4 juin 2012

Noces de sable

Auteur : Rachel Leclerc
Titre : Noces de sable
Éditeur : Boréal
Parution : 1995
Format : 220 pages

Résumé :

Nous sommes en Gaspésie, au début des années 1800, dans un village de pêcheurs. Catherine, une jeune anglo-normande de Saint-Hélier, vient retrouver son père Richard, un patron redoutable qui régit la pêche à la morue dans la Baie-des-Chaleurs. Malgré le froid et les regards hostiles des habitants du village, Catherine restera au pays par amour pour Gabriel, un intrépide maître de grave. Ils auront un fils, Victor, et leur maison deviendra un lieu d'entraide et de rencontres dans ce paysage de cabanes isolées et de longues épinettes noires. Un roman poétique, traversé par une mystérieuse tragédie.

Ce que j'ai aimé :

-La forme du roman est très intéressante. Elle se déroule sur plusieurs plans. Tout d'abord, nous avons le temps présent où Gabriel, sentant la mort s'approcher à petits pas, vit ses derniers moments avec son fils Victor. Il y a ce temps passé qui nous raconte la jeunesse de Gabriel et la rencontre de ces deux insoumis qui formeront un couple atypique. Puis, il y a le journal intime de Catherine, où elle nous dévoile ses secrets.

-Dans ce récit, l'auteure mêle le roman historique et la poésie avec finesse. Je dois avouer que le roman historique n'est pas un genre qui m'attire beaucoup de prime abord. Ce roman a été une bonne introduction pour moi, car il rend compte d'une époque à travers les sentiments plutôt que les faits. On sent la mer, le travail des hommes, l'odeur du poisson. On voit les paysages. Rachel Leclerc est une aquarelliste de la langue, où se mêle les roses tendres du petit matin et les bleus profonds de la nuit.

-Ce roman a remporté le prix Henri Queffélec en France lors de sa parution en 1995. Ce prix récompense une oeuvre qui se démarque pour sa qualité littéraire et sa force d'évocation de l'univers maritime. En effet, dans ce roman, la mer est un personnage en soi, qui détermine le destin des hommes. La Gaspésie natale de l'écrivaine est bien vivante et on reconnaît toute l'influence qu'elle a sur cette écriture remplie d'espace et de lumière.

Extraits favoris :

« Ces femmes, cheminant à quatre ou cinq, tirant leurs forces vers d'autres tâches quotidiennes, avançant contre le vent avec ce sombre feuilleté des jupes et des tabliers de coton qui leur bat entre les jambes. »

« Cette armée de travailleurs, leurs enfants aux joues creuses et aux dents grises, et surtout ces femmes sombres, plantées comme des troncs d'arbres mouillés dans la terre des falaises. »

« Elle ne demande que son regard posé sur elle, aussi bienfaisant, aussi doux qu'une fourrure au centre de son corps. »

« Il a pris dans sa main la petite bête enroulée sur elle-même pour la mettre en pleine lumière, et alors il a vu qu'il tenait là un morceau de sa propre ignorance. »

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