Auteur : Jérôme Lafond
Titre : Brigitte des Colères - Tome 2 - L'exterminacoeur(e)
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2011
Format : 218 pages
Résumé :
Après avoir mis le feu à plusieurs granges de Sainte-Scholastique, Brigitte a été admise en psychiatrie. Dans ce deuxième tome, nous retrouvons Mademoiselle Révolte à l'âge de 19 ans, tout juste sortie de sa sixième hospitalisation, bien déterminée à ce que celle-ci soit la dernière. Appuyée par sa mère, elle entre sur le marché du travail, préférant les métiers non traditionnels, comme le débroussaillage et l'extermination d'insectes.
Lors d'une exposition de tableaux organisée par un groupe d'entraide en santé mentale, elle rencontre Béatrice, une adolescente schizophrène. Ensemble, elles retrouvent une certaine paix. Elles ne sont plus seules au monde.
Ce que j'ai aimé :
-Dans ce deuxième opus, Jérôme Lafond approfondi les thèmes abordés dans son premier roman, surtout celui de la maladie mentale. Sans porter de jugements, l'auteur se met plutôt à la place des gens souffrants de troubles psychologiques. On comprend que Brigitte est toujours habitée par sa révolte, mais que celle-ci est amoindrie par les médicaments. On entre dans cet espace où l'autonomie est une victoire de chaque instant. À travers les vertiges de Brigitte, l'auteur explore une poésie incendiaire, qui sort des cadres.
-J'ai beaucoup aimé le passage où il est question des traditions du temps des sucres. On nous apprend comment faire la tournée des érables à l'ancienne. On retrouve la campagne québécoise, mais avec le côté givré de Lafond.
-Il y un aspect documentaire dans ce roman. Le séjour en psychiatrie de Brigitte et les chroniques de la vie dans les Basses-Laurentides font preuve de beaucoup de réalisme et d'observation.
Extraits favoris :
« Moi, Brigitte des Colères, je suis une falaise. Le vent provenant de la mer me force à parler plus fort, à crier. Je marche main dans la main avec moi-même. Je marche main dans la main avec une falaise. Je marche au sommet de la falaise en mettant mes mains derrière mon dos. »
« Je sors. Un vent froid me prend aux yeux. Je dois ouvrir la bouche. Jadis, j'étais portée par un vent froid. Et ce vent froid prenait la place de mes yeux. »
« Elle m'accueille comme seule une mère sait le faire. Elle ne voit pas l'échec de ma vie d'adulte. Non, elle m'accueille comme si j'avais accompli quelque chose de grand. Je n'ai que quelques vêtements dans un sac brun. »
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