Titre : Le souffle de l'harmattan
Éditeur : Quinze
Parution : 1986
Format : 140 pages
♥
Résumé :
Habéké Axoum a été adopté par une famille québécoise. Cet enfant a de longues jambes et il court le long des voix ferrées à la recherche de son grand-père africain. Parfois, il chante de longues litanies en amharique, la langue de ses ancêtres. Il a des croyances, ce petit garçon. Et un ami fidèle en la présence d'Hugues Francoeur, lui-même un enfant adopté. Ensemble, ils rêvent d'une île où ils planteront des peupliers. De grandes ailes faites de plumes et de miel pour s'envoler. D'un monde où les adultes et leurs mensonges sont interdits. Imagination débordante, poésie et aventures. Une pure merveille !
Ce que j'ai aimé :
-Cette histoire éclatée, où l'Afrique et l'enfance sont à l'honneur, m'a enchantée dès les premières lignes. J'ai découvert ce roman dans la bibliothèque de mon copain lorsqu'on a commencé à mettre nos vies et nos livres en commun. J'ai eu l'impression qu'il avait été écrit pour moi, avec ces clins d'oeil à l'Éthiopie et cette fantaisie de mots.
-C'est vif, intelligent. Ce livre nous ramène aux journées sans fin, propres aux utopies les plus créatives. Ce temps où, malgré des moyens limités, nous mettions tout en oeuvre pour réaliser nos grands projets: creuser un chemin vers la Chine, construire un sous-marin. Qui n'a pas vécu ces épopées lors des longues vacances d'été ? En même temps, il n'y a pas que de la naïveté dans leurs missions, qui prennent souvent la forme de mini-révolutions contre l'ordre établi des adultes.
-La recherche des origines est au coeur de ce roman. Une quête de vérité, de sens, de terre promise. Habéké est proche de son âme africaine, de ses racines. Il est un point d'ancrage pour Hugues qui se sent trahi par ses parents, car ils lui ont caché le fait qu'il était adopté pendant plusieurs années. Les deux gamins écriront une lettre à l'auteur Alexandre Soljenitsyne, un romancier russe expatrié en Suisse, leur frère littéraire dans l'Exil.
-Sylvain Trudel a entrepris l'écriture de ce roman suite à l'annulation d'un projet d'aide humanitaire au Mali. En lisant des livres sur l'Afrique, le personnage d'Habéké Axoum a pris forme dans sa tête. C'est cette vision, ce rêve, ce désir atrophié qui revit dans son roman, avec une force incroyable. On retrouve la passion de l'écrivain pour les peuples du monde, le voyage, la liberté. Pour un premier roman, publié à l'âge de 23 ans, c'est vraiment un petit chef-d'oeuvre.
Extraits favoris :
« Mes yeux fatigués voyaient Nathalie, dehors, dans la nuit, sous un lampadaire, qui prenait une douche sous le jet de lumière et se savonnait avec la lune. »
« Tu accosteras sur une île en forme de joue et ce sera le bout de tes peines parce que c'est sur les joues que meurent les larmes. »
« Quand je suis perdu, j'aime bien penser à Gustave Désuet qui croit en l'existence, quelque part dans le monde, d'un phare à paupières pour guider les regards. »
« Comme deux petits miroirs placés l'un devant l'autre, Habéké et moi on a réfléchi à l'infini. »
« L'union de l'eau et du ciel était si parfaite que le ruban de l'horizon semblait avoir été rompu par un ciseau, comme un ruban coupé pour l'inauguration d'une ère neuve. Ça nous a donné une vague de courage et on s'est assis sur les rails du milieu du pont avec les jambes en balance dans le vide. En jouant les pendules, on sentait glisser le temps entre nos orteils. »
Lu dans le cadre du défi Mon Québec en septembre
À lire, donc! J'en avais déjà entendu parler mais jamais il n'a rejoint ma pile. Strange!
RépondreSupprimerHéhé, moi il a rejoint ma pile plus de 20 ans après sa parution en 1986. C'est dire hein ! Il n'est pas trop tard pour le découvrir ;) Surtout que ça n'a pas vieilli d'un poil ce petit bijou là.
RépondreSupprimerUne très belle histoire, un vrai coup de coeur.
RépondreSupprimerPour moi aussi, ce roman a été un grand coup de coeur ! Je suis ravie que tu aies aimé ta lecture :)
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