8 décembre 2012

Habibi

Auteur : Craig Thompson
Titre : Habibi
Éditeur : Casterman
Parution : 2011
Format : 664 pages

Résumé :

À l'âge de 9 ans, Dodola est vendue par son père à un homme plus âgé pour devenir son épouse. Son mari, scribe de métier, lui apprendra à lire et à écrire, mais sera tué par des brigands. Capturée par ces voleurs, Dodola prendra la fuite avec un jeune enfant du nom de Zam pour s'établir dans un bateau abandonné au milieu du désert. C'est dans ce lieu retiré du monde qu'elle lui racontera des légendes orientales pour l'apaiser.

Cette bande dessinée de Craig Thompson explore les textes sacrés de l'Islam et leur offre un décor sultanesque et raffiné, foisonnant d'arabesques et de motifs géométriques.

Ce que j'ai aimé :

-Ce roman graphique m'a captivée du début à la fin par ses dessins incroyables. J'ai été ensorcelée par la calligraphie arabe qui enlace cette histoire avec finesse. Le trait est souple, fluide. L'auteur joue avec les motifs, créant des textures rappelant des tapis persans, des mosaïques.

-Le scénario est bien balancé entre les moments intimistes et les scènes d'action, mettant en relief des poursuites effrénées. La composition des plans rend justice aux deux rythmes.

-Il y a tout de même un petit aspect qui m'a agacée. Lorsqu'il est question de sexualité, c'est souvent de façon caricaturale, dans des situations où la femme est en position de vulnérabilité. Ces cases détonnent avec le reste de l'oeuvre. Quand l'amour est au rendez-vous, le style devient pudique et chaste. Personnellement, j'aurais préféré une approche plus nuancée, où les rapports charnels ne sont pas que négatifs.

-Malgré tout, cette fable des dunes m'a charmée, car elle rend hommage à la beauté et à la poésie de l'art oriental. J'ai bien aimé les références au poète Rumi, ainsi qu'à l'histoire d'amour entre la reine de Saba et le roi Salomon. Un bon moment de lecture, au coeur d'une contrée lointaine et spirituelle.

Extraits favoris :

« Comme il continuait son ascension à travers les cieux, le prophète rencontra un gigantesque coq blanc. Ses pattes reposaient sur terre tandis que sa crête effleurait le trône de Dieu. Tel était l'ange qui tenait le compte des heures, des jours et de la nuit, et signalait le moment de la prière par son chant et le battement de ses ailes. »

 

2 commentaires:

  1. Je me promets de lire Habibi depuis un bout déjà. Je vais finir par y arriver sirop ;-)

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  2. C'est un livre magnifique. Et malgré les quelques 600 pages, il se dévore en quelques heures. Au plaisir de s'en reparler :)

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