23 août 2013

Poèmes

Auteur : Marie Uguay
Titre : Poèmes
Éditeur : Boréal
Parution : 2005
Format : 216 pages



Résumé :

Ma rencontre avec la poésie de Marie Uguay, comme toutes les grandes rencontres, a découlé du hasard, tant et tellement que je ne saurais la retracer. Je crois que c'est la première fois où je me suis sentie intimement liée à une poète comme à une soeur lontaine que j'aurais retrouvée. Sa sensibilité, sa fragilité et son pouvoir d'émerveillement m'ont rejoint en plein coeur.

Vous savez lorsqu'on voit des rayons de soleil traverser les nuages ? Cette même fascination, attirante et mystérieuse, a été impossible à oublier par la suite. Les couleurs claires, d'aurore rosée et de blanche étendue, d'odeur de mousse et de pluie d'été, c'était si beau, si ancré dans le moment présent. Comme si le temps s'était arrêté. Marie Uguay m'a appris qu'on pouvait véhiculer des sentiments humains par des paysages, que la poésie pouvait ressembler à un miracle.

Ce que j'ai aimé :

-Marie Uguay est avant tout une femme amoureuse, mystiquement amoureuse. Qu'elle nous transporte à Montréal, à Paris ou auprès du littoral maritime, elle nous fait voir la beauté avec une certaine sensualité aérienne, tel le frémissement d'une première caresse ou l'éclosion d'une fleur. Sa poésie illumine, éblouit, mais elle reste aussi très ancrée dans la nature, formant une rondeur dans l'espace.

-Il y a aussi un aspect tendu et souterrain dans son oeuvre. L'attente d'un homme au visage inconnu, le tango de l'amour entre des draps froissés, transposés dans une rivière tumultueuse ou une forêt dense. Le grondement du doute et de ses ficelles, très subtilement, filtre la sublimation comme des lignes noires sur une feuille blanche.

-Sa poésie baigne dans ces eaux orageuses comme un oiseau brillant. Rapidement, vivement, elle retourne vers la lumière, vers le ciel, vers la beauté de la mer, tel un aimant attiré par ce qui exalte. Elle traduit son sentiment amoureux avec beaucoup de pudeur, sans le nommer de front. Tout s'éclaire, comme un rêve éveillé d'une douceur opaline, allongé dans le temps.

Extraits favoris :

« un seul moment singulier nous fut accordé
où il n'y avait aucune distance
entre l'arrêt intime de notre hâte et
le recul très précis de l'angoisse
aucune distance que cette parfaite
rotation intérieure. »

« poudrerie des blés
aux transbordements des vents
l'île sans cesse voyage
avec les chênes engendrés des rochers
et elle renaît sans cesse
dans les grandes ouvertures du soir. »

Lettre U pour le challenge ABC Babelio

 

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