Titre : Mises à mort
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2007
Format : 179 pages
Résumé :
Treize nouvelles sur la mort, ce n'est pas un peu sombre ? Oh non, pas sous la loupe de Suzanne Myre ! L'auteure nous convie à une veillée funèbre où les mots drôle, touchant et inusité sont servis en hors-d'oeuvre, dans un décor quotidien et décapant.
Le recueil s'ouvre avec Vile ville, dans laquelle un chien saucisse intolérant aux amandes croise une femme friande de films d'horreur. Avec Câlin manqué, une soeur fait le deuil de son amour pour son frère, lorsque celui-ci rencontre une petite copine. Dans Point de salut, une dame répond à une annonce publiée dans le journal par un certain Gilbert, spécialiste du point G.
Le récit très réussi, La mort d'un dogue, raconte comment deux enfants se retrouvent la langue collée sur un poteau glacé. Le très poignant témoignagne, Dans la boîte, dépeint la réaction d'une fillette de six ans face à la mort de son père. Finalement, on retrouve le sourire avec Mona se terre, lorsqu'une jeune femme se retire dans un monastère pour une retraite, accompagnée par soeur Chouette.
Ce que j'ai aimé :
-Suzanne Myre est probablement la nouvelliste ayant connu le plus grand succès populaire au Québec. Puisque ce recueil est le dernier qu'il me restait à lire de cette auteure, j'ai voulu me pencher sur ce qui, selon moi, a contribué à sa réussite. Tout d'abord, l'humour est très présent dans ses recueils, un trait qu'on attribue peu à la nouvelle. Aussi, la lecture de ses récits s'enchaîne très bien. Nous avons rarement besoin d'un temps d'arrêt pour absorber l'effet de chute, car elles sont généralement claires. De plus, il est facile de se reconnaître dans son propos, car il se rapproche de l'autofiction.
-Ce cinquième recueil de nouvelles de Suzanne Myre m'a tantôt surprise par des situations complètement farfelues ou émue par des moments criants de vérité. La nouvelliste montre plusieurs visages de la mort, que ce soit un crime passionnel ou la perte d'un être cher. Elle s'attarde également aux petites fins quotidiennes, comme le passage à une autre étape de la vie ou le deuil d'une amitié. Mais, toujours avec l'ironie sucrée et la vivacité d'esprit qui la caractérise.
-Ma nouvelle préférée reste La mort d'un dogue, lorsque Tristan et Bérénice deviennent Krichtan et Béréniche, « le couple aux langues sinistrées par un jour de givre ». À l'aide d'un retour en arrière, on assiste à leur rencontre au parc, chacun portant le même chandail matelot bleu et blanc, dans leur poussette respective. Bérénice sera sauvée par Poppy, un Rottweiler inoffensif, préférant les chats et les desserts. Encore une fois, l'auteure a su me séduire en donnant la vedette à des animaux de compagnie. Dans Mona se terre, j'ai aimé ses références à la culture populaire telles que la série Six pieds sous terre et La soeur volante. Bref, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Suzanne Myre !
Extrait favori :
« Soeur Hi-hi m'a demandé si je comptais me présenter aux offices. Cela paraissait être sa plus grande préoccupation. Elle devait avoir senti sur moi le parfum de scandale, celui de l'athéisme, l'odeur morte de celle qui profiterait de cet endroit béni pour se vautrer dans l'inertie à peu de frais et non pour remercier Dieu de ses bienfaits. Je l'ai rassurée : je ne disais pas non à une bonne messe de temps à autre. Elle a poussé un soupir heureux et de faisant, son petit nez rose a tressailli. »
Lu dans le cadre de Québec en septembre
Assez intriguant. Il s'agit vraiment de mort à chaque fois ?
RépondreSupprimerOui, la mort proprement dite (la perte d'un être cher, un crime passionnel), mais aussi métaphorique (la fin d'une relation, d'une illusion). Toutefois, c'est loin d'être sinistre ! :)
SupprimerJ'avais bien aimé ce recueil mais, malheureusement, après quelques années, je réalise que je n'en ai pas gardé un grand souvenir...
RépondreSupprimerSi tu te souviens que tu l'as aimé, c'est déjà très bien ! :) Je te conseille son recueil Le peignoir, très bon aussi.
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