Auteur : Pascale Quiviger
Titre : La maison des temps rompus
Éditeur : Boréal
Parution : 2008
Format : 238 pages
Résumé :
Balayée par la mer, une maison se tient debout dans l'aube blanche. Ce refuge bercera les nuits d'une femme, qui porte en elle un naufrage.
Au contact de cette fibre sauvage, d'un jardin, du sable, du vent, elle retrouvera le goût de raconter ce qui tisse la filiation féminine. Ce lien invisible qui unit deux amies, deux soeurs, au-delà de la douleur. Ce filet qui nous retient, lorsque l'espoir semble échoué, tel un mirage.
Ce que j'ai aimé :
-Pascale Quiviger a écrit ce roman après la naissance de sa fille. Devant cet être fragile, l'amour, traversé d'inquiétudes, de nuits sans
sommeil, s'est transfiguré de manière subtile dans la fiction.
-Tel
un vertige, la maternité se glisse dans ce lieu intemporel, créant
l'infini des possibles, déployant des récits enchâssés, flottants entre
réel et imaginaire. Des mères qui se tendent la main, partageant ce même
mystère. C'est une oeuvre diaphane, qu'il faut lire avec les yeux du poète. Une
prose enchanteresse et déchirante, comme le chant d'une sirène.
-L'amitié de deux femmes, Claire et Lucie, sert de port d'attache à
cette histoire, expiée comme un souffle. Nous les
suivrons à travers les âges, prenant quelques chemins de traverse, mais
demeurant toujours dans cette intensité hypnotique et révélatrice, lavée par les vagues.
-D'autres visages se joigneront à elles : Aurore, Odyssée, Alambra. Au-delà des frontières et des époques, ces voix nous feront voyager entre les limbes, dans cette mince couche, où force et délicatesse ne font qu'un.
Extraits favoris :
« En dormant, Odyssée respire de façon
presque inaudible. Lucie se lève la nuit, rien que pour l’entendre,
juste au cas où. On dirait un bouddha, les lèvres entrouvertes sur un
nirvana à portée de la main, les sourcils ronds et roux parfaitement
détendus. Ses paupières transparentes se touchent à peine plus que des
pétales repliés dans le soir. »
« Elle admire un peu plus chaque jour l'intelligence vive s'acheminant par les dédales du corps ; le cristal des premiers mots dans la boue paralytique ; l'oeil d'un dalaï-lama dans le visage asymétrique ; l'ange en plein vol sur une plage venteuse dans chaque demi-sourire rétréci par le feu ; et l'effort constant, magnifique, insatiable, l'effort semblable à celui des perce-neige, à celui des saumons qui remontent le courant. L'effort, sans mesure, déraisonnable, celui de vivre. »
J'avais beaucoup aimé Le cercle parfait également. :)
RépondreSupprimer@ Lucie : Oui, Le cercle parfait semble un très beau roman. Récipiendaire du Prix du Gouverneur général, en plus :) Merci Lucie. Je le garde en tête.
SupprimerJe suis heureuse d'avoir ton avis sur ce livre... J'ai lu Ni sols ni ciels de la même auteure, & je cherche encore lequel de ses romans je devrais lire en prochain! Celui-ci me tente beaucoup. :)
RépondreSupprimer@ Amélie : Oh ça me fait plaisir Amélie !
SupprimerL'écriture est très profonde, presque métaphysique, alors si tu te sens dans cet état d'esprit, je t'invite à y plonger :)
Tu me donnes envie de lire ce roman ... je vais voir si je peux le trouver en France !
RépondreSupprimer@ Rose : Il y a de très belles descriptions de paysages côtiers, alors je crois que ça pourrait te plaire pour cet aspect également. Je me croise les doigts pour que tu le trouves ! :)
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