15 septembre 2012

Quand les guêpes se taisent

Auteur : Stéphanie Pelletier
Titre : Quand les guêpes se taisent
Éditeur : Leméac
Parution : 2012
Format : 118 pages



Résumé :

Les mots me manquent pour décrire ce premier recueil de nouvelles de Stéphanie Pelletier. Je pense à la beauté de Métis-sur-Mer, son village natal où elle est retournée habiter. Au fleuve qui le borde. À sa lumière, sa paix. C'est ce qui me vient en tête pour décrire les histoires de ce livre. Des petites fenêtres qui s'ouvrent sur la vie. Doucement, comme on se tire du lit lors d'un matin frisquet. Des instants d'humanité, des émotions justes. Qui donnent le goût de dire, tout simplement, merci.

Ce que j'ai aimé :

-Il y a ces moments de plénitude. Lorsque le soleil, l'air doux et le silence nous font chavirer dans un temps suspendu. On en retrouve plusieurs dans ce recueil. Une vieille dame qui écosse des petits pois. Des mains qui s'enfoncent dans la terre. Des pieds qui jouent dans la boue. On suspend un peu notre lecture et on réalise qu'on se sent vraiment bien, comme si on y était.

-Des femmes qui aiment la vie, jusque dans ses imperfections. Qui arrivent à « voir de la beauté en toute chose ». Des amies, des mères, des cousines. Solidaires. Des amantes aussi, éprises de liberté et d'absolu. Des portraits sensibles, qui prennent forme devant nous en quelques mots.

-Plusieurs de ces nouvelles sont traversées par ce choix de s'établir en région. Un sujet qui me touche et qui permet de raconter un quotidien différent de celui des grands centres. Une proximité avec la famille. Comme cette jeune femme qui habite à quelques maisons de chez ses parents et qui les voient vieillir, au jour le jour. L'auteure évoque aussi la difficulté des amours lorsqu'on change de coin de pays. Le copain qu'elle doit quitter, car il n'est pas prêt à faire le même choix de vie. Malgré tout, il y a cet appel de la nature, de ses racines, plus fort que tout, et qu'on ressent au fil des pages.

-Une écriture d'une grande beauté, qui entoure les mots d'une lueur rieuse. Des atmosphères bien campées. Un sens de l'observation précis et émouvant. Une très belle découverte de la rentrée littéraire. À lire sans hésiter.

Extraits favoris :

« Maman, j'ai longtemps cru que tu étais une fée. Parce que tu regardais avec amour tout ce qui était petit. Moi, bien sûr. Mais aussi, les écureuils, les oiseaux, les chats et les fourmis. [...] J'ai souvent observé un papillon posé dans ta paume ou une araignée à longues pattes qui escaladait ton bras de noix de coco. Je me suis déjà demandé d'où te venait ce pouvoir fragile. Celui d'inonder d'amour tout être vivant au point de te retrouver cassée par sa souffrance. »

« Nicole tend la main vers celle de sa fille. Toutes les deux ont de longs doigts effilés. Seulement, ceux de l'enfant sont d'un modèle plus petit que ceux de la mère. Mathilde laisse glisser son petit derrière contre la chaise de bois verni jusqu'à ce que ses orteils atteignent le sol. Puis elle et Nicole se dirigent côte à côte dans le corridor vers sa chambre de princesse, leurs semelles de plastique traînant en duo. » 

« Aux humains, la proximité des arbres donnent de la chaleur. »

Lu dans le cadre du défi Mon Québec en septembre


8 commentaires:

  1. Je prends note à l'instant. De plus étant originaire de la Gaspésie même tout près de Métis-sur-Mer, ce recueil «racontant» cette belle région m'attire beaucoup.
    Merci de celle belle suggestion.

    RépondreSupprimer
  2. Je crois que cela te plaira, Suzanne. La Gaspésie est une région qui porte naturellement vers la littérature, on dirait ;) Merci pour votre passage.

    RépondreSupprimer
  3. Le titre est si évocateur, & ton commentaire tellement dithyrambique..! C'est sûr que je l'ajoute à ma liste. (Même si j'ai grandi dans un petit coin perdu près de la Gaspésie où j'ai pas du tout l'intention de retourner... ;p)

    RépondreSupprimer
  4. En effet, j'ai eu un gros coup de coeur pour ce livre. Je crois que tu aimes aussi les recueils de nouvelles. Alors, je ne peux que te le conseiller :)

    RépondreSupprimer
  5. Je note, je note... et ce même si je ne suis pas très "nouvelles" au départ!

    RépondreSupprimer
  6. On a tous des genres littéraires qui nous parlent moins. C'est bien normal. Moi, c'est le roman policier, j'ai bien de la difficulté. Merci pour ton mot et ta visite :)

    RépondreSupprimer
  7. J'ai adoré ce recueil, qui sera recrue de décembre. On peut entendre l'auteure en entrevue, avec deux autres auteurs de nouvelles (et recrues) ici: http://www.ckcufm.com/uploads/pod/litnews2pod19.mp3

    RépondreSupprimer
  8. Merci pour le lien, Lucie. L'entrevue est très intéressante !

    Je suivrai la recrue de décembre :)

    RépondreSupprimer