Auteur : Brigitte Allègre
Titre : Le corail de Darwin
Éditeur : Actes Sud
Parution : 2012
Format : 390 pages
Résumé :
Vigdis habite avec son frère jumeau sur une ferme islandaise où ils récoltent le duvet d'Eider. Elle est mariée à un pasteur, Sesil, qui les visite à l'occasion. Pour sa part, Livia vit en Italie avec son mari, sa petite fille Chiara et ses deux chats. Pour les vacances, elles décident de s'échanger leurs maisons, sans soupçonner jusqu'où cela les mènera.
Ce que j'ai aimé :
-C'est un roman qui se révèle par fragments, comme des petits morceaux de miroirs qu'on rassemble. Au fil des pages, des secrets de famille émergent. Des catastrophes naturelles se préparent. En sourdine, se dessine un sentiment étrange, ténu, presque invisible. Le propre de l'intuition, qui nous indique qu'un bouleversement est à venir, sans pouvoir l'identifier.
-La forme du récit est intéressante. Dans la première moitié, nous suivons le couple islandais vers Rome. Puis, nous nous envolons pour Reykjavík avec la famille italienne. Ces deux trajectoires sont entrecoupées des mémoires d'un autre personnage, dont on connaîtra l'identité par la suite. Finalement, l'épilogue nous est raconté par Chiara, l'enfant de Livia, plusieurs années plus tard.
-Un livre sur les hasards, les bifurcations. Un collage de souvenirs, d'espoirs, de rêves. Entre les paysages sauvages de l'Islande et les pierres anciennes d'Italie, une conscience écologique semble toujours présente. Grâce à l'écriture intimiste de l'auteure, on explore les ramifications des liens familiaux qui cachent leur part de mystères, tel un corail sous les mers.
Extraits favoris :
« Je parlerai du matin d'automne où Livia et Vigdis se sont rencontrées par l'intermédiaire d'une machine, de ces femmes qui ont changé de vie, échangé leurs vies, de ces hommes qui les ont aimées, perdues ou retrouvées, de l'incroyable accumulation de mots, minuscules faits, infimes mensonges, vérités imperceptibles qui nous ont construits, détruits, reconstruits. Je dirai cette longue suite de hasards. Je bâtirai pour ma fille à naître une île de mots. Une île neuve, solidement ancrée dans nos histoires passées. »
« Les rêves, Gisèle, sont d'étranges choses - tant que le sommeil dure, on les tient pour la vie même. »
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