Titre : Attachements - Observation d'une bibliothèque
Éditeur : l'Hexagone
Parution : 2010
Format : 184 pages
♥
Résumé :
La poète Louise Warren a écrit cet essai en procédant au dépouillement de sa bibliothèque, afin de conserver les ouvrages les plus significatifs de son histoire personnelle.
Pourquoi gardons-nous un livre plutôt qu'un autre ? Chacun d'eux possède une mémoire et se lie à nous pour une raison qui lui est propre. En posant un regard sur ces essentiels compagnons, elle nous raconte des souvenirs, des sensations, des citations choisies, des amitiés.
En fait, elle nous livre ses multiples attachements, dans un ton aucunement académique. Il s'agit plutôt d'un carnet d'intuitions, de traces, tel un sentier que l'on perçoit à travers la forêt.
Ce que j'ai aimé :
-Louise Warren nous confie ici son autobiographie par les livres, en retraçant son parcours d'écrivaine et de lectrice. Déjà, toute petite, elle feuillette les grands bouquins d'architecture de son père, les encyclopédies. Puis, à l'âge de 15 ans, elle quitte l'école suite à la lecture du premier roman d'Anne Hébert, Les chambres de bois. Elle travaille en librairie et publie ses premiers recueils de poésie. Son retour aux études s'effectuera 22 ans plus tard et, essentiellement, elle le consacrera à l'oeuvre d'Anne Hébert.
-Peu à peu, nous comprenons ce qui a mené cette femme à prendre la plume, à travers des rencontres déterminantes, des pressentiments. Son témoignage se fait par fragments, sans suivre un ordre chronologique précis. Il se brode d'évocations, de rêves, de symboles. Vécu dans un temps présent, la main de l'auteure reste sensible, repassant ses doigts sur les couvertures, laissant une large place à la poésie.
« Ce qui m’unit aux livres tient en partie au rythme, à la respiration, à
l’air qui passe entre les paragraphes, aux choses qui ne se voient pas,
mais vibrent. »
-Il y a une quiétude qui se dégage de Louise Warren, elle qui vit maintenant dans la région de Lanaudière, près de la forêt et d'un lac miroitant. Un aspect très zen, influencé par ses voyages au Japon. Son essai, divisé en courts textes, ressemble à la forme épurée d'un haïku. Il a aussi un côté éclectique, se rapprochant du collage ou d'un vieux classeur à multiples tiroirs. En ce sens, il rappelle les livres d'artiste qu'elle confectionne, se tenant près de la matière.
-Bien sûr, ce récit nous donne envie de découvrir plusieurs auteurs mentionnés par l'écrivaine. Mais surtout, il nous rassure dans le fait que nous formons notre chemin en la présence des livres. Louise Warren, femme de lenteur, d'écoute et de sérénité, nous confirme que notre relation avec la lecture est précieuse, puisqu'elle demeure infiniment liée au vivant.
Extraits favoris :
« Je me concentre dans le peu, le presque rien, dans la même satisfaction que j'avais enfant, à créer des soupes d'eau de pluie et d'herbes. Aucune différence entre le bonheur que j'éprouve dans l'action quotidienne et celui d'écrire. »
« J'écoutais ce qui venait de ses mains, de sa voix, une attention aux pelures qui tombaient des pommes, une concentration dans ses mouvements, ses déplacements. L'âge scellait doucement cette lenteur autour d'elle. Et j'aimais sa vieillesse qui m'enseignait l'attention à l'objet, déjà une écriture. »
Lettre W pour le challenge ABC Babelio
Je l'ai repéré celui-là il y a pas mal de temps mais j'hésitais un peu. Finalement tu me donnes très envie de le lire!
RépondreSupprimerC'est un livre qui laisse une impression de calme, très doux. Je crois que tu aimerais :)
SupprimerTiens, ça pourrait me plaire!
RépondreSupprimerPuisque tu aimes les livres qui parlent de livres, je crois qu'il a tout pour te plaire.
SupprimerJ'ai bien envie de découvrir celui d'Alberto Manguel :)
Hon je crois bien que j'aimerais....
RépondreSupprimerJe te le conseille, chère Suzanne. Louise Warren nous parle des livres, mais aussi de la vie. C'est très apaisant comme lecture :)
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