Pieds nus dans l'aube

Auteur : Félix Leclerc
Titre : Pieds nus dans l'aube
Éditeur : Fides
Parution : 1946
Format : 240 pages

Résumé :

Premier roman de Félix Leclerc, Pieds nus dans l'aube raconte ses souvenirs d'enfance à La Tuque, près de la rivière Saint-Maurice. Nous sommes dans un milieu forestier, au cours des années 20. Le récit s'ouvre sur une maison chaleureuse comme un bon pain, remplie d'enfants enjoués. La famille Leclerc héberge également quelques bûcherons, travaillant sur les chantiers des environs. Entouré de ses frères et soeurs, le petit Félix découvrira l'amitié, la musique, la joie et la tristesse. Grâce à sa plume poétique, l'auteur nous offre un portrait sensible de la société de l'époque, rendant ainsi hommage à son lieu de naissance. Un vrai bonheur !

Ce que j'ai aimé :

Pour souligner le centième anniversaire de Félix Leclerc, j'ai voulu m'imprégner de son premier roman, remonter le temps avec lui, me représenter comment vivaient mes ancêtres. C'est l'une des raisons pour laquelle j'aime explorer la littérature québécoise : comprendre d'où je viens, être consciente de mes racines. Ce livre m'a donné l'impression de me retrouver chez mes grands-parents, près du poêle à bois, à me faire raconter des histoires. Je me suis fondue dans ces phrases, qui coulent comme des rivières, dans ces mots, emmitouflés de bonté et de chaleur humaine. J'ai savouré cette prose printanière, grouillante de vie telle une jeune sève, animée par le bruissement des feuilles ou l'appel de la forêt.

Félix Leclerc possède les talents d'un grand poète et conteur, en ce sens qu'il sait extraire la beauté des choses simples. De plus, il ressentait les peines de son peuple : la mainmise des Anglais sur l'économie, la faible fréquentation scolaire. Son témoignage m'a touchée par sa vérité, comme l'ont fait les films des cinéastes Michel Brault et Pierre Perrault. Je pense plus particulièrement à une scène du documentaire Québec-USA ou l'invasion pacifique, lorsqu'un attroupement d'enfants rencontre un jeune couple de touristes américains. Même désinvolture, même pauvreté qui arrache le coeur, chez ces gavroches ressemblant à l'ami Fidor. Outre cette tendresse envers les plus démunis, j'ai apprécié son émerveillement devant la nature, les étoiles et les herbes hautes !

Lire l'avis de : Kidae, Marion et Suzanne.

Extrait favori :

« Nous sommes tous nés, frères et soeurs, dans une longue maison de bois à trois étages, une maison bossue et cuite comme un pain de ménage, chaude en dedans et propre comme de la mie. Coiffée de bardeaux, offrant asile aux grives sous ses pignons, elle ressemblait elle-même à un vieux nid juché dans le silence. De biais avec les vents du nord, admirablement composée avec la nature, on pouvait la prendre aussi, vue du chemin, pour un immense caillou de grève. »