Détails et dédales

Auteur : Catherine Voyer-Léger
Titre : Détails et dédales
Éditeur : Septentrion
Parution : 2013
Format : 340 pages

Résumé :

Catherine Voyer-Léger a étudié en sciences politiques. Elle évolue maintenant dans le domaine des arts et de la culture, en tant que directrice générale du Regroupement des éditeurs canadiens-français.

Issues de son blogue Détails et Dédales, les chroniques de Catherine Voyer-Léger s'adressent autant à notre tête qu'à notre coeur, sondant aussi bien les enjeux sociopolitiques que les profondeurs de l'âme.

Dans une première partie, intitulée Détails, elle aborde la place de l'art dans notre société, le journalisme culturel et le féminisme. Elle porte son regard sur les idées reçues dans l'espace public et fait appel à notre sens critique.

Dans un deuxième temps, elle emprunte des Dédales intérieurs, nous livrant ses pensées sur l'écriture et la littérature, sur l'image corporelle et la notion d'intimité à l'ère du 2.0. Un passage du virtuel au papier, qui nous dévoile ses réflexions de manière brillante et touchante.

Ce que j'ai aimé :

-J'ai bien aimé ce recueil, présenté sous forme de carnet, car il m'a fait penser à ma famille. Ma famille, qui aime parler de philosophie ou d'actualité au petit déjeuner. Ma volubile et attachante famille. J'ai retrouvé cette même fièvre dans la plume vive de Catherine Voyer-Léger : désir d'échanger, de se questionner, de faire bouger les choses.

-L'auteure a un style qui se démarque par un raisonnement affiné, exprimé avec concision. Un souci de cohérence, de précision, tout en gardant une chaleur dans la voix, une proximité avec le lecteur. Dans la première section, elle se penche sur des événements marquants de l'actualité québécoise : l'affaire Cantat au TNM, le projet de loi 78, l'intimidation dans les écoles. Bref, je mettrais sans hésiter ce livre entre les mains d'un étudiant en journalisme, pour la facture de ce premier segment.

-J'ai été particulièrement émue par Dédales, la deuxième partie. Mes passages préférés sont liés à la lecture et à l'écriture. L'auteure éprouve une complicité avec Anaïs Nin, Gilles Jobidon, Siri Hustvedt. Une prédilection pour les écritures poétiques, effleurant la psyché ou les sentiments. Elle nous parle aussi d'amitié, de deuil, de solitude. Le questionnement est toujours présent, mais à un niveau plus organique.

-En refermant ce livre, je me suis posée la question : est-ce que le support de lecture change mon rapport au texte ? C'est un peu ce qui a motivé mon choix : je voulais faire l'expérience de lire un blogue version papier. Pour moi, la lecture s'associe au toucher, aux pages que l'on tourne, alors j'ai préféré avoir le livre entre les mains. Il me transporte dans un état d'esprit plus calme et réceptif. Sans oublier le travail d'édition qui a permis d'ordonner les chroniques en suivant une certaine progression vers l'intime, vers la dentelle plus dense des souvenirs.

-Si le sujet vous intéresse, l'auteure participera à un café littéraire aux Correspondances d'Eastman, en compagnie de Caroline Allard. Les deux blogueuses discuteront du fait d'écrire à l'heure d'internet, lors d'une rencontre animée par Danièle Bombardier.

Extraits favoris :

« Mon envie d'écrire est venue d'un goût pour le travail des mots, d'un besoin d'être reconnue et d'une intuition que ce serait ma meilleure façon d'y arriver. Ce jour-là, je suis tombée. Ni en amour, ni en amitié. Je suis tombée en écriture. Et ne m'en suis jamais relevée. »

« Ça semble naïf, mais Jobidon venait de m'accorder une série de droits qui étaient nécessaires pour que je reprenne de la plume : le droit d'écrire en fragments, le droit d'écrire sans dialogue, le droit de malmener certaines généralités grammaticales, le droit d'écrire poétique. Le droit, même, d'écrire des phrases qu'on ne comprend pas toujours. »

Bonus : L'auteure en entrevue pour Identité littéraire.

Merci à Babelio et aux éditions du Septentrion pour cette belle découverte.