Titre : L'orangeraie
Éditeur : Alto
Parution : 2013
Format : 168 pages
♥
Résumé :
J'ai été charmée, mais également bouleversée par ce court roman. Larry Tremblay emploie une écriture épurée, proche de la beauté de la poésie persane. C'est un livre qui s'entend, car l'auteur a porté une attention aux dialogues, aux sonorités orientales. Par sa qualité de dramaturge et son expérience en kathakali, la musique et le rythme sont pensés, mesurés. Il s'en dégage une certaine spiritualité, sans qu'elle soit trop appuyée. Tout est dans la sensibilité de la plume, dans la manière de doser les silences, d'effleurer chaque personnage.
En tant qu'écrivain occidental, il fallait tout de même du courage pour se pencher sur un sujet d'actualité comme le conflit au Moyen-Orient. J'ai eu l'impression de retrouver les questionnements de l'auteur dans la réflexion de Mikaël, le professeur de théâtre. « Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! », lui dira le jeune acteur. À cette remarque difficile, il se demandera : « Pourquoi n'aurait-il pas le droit, en tant qu'artiste, de parler de la guerre ? ». Je crois que Larry Tremblay l'a fait de manière très digne et humaniste. Pour cette raison, j'espère de tout coeur qu'il remportera le Prix des Libraires du Québec 2014.
Extrait favori :
« Elle s'assoyait sur le banc placé devant les roses trémières et respirait les odeurs riches qui montaient de la terre humide. Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c'était une vieille amie qu'elle venait rencontrer. Certaines nuits, la lune lui faisait penser à une empreinte d'ongle dans la chair du ciel. »
La famille vivait dans une orangeraie, un endroit magnifique où les roses trémières conversent avec la lune. Cet oasis de verdure semblait avoir été épargné par les conflits, la sécheresse. Puis, une bombe éclata durant la nuit, tuant les grands-parents. Des hommes en jeep arrivèrent, invoquant la vengeance. Le père devra choisir entre ses deux fils jumeaux, Amed et Aziz, celui qui portera une ceinture d'explosifs. Ce jour-là, ils cessèrent d'être des enfants. On retrouvera le survivant, alors qu'il étudie en théâtre à Montréal. Dix ans plus tard, des flocons sur les épaules, il n'a pas oublié la mort de son frère. En répétition théâtrale, son passé viendra le rattraper. Sur scène, il pourra témoigner de l'horreur intemporelle de la guerre.
Ce que j'ai aimé :
Ce que j'ai aimé :
J'ai été charmée, mais également bouleversée par ce court roman. Larry Tremblay emploie une écriture épurée, proche de la beauté de la poésie persane. C'est un livre qui s'entend, car l'auteur a porté une attention aux dialogues, aux sonorités orientales. Par sa qualité de dramaturge et son expérience en kathakali, la musique et le rythme sont pensés, mesurés. Il s'en dégage une certaine spiritualité, sans qu'elle soit trop appuyée. Tout est dans la sensibilité de la plume, dans la manière de doser les silences, d'effleurer chaque personnage.
En tant qu'écrivain occidental, il fallait tout de même du courage pour se pencher sur un sujet d'actualité comme le conflit au Moyen-Orient. J'ai eu l'impression de retrouver les questionnements de l'auteur dans la réflexion de Mikaël, le professeur de théâtre. « Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! », lui dira le jeune acteur. À cette remarque difficile, il se demandera : « Pourquoi n'aurait-il pas le droit, en tant qu'artiste, de parler de la guerre ? ». Je crois que Larry Tremblay l'a fait de manière très digne et humaniste. Pour cette raison, j'espère de tout coeur qu'il remportera le Prix des Libraires du Québec 2014.
Extrait favori :
« Elle s'assoyait sur le banc placé devant les roses trémières et respirait les odeurs riches qui montaient de la terre humide. Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c'était une vieille amie qu'elle venait rencontrer. Certaines nuits, la lune lui faisait penser à une empreinte d'ongle dans la chair du ciel. »
Il faut que je trouve le courage de lire ce livre. Je n'en entends que du bien, mais je dois avouer que son sujet me fait peur. Tu confirmes la beauté de ce roman et, comme toujours, tu as su choisir un extrait magnifique. Une amie m'a dit qu'elle n'avait pas pu commencer un autre livre durant une semaine après avoir refermé celui-ci tant son intensité l'avait bouleversée. C'est tentant et en même temps je ne sais pas si je suis assez forte. Bon, allez, je vais le réserver et... on verra bien ! :)
RépondreSupprimerMerci pour ce beau billet qui agit sur moi comme un déclencheur ! ;-)
Je suis assez fleur bleue et ça passe le test pour moi. Il y a des moments durs, mais c'est écrit avec délicatesse, alors ça devrait aller. Je te souhaite une bonne future lecture. On s'en reparle ! :)
SupprimerTout comme Marion, j'hésite encore à lire ce roman. Mais je me connais; les bons commentaires comme ma curiosité vont l'emporter ;-)
RépondreSupprimerHihi, c'est fort la curiosité ! J'espère qu'il te plaira :)
SupprimerQuelle claque ce roman... je suis sortie de là complètement secouée.
RépondreSupprimerOui, c'est poignant ! Je trouve que ce roman donne un nom et un visage aux victimes de la guerre. Ça fait beaucoup réfléchir.
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