Titre : Le brodeur
Éditeur : Marchand de feuilles
Parution : 2012
Format : 160 pages
♥
Résumé :
Premier roman de Bianca Joubert, écrivaine, journaliste indépendante, artiste visuelle et grande voyageuse devant l'éternel.
À travers les yeux de la narratrice, nous suivons les premiers pas d'une étrangère au Pays des hommes intègres, le Burkina Faso.
Un mirage de terre ocre, de ciel bleu, et de fils d'or. Un soleil éblouissant, les contours flous d'une nouvelle réalité, gorgée de temps et d'étoiles. Un flot, rythmé par le reggae, le bruit des pilons et le chant du coq. Puis, une histoire d'amour qui se dessine dans le sable, secrète et magnétique.
Bianca Joubert nous décrit le quotidien dans ce petit village de Bokin, un endroit auquel elle sera toujours liée, d'esprit et de coeur. Dans la deuxième partie du roman, l'auteure nous plonge dans le périple des immigrants africains qui se rendent dans la ville d'Agadez, ultime frontière avant le désert, avec l'espoir d'un avenir en Occident qui se profile entre les dunes.
Ce que j'ai aimé :
-La beauté des couleurs, leur présence vibrante. Une écriture très imagée qui nous peint un tableau de l'Afrique, sculpturale et miroitante, dans une panoplie de rouge, de vert, de bleu, de doré.
-Le brodeur. Un homme qui décore les tissus de reflets chatoyants, grâce à un savoir-faire transmis de père en fils. Un homme qui, par son silence et son calme, séduit la nassara (étrangère, en langue mooré). Des mains élancées, des yeux de chat. Une complicité qui traverse les frontières.
-Un peuple élégant, entouré de magie et de traditions. Un livre qui fait voyager au pays du Sahel, entre Bokin et Ouagadougou, entre légendes et modernité.
-Bianca Joubert est une guide formidable, puisqu'on sent toute la curiosité et le respect qu'elle éprouve pour la culture burkinabé. Un pays où l'on attend la pluie comme un miracle. Et, surtout, un lieu où elle se sent vivante, transformée par l'hospitalité, l'humilité et le courage des gens qu'elle rencontre.
-Une histoire qu'on découvre. Le récit se passe en partie en 1998, soit onze ans après l'assassinat du président Thomas Sankara. Quelque temps avant la mort du journaliste Norbert Zongo. On approche la politique du pays, sans que ça ne prenne trop de place. C'est juste ce qu'il faut pour éveiller notre conscience et nous porter à vouloir en savoir plus. Un livre qui incite à la paix, à l'ouverture et à l'écoute.
Extraits Favoris :
« L'époque où j'ai appris que les battements du coeur sont la seule vraie mesure du temps. »
« Le soleil qui se donne sans retenue. L'eau précieuse à verser sur soi à partir du seau. Des rires heureux d'un rien qui dévalent en cascades, frappent les murs de boue, les toits de tôle, les parois des puits et vont se perdre dans la brousse, rattrapés par les génies qui s'en font des colliers invisibles. »
« Il me demande de lui donner quelque chose de moi, qui ne serait qu'à lui, quelque chose que je ferais là, sous ses yeux, à partir de brindilles de ce que je suis et que je construirais comme un nid où il pourrait se réfugier lorsque je ne serais plus là. »
« Je tremble toujours un peu en serrant sa main tendue dans la mienne, qu'il retient tout juste assez longtemps pour que je sache. Que je comprenne que nos silences seront des échos, que nos pas chercheront sans cesse à se croiser. »
Lu dans le cadre du défi Mon Québec en septembre
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