Titre : Les héritiers de la mine
Éditeur : XYZ
Parution : 2000
Format : 197 pages♥
Résumé :
La famille Cardinal compte 21 enfants, plus turbulents les uns que les autres. Ils habitent la ville minière de Norco, en Abitibi, qui est en déclin suite à la chute du prix du zinc. Dans un paysage de broussailles et de maisons à l'abandon, les enfants Cardinal vivent au coeur d'un joyeux fouilli où les missions de dynamitage vont de pair avec leur date d'anniversaire.
Avec les années, la famille s'est dispersée et elle se réunit maintenant pour une soirée spéciale où leur père sera honoré par l'association des prospecteurs. Le hic, c'est que le clan Cardinal a une faille, un lourd secret, qui est sur le point d'exploser.
Ce que j'ai aimé :
-Quelle belle découverte ! Cette lecture est un véritable coup de coeur pour moi. Après avoir lu Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, j'ai eu envie de connaître d'autres romans de cette auteure et j'ai eu une agréable surprise avec celui-ci.
-Ce drame familial est mené d'une main de maître. La forme du récit est vraiment bien pensée. Chaque chapitre nous est présenté par un enfant différent et nous voyons que l'histoire des Cardinal n'est pas vécue de la même manière d'une personne à l'autre. Malgré ces changements de narrateurs, l'intrigue s'intensifie et la progression est bien soutenue.
-Jocelyne Saucier a une écriture aussi pointue qu'un éclat de quartz. Il n'y a pas un mot de trop. Malgré tout, on ressent la chaleur et la richesse des personnages. Une ambiance unique. Un décor rude, asséché par un soleil de plomb. Je me suis prise d'affection pour le courage, la fierté et la dignité que gardent les Cardinal malgré les difficultés.
-En sourdine, il s'agit aussi d'une critique de l'industrie minière qui exploite les plus petits au nom du profit, puis les laisse au dépourvu, avec un trou béant au fond du coeur. Un portrait de l'Abitibi qui montre au grand jour une réalité qui est celle de plusieurs villages au Québec où des industries importantes ont fermé leurs portes du jour au lendemain.
Extraits favoris :
« Tootsie s'est glissée jusqu'à notre mère et elle a défait le misérable chignon qui tendait la peau de son visage et durcissait ses traits, libérant ses cheveux en deux gerbes blanches qui se répandent sur ses épaules. Un peu plus et j'aurais l'impression qu'elle va se lever de sa chaise, un doux flottement de robe de nuit frissonnant dans la pénombre de la chambre, et que je vais pouvoir enfin laisser reposer mon âme. »
« Ils sont venus, les uns après les autres, tâter l'étoffe princière, soulever les rangs de crinoline, admirer de leurs mains poisseuses les perles, les rubans, la dentelle, et, quand il n'est plus rien rester de blanc, quand il n'y a plus rien eu qui la distinguait de nous, ils lui ont mis une pelle dans les mains, et Angèle, pauvre petite chose mortifiée dans sa robe charbonnée, Angèle les a suivis vers le feu d'herbe qu'ils lui offraient en guise de cadeau de bienvenue. »
Un beau billet pour un magnifique récit.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé Il pleuvait des oiseaux beaucoup plus fort, poignant, lumineux... Mais celui-ci m'a également profondément touchée, et séduite.
Une auteure à suivre.
Bonjour Itzamna,
SupprimerJe suis désolée pour le délai de ma réponse. Je suis dans la rédaction de mon travail final pour l'école, alors mes visites ici se font un peu plus rares. Votre billet sur ce livre me touche beaucoup, car c'est un de mes livres préférés. C'est un des plus beaux livres que j'ai lu sur la région de l'Abitibi. Il aborde des réalités sociales assez difficiles, mais il y a un bel imaginaire véhiculé par la tribu, le monde de l'enfance. Je garde un très bon souvenir de Il pleuvait des oiseaux, mais je crois que c'est le thème de l'enfance qui m'a encore plus tourneboulé le cœur dans celui-ci. Alors, on en lit d'autres ? :)
Très volontiers ! Avec sûrement La vie comme une image pour commencer.
SupprimerBonne idée de poursuivre avec son premier roman. Je le garde aussi en tête pour une prochaine lecture :)
Supprimer