Auteur : Pearl Buck
Titre : Vent d'Est, vent d'Ouest
Traduction : Germaine Delamain
Éditeur : Livre de Poche
Parution : 1930
Format : 247 pages
Résumé :
Chine - 1920
Kwei-Lan vient d'être mariée à un homme qu'elle ne connaît pas, comme le veut la tradition chinoise. Son époux revient d'Europe où il a étudié la médecine. À son arrivée, il remet en question les coutumes de son propre pays et demande à sa compagne d'en faire autant, en commençant par se débander les pieds. Une situation difficile pour Kwei-Lan qui désire plaire à son mari, mais respecter l'éducation transmise par ses ancêtres.
De son côté, le frère de Kwei-Lan tombe amoureux d'une américaine lors d'un séjour à l'étranger. Le seul héritier de cette noble famille crée un scandale en annonçant la nouvelle à sa mère, qui souhaite le voir unir sa destinée à une jeune fille de la lignée Li.
Ce que j'ai aimé :
-Quand j'étais petite, j'allais à l'école chinoise le samedi matin. Une demande que j'avais fait à mes parents, pour me rapprocher de cette culture millénaire. Tout me fascinait : sa langue chantante, ses danses traditionnelles et sa gastronomie. Par ma nature discrète et gourmande, je me retrouvais dans l'âme chinoise.
-Bien plus tard, j'ai appris l'existence de Pearl Buck, cette écrivaine américaine qui a vécu les quarante premières années de sa vie dans l'empire du Milieu. J'ai donc sauté sur l'occasion, lorsque Suzanne nous a proposé une lecture commune. Enfin, j'allais découvrir cette grande dame qui a bâti des ponts entre l'Orient et l'Occident !
-Publié en 1930, ce premier roman de Pearl Buck n'a rien perdu de sa fraîcheur et de sa pertinence. Il s'écoule comme un thé blanc, délicat et sucré. L'auteure a su capter la volupté et les mystères de cette maison ancestrale, où s'épanouissent les fleurs de lotus et les secrets des concubines. On dénote tout de même une pointe d'amertume, car le choc des cultures - le thème principal de cette oeuvre - ne se fait pas sans heurt.
-L'héroïne s'adresse à une amie, tout en douceur, comme à une soeur. À plusieurs reprises, j'ai eu l'impression qu'elle se confiait à la romancière elle-même. Grâce à cette écriture simple, nous entrons facilement dans ses pensées et ses émotions, souvent comparées à des éléments de la nature. Elle nous ouvre la porte de cette cour intérieure, nous rendant témoins privilégiés de cette philosophie ancienne et des bouleversements que son ouverture à la modernité va provoquer.
-Une lecture sublime, au coeur de ce riche héritage et des premiers balbutiements de sa transformation profonde.
Extraits favoris :
« Je puis vous raconter ces choses, à vous, ma soeur. Je ne saurais en parler avec l'un des miens, car il ne se ferait aucune idée de ces contrées lointaines où mon mari a passé douze ans, et je ne me sentirais pas libre non plus auprès de ces étrangères qui ne connaissent ni mon peuple ni notre manière de vivre depuis l'Ancien Empire. Mais vous ? Vous avez passé votre existence entière parmi nous. Même si vous appartenez aux pays où mon mari a étudié dans ses livres occidentaux, vous comprendrez; je ne vous cacherai rien. Je vous ai appelée ma soeur, je vous dirai tout. »
« J'ai entendu dire que dans sa jeunesse, avant son mariage, elle possédait une grande beauté, des sourcils d'ombre comme des papillons de nuit, et des lèvres aussi délicates que les boutons de cognassier aux couleurs de corail. »
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