19 février 2014

Voleurs de sucre

Auteur : Éric Dupont
Titre : Voleurs de sucre
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2004 (réédition 2013)
Format : 176 pages

Résumé :

Vous prendrez bien un morceau de tarte ou quelques caramels ? Depuis son premier biberon, auquel sa mère ajouta un peu de sirop d'érable, le petit Éric ne jure que par le sucre. Prêt à tout pour se procurer sa dose, il élabore des plans rocambolesques avec sa grande soeur. Notre héros joufflu s'attaque aux voleurs de glucose, détruit les potagers où poussent les navets, puis cache ses précieux jujubes sous son matelas. Avant le guide alimentaire canadien, dans le chef-lieu de la vallée de la Matapédia, naquit Éric, le justicier de la dragée.

Ce que j'ai aimé :

Quelle histoire charmante ! J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman, plein d'humour et de scènes burlesques. Grâce à son imagination, le petit Éric nous fait plonger dans un univers merveilleux, attachant et finement déjanté. J'ai aimé cet aspect léger, rafraîchissant et taquin. Sans souci des normes, le bébé commerce avec les Hells Angels, fait des tours de moto et s'entretient avec la Vérité, son amie imaginaire.

Le thème du sucre se prête bien à cette nature enfantine, aux aventures farfelues, mais il permet aussi à l'auteur d'aborder des thématiques sociales. En effet, Éric Dupont fait des analogies avec d'autres dépendances, comme la toxicomanie. De plus, il investit la valeur affective du sucre, étant source de réconfort. L'auteur mêle la petite et la grande histoire avec brio. Il traite des guerres sucrières, des enjeux économiques, de la colonisation des Antilles. Par petites touches, il nous fait réaliser toute la portée de cette substance.

Même s'il se lit très bien de façon indépendante, ce livre semble être un bon prélude à Bestiaire, le troisième roman d'Éric Dupont. Le récit se déroule entre les années 1971 et 1974, dans la ville d'Amqui. On nous donne accès à la petite enfance d'Éric, entre l'âge de neuf mois et quatre ans, une période effleurée plus brièvement dans certaines oeuvres subséquentes. Ce premier roman d'Éric Dupont, en sondant la mémoire à petite et grande échelle, me fait réaliser la cohérence de sa pratique d'écrivain, et mon bonheur constant à la côtoyer.

Extrait favori :

« J'avale goulûment le mélange médicinal. Ce que je ressens ne se laisse pas expliquer en dehors de la figure de style. C'est Chartres, ce sont les Alpes, c'est Bernadette Soubirous dansant la samba, ce sont Bhopal et Tchernobyl, la conquête du pôle, les petits chanteurs de Vienne sur l'ecstasy, le requiem de Mozart en quadraphonie. »

8 commentaires:

  1. J'avais adoré! Je l'ai lu quand il est paru (sous une autre couverture, un peu moins jolie) et ça m'avait bien fait rire! Je l'ai souvent conseillé ce livre et chaque fois ça a eu un joli succès.
    J'aime décidément beaucoup Eric Dupont! Il n'y a que Bestiaire que je n'ai pas encore lu!

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    1. Je crois que c'est chez toi, sur La bibliothèque d'Allie, que j'ai découvert Éric Dupont pour la première fois. Tu fais bien de conseiller ses livres, car ils sont irrésistibles. Bonne lecture de Bestiaire :)

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  2. « C'est Bernadette Soubirous dansant la samba » ! Rien que pour ça, je crois que ça vaut la peine de participer à cette dégustation livresque. :-) Aucun caramel ne m'a jamais fait un tel effet ! Très alléchant ce billet. Merci Topi !

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    1. C'est un vrai régal littéraire ! Je crois que tu aimerais cette petite douceur, car elle contient plein de clins d'oeil comme ça :)

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  3. C'est clair que ce roman est pour moi. En fait, il a été écrit pour moi. Et il est à peu près temps que je le comprenne.

    Si joli en plus.

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    1. Ouiiii, tellement ! Je sens que c'est ton genre de livre, pour l'humour, l'enfance, l'imagination ! :)

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