© Hugo B. Lefort |
Ils se sont rencontrés par hasard, dans un bar. Il jouait du saxophone, elle l'écoutait. Puis, il lui a récité du Baudelaire, l'a emmenée chez lui. Au réveil, il s'étonne de la voir à ses côtés. De la soirée de la veille, il ne se souvient de rien. Alors qu'elle s'apprête à quitter sans même lui avoir révélé son nom, il lui demande de revenir, de lui accorder encore neuf nuits.
C'est un texte tendre, absurde, poétique ! J'ai eu la sensation d'un grand vent de fraîcheur, de folie printanière. La jeune compagnie Théâtre du Chantier nous offre une pièce lumineuse, adorable, qui nous invite à croire au grand amour. J'ai été charmée par la belle complicité entre les deux comédiens, Sonia Cordeau et Charles-Alexandre Dubé. Ils éclairent la petite salle intime du Prospero.
Grâce à leurs jeux ludiques et leur imaginaire, j'ai eu l'impression de vivre un moment hors du temps. Dans ce huis clos dépaysant, ils inventent des animaux domestiques invisibles, se racontent des souvenirs d'enfance. Ils distillent des instants magiques, nuit après nuit. « C'est moi, le silence qui te caresse », « Je suis une paupière qui enveloppe le visible ». Sensualité, onirisme, magie cosmique. La rencontre amoureuse, chez Visniec, tient du voyage interstellaire.
Une très belle découverte !
L'histoire des ours pandas racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Francfort. Texte de Matéi Visniec. Mise en scène d'Édith Côté-Demers. Au Théâtre Prospero jusqu'au 15 mars 2014.
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