais c'est normal. »
« Rien ne nous appartient en propre que la lenteur, il ne faut pas l'oublier. »
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