Titre : Les filles
Traduction : Lori St-Martin et Paul Gagné
Traduction : Lori St-Martin et Paul Gagné
Éditeur : Alto
Parution :2011
Format : 574 pages
Résumé :
Résumé :
Dans un rang paisible de la campagne ontarienne, une maison de ferme orange se tient au milieu des champs de maïs, dans une immensité calme et verdoyante. C'est la demeure de Tante Lovey, une femme chaleureuse et attentionnée, et de son mari slovaque, Oncle Stash, un grand amateur de baseball.
Cet univers nous est raconté par Rose et Ruby, deux soeurs siamoises reliées par la tête, qui ont été recueillies par le couple à leur naissance. Elles ont voulu partagé avec nous leur destin particulier, perçu différemment par l'une et l'autre. Leur quotidien où l'amour ensoleille les moments plus difficiles, où chaque jour est en soi un petit miracle.
Ce que j'ai aimé :
-Lorsque j'ai parlé de cette lecture avec mon entourage, on me demandait souvent si c'était une histoire vraie. Ces filles, nées de l'imagination de l'auteure, semblent si réelles que je devais m'en convaincre moi-même avant de répondre : c'est une fiction. À la fin du roman, Lori Lansens mentionne de nombreux ouvrages sur les jumeaux siamois qui lui ont été utiles. J'imagine qu'elle s'est inspirée de ces témoignages pour donner vie à Rose et Ruby. Ce côté réaliste nous relie aux personnages et on prend à coeur les obstacles qu'elles ont à surmonter.
-Les jumelles ont des personnalités bien différentes. Elles rédigent leur autobiographie à tour de rôle et on ressent leur voix respective dans leur manière d'écrire. Rose visite plutôt le passé, tandis que Ruby nous parle de leur situation présente. J'ai bien aimé ce changement de ton qui donne du rythme au récit.
-Plusieurs éléments m'ont plu dans ce roman : les paysages champêtres et la lenteur qui s'en dégage, les renseignements historiques sur l'héritage amérindien de la région, l'ambiance slovaque dans les contes de l'Oncle Stash, les anecdotes sur des jumeaux conjoints ayant véritablement existés. Et cette impression d'avoir reçu une belle leçon de courage par deux soeurs très attachantes.
Extraits favoris :
« Je n’ai jamais regardé ma sœur dans les yeux. Je n’ai jamais pris mon bain toute seule. Je n’ai jamais tendu les bras vers une lune ensorceleuse, la nuit, les pieds dans l’herbe. Je ne suis jamais allée aux toilettes dans un avion. Je n’ai jamais porté de chapeau. On ne m’a jamais embrassée comme ça. Je n’ai jamais conduit une voiture. Ni dormi d’une seule traite du soir au matin. Je n’ai jamais eu un entretien en privé. Je n’ai jamais marché en solitaire. Jamais grimpé dans un arbre. Je ne me suis jamais perdue dans une foule. Tant de choses ne me sont pas arrivées et pourtant j’ai été aimée, ô combien aimée. Et si l’occasion m’en était donnée, je vivrais mille vies comme celle que j’ai vécue pour être aimée de façon aussi absolue. »
« Elle inclinait l'arrosoir, et les gouttes tièdes tombaient sur nos têtes et sur nos visages, emportant le shampoing. L'opération semblait durer des heures. Pourtant, nous n'en avions jamais assez. Quand je pense à tante Lovey, je sens de l'eau tiède dégouliner sur mon visage et mon dos. »
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