26 août 2014

Dans le silence du vent

Auteur : Louise Erdrich
Titre : Dans le silence du vent
Traduction : Isabelle Reinharez
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2013
Format : 480 pages

Résumé :

Quatre adolescents tournoient sur leur vélo, traçant de grands cercles infinis, sur le terrain rocailleux. Les cheveux au vent, ils incarnent le caractère insouciant et rêveur d'un long après-midi d'été. Alanguis, leurs chiens jaunes se roulent sur le sol, offrant leur ventre au soleil. Voilà comment s'étire le temps dans ce roman de Louise Erdrich. Nous sommes dans le Dakota du Nord, sur une réserve Ojibwé, à la fin des années 80. Le tableau semble imperturbable. Mais, en s'approchant de plus près, on peut entendre les pensées de Joe, dont la mère a été violée. Son désir de vengeance s'accorde au chant des grillons, persistant et sec.

Ce que j'ai aimé :

Je voulais découvrir Louise Erdrich depuis un bon moment. Lors de la soirée de remise du Prix des libraires, le comédien Maxim Gaudette a lu un extrait tiré de ce roman. J'ai tout de suite été séduite par sa plume ample, par son côté cinématographique. Selon moi, la force de ce récit réside dans son atmosphère englobante et ses personnages réalistes. Leurs interactions quotidiennes prennent vie devant nous, car l'auteure s'attarde à décrire leurs gestes et leur environnement, de façon minutieuse. Le regard affable des vieillards, les amitiés de Joe m'ont touchée davantage que l'enquête policière. Sur le plan du scénario, la mère m'a semblé absente et l'agresseur, trop caricatural.

Louise Erdrich a réussi à créer un équilibre entre le drame et la nonchalance, à incarner l'énergie adolescente : un sandwich pris sur le pouce, une folle descente en vélo, le premier béguin sur la plage. Elle enveloppe ces images dans une sorte d'aurore languissante. Bien sûr, j'ai trouvé pertinent qu'elle nous sensibilise aux difficultés juridiques entourant le viol, mais cette partie n'est pas la plus grande réussite du roman. Je retiendrai surtout le style de l'auteure et ces instantanés lumineux, un peu hors du temps, dans la chaleur de juin.

Extrait favori :

« Lumière sans fin du mois de juin et silence dans les cours en terre battue - toute le monde reparti au lit ou dans sa cuisine pendant que je remontais tranquillement la route à vélo. Pearl est venue à ma rencontre au moment où je tournais le coin de la maison. Debout, aux aguets, elle m'a regardé fixement et n'a pas aboyé une seule fois. Tu savais que c'était moi, ai-je remarqué. Tu as bien fait. »

Lu dans le cadre du Challenge Amérindiens


4 commentaires:

  1. J'avais adoré ce roman ! Sans doute un de mes préférées d'Erdrich. Comme tu le dis, son style est lumineux et distille des instants hors du temps.
    Merci pour tes participations au challenge !

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    1. C'était mon premier Erdrich, mais je relirai assurément cette auteure. Merci à toi pour l'organisation ! :)

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  2. Je suis une ''fan'' de Erdrich et bientôt je vais me plonger dans celui-ci. Beau billet ma Topi.

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    1. Merci Suzanne. J'ai découvert Louise Erdrich grâce à toi et sa plume me plaît beaucoup. Bonne future lecture :)

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