Illustration : Isabelle Arsenault
Titre : Jane, le renard et moi
Éditeur : La Pastèque
Parution : 2012
Format : 104 pages
♥
Résumé :
Hélène est victime de rejet et d'intimidation à l'école. Pour échapper aux moqueries de ses camarades de classe, elle trouve refuge dans le monde de Jane Eyre, le roman de l'écrivaine britannique Charlotte Brontë.
Avec des pas discrets, Fanny Britt s'approche de la réalité blessée de cette jeune fille, comme pour apprivoiser un renard. Un récit touchant et sensible qui mérite amplement le prix Bédélys qu'il a remporté cette année.
Ce que j'ai aimé :
-Au départ, les tons de gris et l'aspect griffonné des images me rebutaient un peu. Petit à petit, j'ai laissé le texte de Fanny Britt faire son oeuvre et j'ai été happée par l'émotion souterraine de cette histoire. Il y a très peu de dialogues. Il s'agit plutôt d'une narration au "je", presque un chuchotement, qui s'étale sur de grandes pages. Comme dans Paul à Québec, la qualité des silences ajoute beaucoup à ce sentiment d'immersion.
-J'ai aimé le petit côté vintage de cette bande dessinée. Un vieux tourne-disque, une robe à pois, jusque dans certains motifs et éclats de couleur à tendance rétro. Tout à fait charmant ! La typographie se démarque, en utilisant des gribouillis, des mots effacés, pour donner l'aspect d'un cahier d'écolier. Les insultes des autres élèves se détachent en grosses lettres, imitant les graffitis sur un mur.
-Les planches sont vastes. On y retrouve une petite fille au regard vers le bas, les épaules un peu courbées. L'espace tout autour sert souvent à camper un décor oppressant ou à laisser libre cours à son imagination. À plusieurs moments, nous avons simplement envie de tendre nos bras à l'intérieur des images pour la consoler.
-Heureusement, vers la fin de l'histoire, Hélène fera la rencontre d'une amie. On remarque tout de suite un changement dans le dessin. La jeune fille grandit, bouge, s'anime, jusqu'à remplir les cases de cette nouvelle énergie. Bref, c'est un album de très grande qualité, au propos un peu triste, mais qui se termine sur une belle note fleurie et nous rejoint par sa juste profondeur.
Extraits favoris :
« D'une oreille, j'entends leurs voix dans la cuisine, de l'autre la musique de ma mère qui sort du système de son. Ces temps-ci : Richard Desjardins en boucle. Quand je l'écoute, je me prends pour un mineur de Rouyn-Noranda qui se bat contre les anglais. Je deviens âpre et résineuse comme une abitibienne. »
« Ce soir, la musique, les piaillements d'Anita et de Ruth, la joie sautillante dans le reflet de la lampe à franges orangées, le gigot d'agneau, tout ça sert à me faire oublier que demain, je prends l'autobus pour le Lac Kanawana, avec quarante élèves en culottes courtes et pas une seule amie. »
Mon billet est programmé pour dans 10 jours pour la BD du mercredi. Et je dis sensiblement la même chose (mais promis, je n'ai pas copié ;) )
RépondreSupprimerJ'ai adoré cette lecture, un vrai coup de cœur !
Je vais, de ce pas, ajouter ton lien à mon futur billet.
Bon dimanche et bonne longue fin de semaine
Génial, j'ai vraiment hâte de lire ton billet ! :)
SupprimerDire que je l'avais mise de côté la première fois...mais finalement, j'ai fait confiance à tous les avis positifs et j'ai beaucoup aimé :)
Bon dimanche à toi aussi !
Finalement je l'ai réservé à la bibliothèque!. je suis dixième mais bon au moins je sais que je vais le lire ;-)
RépondreSupprimerOh chouette, tu vas te régaler :) C'est un petit bijou !
Supprimer