Auteur : René Barjavel
Titre : Ravage
Éditeur : Gallimard
Parution : 1943
Format : 320 pages
Résumé :
Publié en 1943, ce roman de science-fiction décrit la chute d'une société futuriste, où l'être humain dépend complètement des machines. Suite à une panne d'électricité générale, les usines et les moyens de transport cessent de fonctionner. La ville de Paris sombre dans le chaos, alors que le pillage, la violence et les épidémies font rage.
François Deschamps, un étudiant en chimie agricole, et Blanche Rouget, son amie d'enfance, tentent de survivre à cette catastrophe. Ils forment un groupe d'individus et entreprennent un long voyage vers la Provence, leur région natale. Durant ce périple, ils devront faire face à un immense incendie, à une tempête, aux attaques de bandes ennemies, à la faim et la soif. Un récit post-apocalyptique !
Ce que j'ai aimé :
J'ai aimé la critique sociale de René Barjavel. L'auteur nous met en garde contre les dangers d'un progrès scientifique démesuré. En l'an 2052, l'homme est à la merci de la technologie pour sa survie. Par exemple, les légumes sont produits artificiellement en usine, plutôt que d'être issus de la terre. Lorsque l'électricité vient à manquer, plusieurs citoyens se retrouvent dépourvus, car ils n'ont jamais rien fait de leurs propres mains. J'ai apprécié son côté visionnaire, allant même jusqu'à imaginer un mode de communication près de ce que nous avons aujourd'hui avec la visiophonie. Les descriptions du Paris futuriste sont sublimes, mais sa chute m'a donné quelques frissons.
Je dois admettre que l'auteur a réussi son pari pour nous décrire la fin d'un monde. Les corps des ancêtres, conservés par congélation, se décomposent. Des détritus, des voitures abandonnées, des cadavres en putréfaction enduisent les rues de la capitale. J'ai eu beaucoup de difficulté avec ces passages, car j'ai le coeur sensible. Cette partie, intitulée La chute des villes, m'a semblé glauque et lourde, même si je dois reconnaître le talent du romancier pour nous transmettre ce tableau décadent. Bref, l'ensemble reste trop pessimiste à mon goût.
J'ai tout de même l'impression que Barjavel a été un précurseur du genre de l'apocalypse. J'ai préféré la troisième partie, Le chemin de cendres, car l'horizon s'ouvre sur des paysages. L'action s'intensifie, alors que le groupe de survivants traverse le courant d'une rivière bouillante et une forêt ravagée par les flammes. Malgré leur noirceur, ces descriptions m'ont paru plus poétiques, moins rudes. Par contre, la conclusion du récit ne m'a pas plu du tout. René Barjavel décrit une société polygame, basée sur la famille et la religion où la femme tient un rôle très secondaire. Disons que ce n'est pas ma tasse de thé !
Extrait favori :
« Il avait toujours eu, pour répondre à ses besoins, une armée de subordonnés et d'appareils perfectionnés. Leur service impeccable lui paraissait aussi naturel que le bon fonctionnement des organes de son corps. D'un seul coup, tout cela, autour de lui, disparaissait, l'amputait de milles membres, et le laissait seul avec lui-même. »
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