Titre : La belle amour humaine
Éditeur : Leméac/Actes Sud
Parution : 2011
Format : 170 pages
♥
Résumé :
Sur les routes d'Haïti, une voiture se dirige vers Anse-à-Fôleur, un petit village de pêcheurs au Nord-Ouest de l'île. À son bord, Thomas, un chauffeur et guide touristique, ainsi qu'Anaïse, une jeune européenne à la recherche de souvenirs reliés à son père. Lors de ce voyage, Thomas lui racontera son quotidien, la beauté de son pays et l'hospitalité des gens de son village.
Dans ce roman magnifique, Lyonel Trouillot nous invite à écouter, à aller à la rencontre de l'autre comme on rentre à la maison, avec respect et amitié.
Ce que j'ai aimé :
-La sagesse et la lucidité de Thomas, fortes et solides comme deux piliers qui aident à garder le cap. Thomas nous guide véritablement dans son pays, par son regard qui lève le voile sur l'hypocrisie d'un sourire, sur la rudesse d'un préjugé. Des confidences sur ces touristes qui viennent « matérialiser leurs fantasmes » et sur les mieux-nantis de l'île qui convoitent plus que leur juste part.
-Les questions philosophiques qui nous portent à réfléchir sur notre place dans le monde, sur la valeur des rencontres humaines. Comme le dit si bien son vieil oncle, « toute personne devrait pouvoir être l'aide-bonheur d'une autre personne » dans cette belle aventure d'amour humaine.
-Les sous-entendus, le mystère dans la nuit assoupie, la lenteur des gestes. Cette belle scène sous les étoiles, à la lueur des bougies et au rythme des chants créoles. La sensualité, la mer. Cette écriture bruissante qui nous emporte dans son courant fluide. Un propos réaliste et humaniste qu'on gagne à découvrir.
Extraits favoris :
« S'ils te demandent à quoi cela sert de découvrir l'astuce par laquelle le lait qui n'a pas de jambes s'arrange pour grimper jusqu'au coeur de la noix de coco, c'est qu'ils souhaitent que tu comprennes que peu de choses méritent qu'on en saisisse les origines, les pourquoi et les conséquences. Qu'il est des faits sans importance qui ne valent pas le bavardage, et d'autres dont les causes sont d'une telle profondeur qu'elles échappent à toute analyse, et qu'il convient pour être heureux de les laisser à leur mystère. »
« La terre qui t'appartient, c'est celle où tu plantes tes rêves. »
« Ai-je fait un bel usage de ma présence au monde ? Si la réponse est non, ce sera trop tard, pour vous plaindre comme pour changer. Alors, n'attendez-pas. »
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