Titre : La déesse des mouches à feu
Éditeur : Le Quartanier
Parution : 2014
Format : 203 pages
Résumé :
Nous sommes en 1996, à Chicoutimi-Nord. Catherine,
14 ans, est confrontée au divorce de ses parents. Douée à l’école, fréquentant
des filles rangées, son attitude se transforme après avoir fait la rencontre
d’un garçon populaire et de ses amis. Le volume au maximum, elle attache ses
lacets, apporte sa dose de mescaline et rejoint les autres. Musique punk,
cabane dans les bois, tous les ingrédients sont réunis pour vivre des moments à
la fois intimes et frénétiques, au milieu d’une fête toujours à recommencer.
Ce que j'ai aimé :
Ce que j'ai aimé :
Geneviève Pettersen aborde le thème
de l’adolescence sans donner de morale. J’ai senti qu’elle était très proche de
ses personnages. Cette proximité se reflète également dans sa narration, qui
n’offre pas une prise de recul. Comme lectrice, j’ai eu l’impression de suivre
la vie de Catherine en temps réel, d’être collée à sa réalité. Cette approche
peut créer un malaise, lorsque certaines scènes exposent la cruauté des jeunes
entre eux, mais elle permet aussi de gagner en intensité. Catherine dit les
choses comme elles sont, sans censure, et nous entraîne dans une montagne russe
d’émotions. Il s’agit d’un point de vue féminin, mais dénué de mièvrerie, plutôt
cuirassé, telles des bottes Doc Martens à 18 trous.
L’adolescence demeurant une période riche en bouleversements, on retrouve d’ailleurs cette notion de mouvement dans le scénario : des amitiés qui se forment et se défont, de fréquents changements de lieux. Par extension, cette instabilité nous renvoie à l’état transitoire de l’adolescence. Le titre du roman, La déesse des mouches à feu, prend alors tout son sens. Ces insectes nocturnes représentent le côté éphémère de l’innocence, s’éloignant peu à peu dans la nuit, alors que Catherine fait ses premières expériences (drogues, relations sexuelles). D’une manière presque chorégraphique, l’auteure investit la bande de Catherine, ce monde clos aux adultes, à l’aide de flashs hallucinés et de sensations corporelles.
Les mots employés par l’auteure restent très fidèles à la langue parlée au Saguenay et au vocabulaire des ados, que ce soit par ses expressions, son ton ou sa mélodie. Il s’agit d’un roman qui s’entend plus qu’il ne se lit. Catherine possède une voix franche et directe qui sonne vraie. Cette attention à la musicalité du texte m’a vraiment charmée, car elle permet de soutenir l’authenticité de l’histoire. Puisqu’il s’agit du premier livre écrit en langue saguenéenne, il se distingue admirablement de cette façon. Ayant moi-même vécu dans la région durant mes études, j’ai retrouvé avec plaisir cet accent coloré. L’autre particularité du récit réside dans l’accès plus direct de cette jeunesse à la nature. Leurs rencontres se déroulent en forêt, dans un chalet ou près d’un feu de camp. Cela change des décors de banlieue, souvent choisis pour mettre en scène cet âge. Le résultat devient ainsi plus rock et sauvage.
Extrait favori :
« Je me rappelle que, pendant qu’on dansait, Keven me tenait par le cou pis que j’avais l’impression que de la lumière jaune sortait de mon corps. Il m’a embrassée pis j’entendais plus rien sauf David Bowie. On était au Sound. Je portais une minijupe en cuir noir. J’inventais toutes les danses. Ma mère mariait le King. Mon père me montrait comment vider un orignal. Je dessinais la carte du monde. Marie-Ève avait des cheveux infinis. J’encannais de la truite arc-en-ciel. Keven se mélangeait avec la lumière. »
L’adolescence demeurant une période riche en bouleversements, on retrouve d’ailleurs cette notion de mouvement dans le scénario : des amitiés qui se forment et se défont, de fréquents changements de lieux. Par extension, cette instabilité nous renvoie à l’état transitoire de l’adolescence. Le titre du roman, La déesse des mouches à feu, prend alors tout son sens. Ces insectes nocturnes représentent le côté éphémère de l’innocence, s’éloignant peu à peu dans la nuit, alors que Catherine fait ses premières expériences (drogues, relations sexuelles). D’une manière presque chorégraphique, l’auteure investit la bande de Catherine, ce monde clos aux adultes, à l’aide de flashs hallucinés et de sensations corporelles.
Les mots employés par l’auteure restent très fidèles à la langue parlée au Saguenay et au vocabulaire des ados, que ce soit par ses expressions, son ton ou sa mélodie. Il s’agit d’un roman qui s’entend plus qu’il ne se lit. Catherine possède une voix franche et directe qui sonne vraie. Cette attention à la musicalité du texte m’a vraiment charmée, car elle permet de soutenir l’authenticité de l’histoire. Puisqu’il s’agit du premier livre écrit en langue saguenéenne, il se distingue admirablement de cette façon. Ayant moi-même vécu dans la région durant mes études, j’ai retrouvé avec plaisir cet accent coloré. L’autre particularité du récit réside dans l’accès plus direct de cette jeunesse à la nature. Leurs rencontres se déroulent en forêt, dans un chalet ou près d’un feu de camp. Cela change des décors de banlieue, souvent choisis pour mettre en scène cet âge. Le résultat devient ainsi plus rock et sauvage.
Extrait favori :
« Je me rappelle que, pendant qu’on dansait, Keven me tenait par le cou pis que j’avais l’impression que de la lumière jaune sortait de mon corps. Il m’a embrassée pis j’entendais plus rien sauf David Bowie. On était au Sound. Je portais une minijupe en cuir noir. J’inventais toutes les danses. Ma mère mariait le King. Mon père me montrait comment vider un orignal. Je dessinais la carte du monde. Marie-Ève avait des cheveux infinis. J’encannais de la truite arc-en-ciel. Keven se mélangeait avec la lumière. »
Lu dans le cadre de La recrue du mois
En langue saguenéenne ? Je suis curieuse ! Je crois qu'il pourrait me plaire.
RépondreSupprimerOui, et c'est très bien fait ! J'ai vraiment eu l'impression d'ouvrir le journal intime d'une adolescente de Chicoutimi. Si tu aimes les histoires qui décoiffent, les rebelles, c'est un bon choix ;)
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