31 mai 2015

Les Hauts de Hurle-Vent

Auteur : Emily Brontë
Titre : Les Hauts de Hurle-Vent
Éditeur : Livre de Poche
Parution : 1847
Format : 416 pages

Résumé :

En 1801, le très urbain Lockwood s'installe à Thrushcross Grange, une maison située dans la campagne anglaise et qui lui a été louée par le sombre Mr. Heathcliff. Grâce au récit de la domestique, Nelly Dean, il découvrira le passé trouble de son propriétaire. Adopté par la famille Earnshaw, Heathcliff était un jeune gitan ayant développé une forte complicité avec leur fille, Catherine. Celle-ci se mariera avec le riche Edgar Linton, laissant Heathcliff avec des idées de vengeance envers les générations suivantes. Redoutable !

Ce que j'ai aimé :

Dans Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë oppose l'homme calme et discret (Edgar Linton) au héros ténébreux et orageux (Heathcliff). Ce contraste entre deux figures masculines a servi de matrice à des pans entiers de romans sentimentaux : choisira-t-on un être d'humeur égale, gage d'équilibre mais aussi menace de routine, ou la promesse des montagnes russes de la passion ? Ce dilemme guide le fil narratif du roman et, de ce fait, les éléments connexes du récit entrent en adéquation avec lui. Par exemple, au sociable mais chétif Edgar sont associés les intérieurs baignés par une faible lumière, tandis que la lande battue par les vents reste le lieu naturel du tempétueux Heathcliff. Cette différence se reflète aussi dans le traitement du temps, alors que l'intensité du moment et la discontinuité sont rattachées à Heathcliff et qu'Edgar s'inscrit plutôt dans une lignée, une chronologie suivie et une transmission.

Cette histoire met en scène un amour impossible et malheureux, où l'entrave prend le visage d'une barrière sociale : Heathcliff est un petit bohémien trouvé et recueilli par le père de Catherine. À ce fossé creusé par le rang social s'ajoutent également des obstacles psychologiques : orgueil, jalousie, vengeance. La violence des sentiments, allant jusqu'à la mort, forge la singularité de ce livre torturé et bouleversant. Les personnages s'avèrent turpides et farouches, en proie à des sautes d'humeur, à l'image de la bruyère alentour. Cependant, on ne peut détacher notre attention de leurs têtes ébouriffées, de leurs profonds yeux noirs. Le lien indéfectible entre Catherine et Heathcliff garde un caractère fascinant, malgré la souffrance et la malédiction qu'ils engendrent. D'ailleurs, pour retrouver cette vive passion à l'écran, je vous conseille l'adaptation avec Tom Hardy (2009), qui incarne un Heathcliff très séduisant !


Extrait favori :

Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l'hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être.

Lu dans le cadre du Challenge amoureux


10 commentaires:

  1. Ahhh j'en garde un souvenir fascinant ! Mais j'étais jeune ! Il fait partie des romans que j'aimerais relire "pour voir" quelle œuvre a fait le temps sur mon regard et mes impressions :)

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    1. C'est une lecture dont on se souvient longtemps. J'ai beaucoup aimé les effets de contraste qui la traversent. Si tu te lances dans une relecture, tu me laisseras savoir ! :)

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  2. Très très très heureuse de te lire de nouveau ! :-) À peine revenue et tu parles déjà d'amour et de passion ! La Chine ne nous adonc pas changé notre Topi ! ;-)

    Je n'ai jamais lu ce grand classique. L'été qui arrive pourrait bien être un bon moment pour le faire... Merci de rappeler ce titre à mon souvenir et d'en parler de si belle manière.

    Bon retour !

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    1. Merci Marion. Je suis ravie de te lire à nouveau, moi aussi. Hé oui, je me balade toujours sur les chemins de l'amour ! Je crois que ce sera mon thème de prédilection cette année ;)

      Les Hauts de Hurle-Vent reste un roman assez sombre, mais je crois qu'il a un petit côté rebelle qui pourrait te plaire. Pour ma part, il m'a vraiment captivée ! Bon dimanche :)

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  3. Hey hey bon retour ma Topi.

    J'avoue que je viens de lire ton billet en diagonale car je partage ce roman en lecture duo avec Kidae (Lyria du café). Je l'ai terminé mais je n'ai pas encore fait mon billet alors je reviendrai mettre mon commentaire après que j'aurai déposé mon avis.

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    1. Oh chouette, quel bel hasard ! J'ai hâte de savoir ce que tu en auras pensé. À bientôt Suzanne ! :)

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  4. Hon j'espère que tu ne seras pas déçue car j'ai abandonné cette lecture. Je raconte pourquoi très bientôt.

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    1. Aucun souci, ma Suzanne ! La diversité d'opinions, c'est ce qui fait la beauté des blogues, non ? :)

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  5. Lu dans mon adolescence... qui commence à remonter... et j'en garde un excellent souvenir. De l'amour, des frissons, de la violence... de bons ingrédients et une belle écriture.

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    1. Une passion si absolue, je crois que ça correspond très bien à l'adolescence ! C'est d'ailleurs ce qui m'a plu dans ce roman : un amour qui défie les conventions sociales. J'ai bien aimé cette fougue particulière chez Emily Brontë.

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