Cette année, j'ai trouvé que la grande force des Correspondances d'Eastman a résidé dans les liens créés entre les différentes formes d'expression et entre les générations. En seulement une journée, j'ai pu voir des vases communicants se former entre tradition orale, théâtre, poésie, musique, blogue et bande dessinée. Cela démontre toute la richesse et l'ouverture de ce festival littéraire.
L'éloquent révélateur
Ce grand entretien nous a convié à un brillant survol de la dramaturgie de Michel Marc Bouchard. Originaire du Lac St-Jean, l'homme de théâtre nous a confié être issu d'une tradition orale plutôt que littéraire. L'auteur a parlé de ses thèmes de prédilection avec une cordialité digne des meilleurs raconteurs.
Cette belle rencontre, agrémentée par les lectures de la comédienne Bianca Gervais et par l'animation naturelle de Sébastien Diaz, m'a donné envie de relire les pièces de Michel Marc Bouchard, surtout Les Muses Orphelines que j'ai tant aimé.
L'entrevue s'est terminée par une ovation debout, le public tenant à remercier ce créateur généreux, cet homme intègre, qui considère le théâtre comme un moyen « d'aller vers l'autre ».
L'héritage de la parole
Ce café littéraire rassemblait deux artistes, un musicien et une dramaturge, contribuant à la transmission d'une oeuvre; des passeurs osant s'éloigner des sujets en vogue pour s'approprier un texte précurseur auquel ils se sentent intimement liés.
Thomas Hellman a abordé sa traduction musicale de la poésie de Roland Giguère. Il a partagé sa passion pour la musique folk, pour les histoires familiales de ses ancêtres américains, ainsi que son bonheur d'être un nouveau papa.
J'ai été touchée par les interventions d'Évelyne de la Chenelière. L'écrivaine a adapté le roman Une vie vous pour deux de Marie Cardinal, dans une pièce saluée par la critique en 2012 et qui sera de retour au théâtre Espace Go cet automne.
J'ai aimé son parallèle entre la maternité et l'écriture, conjointes dans leur humilité et dans l'effondrement de nos certitudes. Bref, cette discussion orchestrée par Tristan Malavoy-Racine portait à la réflexion, à la manière d'un poème qui traverse le temps.
Bla-bla blogue : le monde à l'heure d'internet
Animée par Danièle Bombardier, cette causerie se déroulait entre deux blogueuses, Caroline Allard et Catherine Voyer-Léger, ayant respectivement publié aux éditions du Septentrion : Les chroniques d'une mère indigne et Détails et Dédales.
Je me suis sentie directement interpellée par le sujet, curieuse d'en savoir plus sur leur démarche. Bien que leur style diffère, elles se rejoignent dans cette idée d'être confrontées à leurs propres limites, dans un espace sans limite comme internet. Elles apprécient la liberté offerte, tout en restant conscientes des tabous. J'ai aimé la franchise, la légèreté et la lucidité de ces adeptes du format court.
Du blogue à la version papier, il y a tout un travail d'édition effectué par Éric Simard qui chapeaute la collection Hamac-Carnet. J'ai déjà très hâte à la sortie prochaine des Chroniques d'une fille indigne, mots d'esprit de la fille de Mère indigne illustrés par le bédéiste Francis Desharnais. Un duo prometteur !
En somme, j'ai adoré ma deuxième participation à cet évènement qui ne cesse d'innover. Je vous invite à lire les impressions de Lucie et Venise, les deux rayons de soleil de ma journée.
Photos : Izabel Zimmer, Julie Perreault
Sympa de lire un prolongement de cette belle journée ici! :)
RépondreSupprimerOui, et c'est intéressant de voir les éléments différents soulignés par chacune de nous. Cela rend l'expérience encore plus enrichissante :)
SupprimerRavie que vous ayez aimé cette petite excursion aux Correspondances. Peut-être vous rejoindrai-je l'année prochaine ...
RépondreSupprimerAh oui, ça serait trop génial ! On s'en reparle :)
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