17 juillet 2012

Brigitte des Colères

Auteur : Jérôme Lafond
Titre : Brigitte des Colères
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2010
Format : 178 pages

Résumé :

Qui n'a jamais rêvé de devenir une grande cinéaste de l'horreur en mettant au point la meilleure recette de faux sang jamais conçue ? Qui n'a jamais imaginé, en voyant son petit copain empoigner sa guitare électrique, être la prochaine Yoko Ono du village de Sainte-Scholastique ? Brigitte a toute ses ambitions, et ce n'est que le début. Elle compte même conquérir le coeur d'un tueur en série et sauver tous les chats éclopés du voisinage. Entre deux champs de maïs, son coeur palpite au WD-40 et son cerveau fourmille à la puissance 10. Bienvenue dans le monde éclaté de Brigitte, bienvenue chez Mademoiselle Intensité.

Ce que j'ai aimé :

-Dès les premiers instants, j'ai embarqué dans l'autobus avec Brigitte, je l'ai suivie à l'école, à travers champs, je l'ai suivie jusqu'au bout, jusque dans sa tristesse, sa révolte, ses colères. Chaque adolescente porte un monde en elle qu'on ne soupçonne pas toujours. Jérôme Lafond a su révéler, sans censure, les pensées d'une jeune fille rebelle à l'imagination débordante. En utilisant la première personne, il nous offre une prose bouillonnante et amusante, qui s'alimente à la fureur de Brigitte.

-Ce roman est campé dans un régionalisme fièrement assumé. Les Basses-Laurentides, l'auteur y a grandi et il semble en connaître tous les secrets. C'est un aspect qui m'a beaucoup plu. On est dans un monde où on connaît ses voisins. Il y a l'étable des Taillefer, la ferme des Langevin, des Bordeleau. On ressent que l'auteur dépeint avec fidélité et affection son coin de pays.

-Pour Brigitte, le monde est un champ de bataille et elle choisit ses alliés avec soin. Elle préfère les lieux sombres, les sous-sols, les cimetières. Et c'est ce qu'on aime chez elle, cette singularité à fleur de peau. Premier tome d'une trilogie, qui je crois n'a pas fini de me surprendre.

Extraits favoris :

« Je suis une sorte de poème-révolte, version du vendredi. Je suis une défense de phacochère, juste avant l'attaque. Je suis un système parallèle. Je suis un kibboutz de haine. Je suis une épée prisonnière d'un os. Je suis à la fois le créosote et le parasite. Je suis un mégathérium. Je suis un prothalle de bombe atomique. »

« Ma chambre est au sous-sol et le sous-sol est mon système solaire. »

« Je m'en veux d'avoir cru que j'étais une libellule. Je suis un génocide commandé par un dictateur sanguinaire. Je suis en processus de deuil. Dès que j'ai une pensée qui pourrait me sortir de ma tristesse, je croque une ampoule de noirceur. »

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