Titre : Malgré tout on rit à Saint-Henri
Éditeur : Le Quartanier
Parution : 2012
Format : 264 pages
♥
Résumé :
Dans ce recueil de nouvelles, vous croisez des itinérants, des cambrioleurs, des jeunes, des vieux, une famille brésilienne, un homme seul. Vous lisez des portraits, des anecdotes, des errances. Vous sentez les pulsations de la ville, vous saisissez des regards, des conversations. Vous poursuivez votre lecture. Arrêt sur image. Vous découvrez un jeune auteur talentueux.
Ce que j'ai aimé :
-C'est d'abord le rythme qui vous a emportée. Pam ! Un rythme juste, ancré, comme le plat d'une main sur la peau d'un tambour. Les deux pieds sur terre, le corps solide, entre deux virgules. Des phrases décidées, comme si toute la force de Louis Cyr et des ouvriers du quartier se logeait dans ces mots, soulevant juste assez de poussière pour qu'on puisse les sentir encore, derrière ces vieux immeubles ou dans la parole d'un petit garçon.
-Vous imaginez l'écrivain, installé dans son fauteuil, dans son appartement de Saint-Henri. L'âme de Saint-Henri comme point névralgique du recueil, duquel montent toutes les avenues, tous les réseaux fourmillants. L'âme de Saint-Henri s'élargissant vers d'autres horizons, vers l'est de Montréal, le Brésil, les étoiles. Vous sentez cette magie, cette élasticité du temps, la parfaite tranquillité d'une volute de fumée, la dimension féérique des détails quotidiens, en accord avec les chutes vaporeuses de quelques nouvelles.
-Vous voyez cette intrusion dans la vie des autres, une certaine promiscuité, des revirements de situation, des solitudes, des mouvements de foule. Il y a une pulsion palpable, dans ce paysage urbain, cet anonymat. Comme l'auteur, vous avez grandi sur la Rive-Sud et vous savez l'air mythique que prend Montréal lorsqu'il nous pend au bout du nez, de l'autre côté du fleuve. Vous comprenez sa curiosité, sa fascination pour certains itinérants ou musiciens du métro.
-Daniel Grenier vous a offert un premier recueil abondant et diversifié. Il vous a fait sourire en jouant avec des contraintes littéraires, en variant les thèmes, les durées, les ambiances. Il vous a rappelé le temps où vous vous rendiez dans la métropole comme en mission, les yeux bien ronds, voulant tout capter, tout voir, tout sentir, du carré Saint-Louis à la station Berri.
Extraits favoris :
« Tout se mélange dans sa tête, tout s'étiole et s'annule et s'enlise, parce que le banc est confortable, et il sait qu'il a le choix entre jeter un oeil à la page couverture de son livre qui traîne à côté, prendre une bouffée de sa cigarette, regarder au loin vers le lac et essayer de repérer une fille qui fait semblant de construire un wigwam, ou tout simplement cligner des paupières et se concentrer sur l'effort que ça demande. »
« Ils étaient trois, placés en triangle, ou en pyramide dont il aurait été l'oeil en surplomb, devant sa porte d'entrée. Un homme en complet gris, portant des lunettes et une valise, un autre homme qui lui disait quelque chose, qu'il avait l'impression étrange et familière d'avoir déjà vu sur une pancarte, et une femme qu'il reconnaissait aussi, ou du moins qu'il croyait connaître, qui ressemblait à la ministre responsable des Aînés au grouvernement provincial, sa députée. Il avait ouvert la porte et ils lui avaient dit bonjour les trois en même temps. »
Lu dans le cadre de Québec en septembre
En voici un qui pourrait bien me plaire.
RépondreSupprimerC'est un recueil de nouvelles à se mettre sous la dent sans hésiter ! Je te le conseille, Loo :)
SupprimerDans ma pile et j'ai bien hâte d'y arriver .
RépondreSupprimerOh merveilleux ! Je te souhaite une belle lecture, Suzanne. Il y a vraiment des petites perles dans ce recueil.
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