Titre : Le goût âpre des kakis
Traduction : Christophe Balaÿ
Éditeur : Zulma
Parution : 2009
Format : 212 pages
Résumé :
À pas feutrés, on ose un premier regard dans l'embrasure de la porte. On hume le fumet d'un ragoût d'agneau aux noix et à la grenade. Petit à petit, on est ailleurs, dans l'arôme délicat et élégant d'une maison de Téhéran. Mais si on s'infiltre plus loin, jusque dans les pensées de ces femmes iraniennes, on comprend la portée universelle de ces nouvelles. Zoyâ Pirzâd visite le quotidien de couples qui s'unissent et se défont, partagés entre modernité et traditions. Loin des clichés, nous sommes invités à découvrir la vie persane contemporaine. Un joli recueil, tout en discrétion et en subtilité.
Ce que j'ai aimé :
Ce que j'ai aimé :
-Un livre qui plaira aux gourmandes de ce monde. La cuisine iranienne y trouve une place d'honneur. Fines herbes, citron, pistaches. Sans oublier le thé et les baklavas bien mielleux. Une lecture qui stimule les papilles.
-On se retrouve souvent dans l'intimité d'un lieu, que ce soit à l'intérieur d'un appartement, d'une chambre d'hôtel, d'une maison ou d'un restaurant. On est témoin des sentiments qui prennent naissance entre ces murs, des gestes du quotidien. Les états d'âmes sont suggérés, enveloppés de pudeur. Il suffit de peu de mots pour comprendre les enjeux qui s'y jouent.
-Les femmes sont multiples : l'une d'elle désire miser sur sa carrière et se fait reprocher sa négligence aux tâches de la maison, tandis qu'une autre est mariée à un artiste qui aimerait la voir être plus créative. Des portraits diversifiés, loin de l'image typique que nous véhiculent les médias.
-Ce que j'ai préféré dans ce recueil de nouvelles, c'est la manière dont le temps s'écoule. Il y a une respiration entre les paragraphes. Au sein d'un même texte, on fait des sauts dans le temps, on revient en arrière, on avance de quelques jours. Bien maîtrisé et très chouette !
Extraits favoris :
« Les soirs d'été, Ebrahim arrosait la cour, étendait des djadjims sur les banquettes en bois, apportait le samovar. Golbanou préparait le thé, jetait des fleurs de jasmin dans le vase du narguilé décoré aux armes du père de Madame, un souvenir très cher comme tous ceux qui lui rappelaient son père. »
« Leila plongea la tête dans le placard : à droite étaient pendus les vêtements d'Ali, à gauche une série de cintres vides. Elle retira la tête, referma la porte du placard. Elle se baissa pour fermer sa valise. Regarda par la fenêtre : dans le terrain vague, une chienne était entourée de tous ses chiots ; elle aboyait en direction d'un autre chien, un peu plus loin.
-Tu es prête ? demanda Roya.
-Oui, ca y est. »
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