Titre : Le grand sommeil
Traduction : Boris Vian
Éditeur : Gallimard
Parution : 1939
Format : 251 pages
Résumé :
Ce classique du roman noir américain nous transporte à Los Angeles, dans les années 30. Philip Marlowe, un détective privé, est engagé par le riche général Sternwood, un vieil homme ayant fait fortune dans le pétrole. Ses deux filles, Carmen et Vivian, sont aux prises avec de sérieuses embrouilles. La première a contracté d'importantes dettes de jeu, tandis que le mari de la deuxième s'est enfui sans laisser de traces. Marlowe s'amusera à démêler cette affaire, armé de son cynisme et de sa repartie légendaire. Whisky, cigares et truands au menu !
Ce que j'ai aimé :
Dès les premières lignes, j'ai retrouvé tous les clichés génériques qui font la renommée du style « dur à cuire ». Des répliques cinglantes, un détective insolent, un langage argotique. L'incipit ne laisse planer aucun doute sur le type de livre auquel on a affaire :
« J'étais correct, propre, rasé, à jeun et je m'en souciais comme d'une guigne. J'étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé. J'avais rendez-vous avec quatre millions de dollars. »
Les manières rustres de ce Philip Marlowe m'ont parfois amusée, parfois choquée. Il est un brin misogyne et porté sur la bouteille, mais à partir d'un certain moment, je me suis attachée au personnage. Il s'agit d'un loup solitaire, très peu payé pour ses services, mais qui risquerait sa vie pour ses clients. Sans famille ni relations, il demeure philosophe à ses heures, réfléchissant sur le factice et la corruption d'Hollywood. Voilà principalement pourquoi je l'ai suivi dans toutes ses filatures, ses poursuites rocambolesques et craint pour sa peau.
Un autre élément que j'ai adoré, c'est l'ambiance du récit. Il pleut en permanence, ce qui crée un climat capiteux. Les hommes portent complets, imperméables et chapeaux de feutre. Ils fument sans arrêt et boivent du cognac au litre. Les femmes, toujours très séduisantes, déambulent en robes cintrées. À ces tons de gris et de noir, l'auteur annexe plusieurs contrastes avec des paysages éblouissants de bord de mer ou des objets scintillants. La traduction de Boris Vian ajoute aussi au charme du texte, tout en respectant le rythme et le sens.
Somme toute, Le grand sommeil m'a ouvert de nouveaux horizons. J'ai pouffé de rire, je me suis creusée les méninges sur cette intrigue complexe et, dès le livre terminé, je me suis précipitée pour le relire une deuxième fois. C'est dire combien j'ai aimé !
Extrait favori :
« Elle s'approcha de moi, sa bouche sourit. Elle avait de petites dents aiguës de bête de proie, blanches comme l'intérieur d'une écorce d'orange fraîche, et luisantes comme de la porcelaine. »
C'est vrai ce que tu dis, c'est tout de même fou que l'on s'attache ainsi à ces « types » qui ont tant de défauts. C'est vrai pour Marlowe et pour plein d'autres de son genre. Dans la « vraie » vie, je crois qu'on les fuirait le plus vite possible alors que dans tous ces livres, on tremble pour eux et parfois même on en serait presque amoureuses. Ah, là, là... :-)
RépondreSupprimerAh oui, Marlowe est tout à fait ce type mystérieux et charismatique ! J'avoue, j'ai craqué ;)
SupprimerLe maître américain du roman policier et je ne l'ai pas encore lu!!! Je vais remédier à ça très bientôt.
RépondreSupprimerJ'ai très hâte de savoir ce que tu en auras pensé. Pour ma part, j'ai vraiment adoré ! Bonne future lecture :)
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