Titre : Là (petites détresses géographiques)
Éditeur : Québec Amérique
Parution : 2009
Format : 155 pages
Résumé :
Là, le point névralgique d'une souffrance. Avec compassion, finesse et acuité, Diane-Monique Daviau met le doigt sur des événements, reliés à l'enfance ou à l'âge adulte, qui ont été particulièrement marquants pour ses personnages. D'une écriture épurée, mais vibrante de sa présence, l'auteure rend compte de gens qui ont perdu quelque chose, se trouvent près de la mort ou essaient de se rappeler un troublant souvenir de jeunesse. Ces êtres fragiles, mais aussi très résilients, sont recueillis par une plume limpide et emplie de sagesse.
Nouvelliste, romancière, traductrice et réviseure, Diane-Monique Daviau a publié plusieurs recueils, participé à des ouvrages collectifs et collaboré à des revues spécialisées comme XYZ, la revue de la nouvelle. Elle oeuvre dans le milieu littéraire depuis plus de 40 ans.
Ce que j'ai aimé :
-Voici le quatrième recueil offert en suggestion par mon professeur et peut-être celui qui aborde un thème plus dérangeant : la détresse. Heureusement, l'écrivaine possède un ton frémissant et une belle écriture, car les situations décrites visitent souvent des trahisons, des abandons ou les vertiges du silence. Malgré la lourdeur du sujet, j'ai noté plusieurs citations, car il y a vraiment des phrases magnifiques.
-On retrouve une naïveté salvatrice dans Des voitures automobiles, puisque l'imagination permet à Sergeï, un orphelin de Tchernobyl, de tranformer sa réalité en rêvant de voitures : « il a ouvert les yeux comme une majestueuse et émouvante Lamborghini les paupières de ses phares, avec douceur et élégance, presque tendrement, et ses yeux brillaient dans le gris de la rue sale et triste aussi intensément que s'il venait d'être cajolé. » L'enfant sera adopté par un couple nord-américain, mais gardera sa passion pour les carrosseries rutilantes. Ce récit est celui que j'ai préféré.
-Dans Voir, une mère se lève, à toutes les heures, pour regarder son bébé dormir, car elle craint de le perdre comme ses trois autres poupons. Dans Sorbier des oiseleurs, un garçon s'émerveille d'un rien, observe un arc-en-ciel, sous le regard désapprobateur de sa maman. Tandis que Perdre le crayon, relate en deux courtes pages, le message poignant qu'une adolescente adresse à son père : « Ne m'aime pas plus tard. Plus tard, c'est trop tard ! Beaucoup trop tard. » On ne peut que ressentir de l'empathie envers ces personnes blessées. Il s'agit donc d'une lecture avec une thématique difficile, mais démontrant une grande maîtrise de la langue et une forte connaissance des failles sismiques chez l'être humain.
Extrait favori :
« J'ai tendance à voir des signes partout. Malheureusement, je n'en ai pris conscience que tout récemment. Toute ma vie, donc, j'ai perçu des signes là où il n'y avait possiblement que des symboles. Ou des métaphores, comme dirait Thomas. Je ne sais pas faire la différence entre les trois, je crois. Quelque chose m'échappe. »
Lu dans le cadre de Québec en septembre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire